Pourquoi les PC se transforment en téléphones géants


Votre prochain ordinateur portable sera comme un smartphone, mais plus grand, plus puissant et plus performant. C’est un renversement de près d’une décennie de tendances dans l’informatique mobile, une décennie qui a vu nos téléphones devenir de plus en plus rapides tandis que nos ordinateurs portables et autres PC avaient l’impression de siffler.

Pour les tâches quotidiennes à la maison comme au travail, nous avons depuis longtemps le choix : sortir une lourde brique avec un ventilateur bruyant, un écran pixelisé, quelques heures d’autonomie et une connexion Internet ténue ; ou attrapez ce superordinateur instantané, toujours connecté et bourré d’applications dans nos poches.

Les ordinateurs portables ont survécu principalement parce qu’ils sont meilleurs pour les travaux plus lourds : leurs écrans sont plus grands et les claviers physiques sont meilleurs pour les tâches productives et créatives. Et lorsqu’une pandémie mondiale est arrivée, nous avons constaté que ces caractéristiques l’emportaient sur les avantages de mobilité des téléphones et des tablettes, d’autant plus que nous étions généralement sur le Wi-Fi domestique et branchés sur la prise murale.

Les ventes d’ordinateurs étaient généralement en baisse au cours de la dernière décennie, et ces baisses devraient se poursuivre dans un avenir prévisible. Pendant la pandémie, les ventes de PC ont augmenté de 50% ou plus par trimestre par rapport à l’année précédente, selon la société d’études de marché technologique IDC. Les fabricants d’ordinateurs portables profitent de ce retour soudain sur le devant de la scène.

Chaque grande marque de PC intègre de plus en plus de technologies qui ont rendu nos téléphones si centraux dans nos vies. Ils adoptent des processeurs puissants mais puissants et des écrans plus nets, ainsi que la diminution correspondante de l’épaisseur et du poids, ainsi que l’augmentation de la durée de vie de la batterie. Et ces technologies en évolution rendent possibles plus de conceptions d’ordinateurs portables post-clamshell, y compris les « détachables » (tablettes qui s’emboîtent dans les claviers) et les 2-en-1 (ordinateurs portables minces avec charnières à 360 degrés qui se replient sous forme de tablette).

Peut-être le plus transformateur, les ordinateurs portables finiront par obtenir des connexions directes aux réseaux cellulaires, y compris la 5G. Les PC portables avec connectivité cellulaire sont apparus il y a quelques années mais ne sont jamais devenus courants, principalement en raison du manque de coopération entre les fabricants de matériel et les fournisseurs de services sans fil.

La prochaine transformation de l’ordinateur portable est alimentée par les changements de comportement des consommateurs, des entreprises et des écoles pendant la pandémie, mais elle a également coïncidé avec l’évolution rapide de la technologie des PC.

Apple mène la charge

Une plus longue durée de vie de la batterie est directement liée à la réduction de la puissance de calcul de moins de watts d’électricité, et Apple ouvre la voie, déclare Geoff Blaber, directeur général de CCS Insight, une société de conseil en technologie. Apple a passé des années à acquérir une expertise interne en matière de conception de puces tout en concevant ses propres processeurs, d’abord pour l’iPhone. Ces processeurs sont basés sur les instructions utilisées par les puces de la société britannique de conception de puces Arm et sont en concurrence avec Intel.‘s

La technologie x86, qui domine les industries des PC et des centres de données, et jusqu’à récemment, alimentait les ordinateurs Mac d’Apple. Apple a utilisé la même expertise pour développer ses processeurs M1 pour Mac.

M. Blaber a déclaré que les performances de la puce d’Apple « ont très, très préoccupé le reste de l’industrie », ajoutant que la société a « des ordres de grandeur en avance sur la concurrence aujourd’hui ».

Pour Apple, cela se traduit par des performances record sur de nombreux benchmarks pour ses ordinateurs portables MacBook Air et Pro, mais aussi son iPad Pro, qui utilise le même processeur M1 et dispose d’une connectivité 5G. La puce M1 est également maintenant dans l’iMac, mais Apple n’a encore doté aucun de ses ordinateurs portables d’un écran tactile, ce que l’on trouve sur de nombreux PC concurrents.

Le contrôle étroit d’Apple sur le matériel et les logiciels signifie que l’entreprise a, à certains égards, été pionnière – et accéléré l’adoption à l’échelle de l’industrie – de la personnalisation des micropuces, afin de mieux exécuter les logiciels que nous utilisons le plus souvent, explique Miguel Nunes, directeur principal de la gestion des produits chez le géant des micropuces Qualcomm.

Une telle personnalisation au niveau du matériel rend le logiciel plus rapide qu’il ne le serait s’il ne fonctionnait que sur des puces à usage général, telles que celles qui ont constitué pendant des décennies le cœur de l’activité d’Intel.

Une vague de concurrence

Lorsqu’il s’agit de pousser la phone-isation du PC, les concurrents d’Apple ont également été avant-gardistes.

Microsoft‘s

Surface Pro X, l’un des plus récents détachables de la société, fonctionne sur un processeur basé sur Arm conçu en collaboration avec Qualcomm. Windows n’est pas encore aussi capable sur de tels processeurs, en grande partie parce que peu de développeurs tiers écrivent des logiciels pour la version de Windows utilisée sur ce matériel, malgré les encouragements continus de la société. Microsoft a annoncé qu’il dévoilerait une nouvelle version de Windows le 24 juin, et les premières indications indiquent qu’elle comprendra une refonte substantielle du système d’exploitation qui le rendra plus utilisable et unifié sur une variété de types de processeurs et de conceptions de PC.

Intel conserve environ 80% des parts de marché des ordinateurs portables, le reste étant presque entièrement son concurrent direct AMD, qui fabrique des puces qui parlent le même langage que celles d’Intel. Une fraction du reste est basée sur Arm et utilise des puces fabriquées par Apple, Qualcomm, MediaTek et autres. Intel a réagi à ces changements dans les ordinateurs portables en adaptant ses conceptions pour rester compétitif avec Arm dans les ordinateurs portables. Elle a créé une certification « Evo Platform » pour les ordinateurs portables utilisant ses processeurs de dernière génération. Pour être éligible, un appareil doit répondre à des normes strictes : design fin et léger, allumage instantané, autonomie de 9 heures et autres fonctionnalités rappelant les smartphones. Cependant, ces spécifications s’accompagnent généralement d’un prix élevé.

« Ce travail était déjà en cours, puis les besoins des gens pour nos expériences Evo clés ont été considérablement accélérés par la pandémie », explique Chris Walker, vice-président d’Intel en charge des ordinateurs portables et autres.

M. Blaber dit que les PC bénéficient d’une renaissance des applications Web, des programmes qui peuvent s’exécuter dans un navigateur et n’ont pas besoin d’être écrits pour un système d’exploitation particulier. Mais c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les PC Windows et les appareils Apple pourraient continuer à perdre du terrain face aux Chromebooks propulsés par Google. Google poursuit depuis longtemps la stratégie consistant à inciter les utilisateurs à utiliser des applications Web, via son système d’exploitation Chrome. Grâce en grande partie à l’adoption rapide sur le marché de l’éducation, la part des Chromebooks dans les PC vendus a explosé au cours des 18 derniers mois.

L’écosystème Chrome apparaît sur peut-être la gamme la plus diversifiée d’appareils et de technologies sous-jacentes de tous les systèmes d’exploitation, avec des appareils de tous les principaux fabricants de PC, à l’exception d’Apple, fonctionnant sur des processeurs x86 fabriqués par Intel, mais également sur des processeurs Arm de MediaTek, basé à Taiwan. et Qualcomm. Les deux commencent à déployer des puces spécifiques aux ordinateurs portables plus puissantes que celles qu’ils vendent depuis des années aux fabricants de téléphones Android, et en ont plus en préparation. Des exemples d’appareils qui incluent déjà de tels processeurs sont le Lenovo Chromebook Duet, qui fonctionne sur une puce de MediaTek, et l’Acer Spin 7, qui utilise une puce de Qualcomm et est capable d’une connectivité 5G.

La connectivité n’est pas encore tout à fait là

La caractéristique la plus utile de nos téléphones est peut-être leur connexion quasi constante à Internet via un réseau cellulaire. Cette pièce manquante pourrait ne pas arriver à nos ordinateurs portables aussi rapidement que d’autres éléments de l’informatique mobile.

Le défi n’est pas d’intégrer des modems LTE et 5G dans nos PC, c’est possible depuis des années. C’est que les opérateurs n’ont pas encore trouvé leur fin, explique Patrick Moorhead, président de la société de conseil en technologie Moor Insights & Strategy. Ils craignent que les appareils potentiellement gourmands en données, comme les PC, surchargent leurs réseaux, ajoute-t-il. (Imaginez une tour cellulaire conçue pour gérer des rafales occasionnelles de trafic de données s’éclairant avec quelques dizaines d’ordinateurs portables diffusant « The Avengers » en 4K.)

La bonne nouvelle est que la 5G représente une chance d’aligner les incitations afin qu’il soit plus facile pour les acheteurs individuels d’ordinateurs portables d’obtenir facilement des plans de données. « Tous ces opérateurs effectuent toutes ces dépenses en capital et doivent rentabiliser leur investissement dans le spectre et l’équipement », ajoute M. Moorhead. « Nous allons être dans une offre excédentaire de connectivité. »

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Depuis un certain temps, les ordinateurs portables Windows ont la possibilité de se connecter aux réseaux cellulaires sans que les consommateurs aient à acheter le type de carte SIM physique sur laquelle reposent les smartphones, a déclaré un porte-parole de Qualcomm. Actuellement, le Microsoft Surface Pro X prend en charge cette technologie « e-SIM » et permet l’achat de forfaits de données via une application, ajoute-t-il.

Le PC respecte

Malgré le défi de connectivité, les analystes prédisent que la récente hausse des ventes de PC persistera. Les raisons en sont notamment la demande non satisfaite sur le marché de l’éducation, un changement vers l’achat de nouveaux PC tous les quatre à cinq ans au lieu des six à sept habituels, et la façon dont le «travail à domicile» a signifié que les employés ont besoin de leurs propres appareils, plutôt que de les partageant comme ils l’ont fait dans certains lieux de travail tels que les centres d’appels, explique Jitesh Ubrani, analyste chez IDC couvrant les smartphones, les tablettes et les PC.

Il existe également un certain nombre de changements de comportement susceptibles de soutenir l’achat de PC, et nombre d’entre eux sont rendus possibles par les nouveaux types de PC proposés, ajoute-t-il. Il s’agit notamment de la montée en puissance des configurations de bureau hybride et de travail à distance, et la large adoption des réunions Zoom, qui a stimulé la demande de meilleures caméras Web sur les ordinateurs portables.

Parmi les autres facteurs, citons la flambée des jeux vidéo provoquée par la pandémie. Hélas, il y a certains changements dont la plupart d’entre nous préféreraient probablement se passer, comme chaque enfant ayant besoin de son propre ordinateur à la maison parce que – devinez quoi, les enfants ! – maintenant que les districts scolaires ont de l’expérience avec l’apprentissage à distance, beaucoup déclarent la fin des jours de neige .

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