Portrait d’artiste. Avec le peintre Bur, l’art c’est sport!
Avec sa moustache à la Freddie Mercury, en hommage au film Bohemian Rhapsody, le peintre Bur semble appartenir à une autre époque. Le mot «Camaraderie» brodé en blanc sur sa casquette et son sueur intrigue tout autant. L’artiste explique que c’est le nom de la marque qu’il a créé avec un de ses amis, Simon Estimes. Symbole de l’amitié, cette marque incarne une valeur très importante pour lui.
Parmi ses amis, nombreux sont accros au sport comme lui. Un milieu où Bur a été baigné depuis sa plus tendre enfance. C’est dans la salle de sport Physiconcept Lyon 6e, où son père Guy Millot a accueilli pendant 40 ans des sportifs de haut niveau, qu’il attrape le virus.
Depuis son enfance, Bur a été baigné dans le milieu du sport
A l’âge de cinq ans, il commence le rugby. Au collège et lycée, il suit un cursus sports études, puis une fac STAPS et une école de management STAPS. A 25 ans, Bur joue à l’Asvel et travaille dans le secteur sportif.
En 2014, le jeune rugbyman est victime d’une blessure au genou. Alité deux mois, il troque alors son ballon ovale contre un pinceau.
Après une blessure, il se remet à dessiner
«La peinture, c’était un hobby quand j’étais petit, d’ailleurs, j’avais gagné un concours. Et lorsque je me suis remis à dessiner, ça a été la révélation! Tout le monde m’a encouragé à continuer. Je me suis lancé et en deux ans, ma clientèle issue du milieu sportif lyonnais s’est développé. Depuis, ma peinture et mon chiffre d’affaires progressent »témoigne le peintre.
Et c’est avec le même esprit sportif que Bur peint sur les toiles, les murs, les statues ou autres supports 3D: « J’adore les défis, rien ne m’arrête. J’aime bousculer les codes et sortir de ma zone de confort, car en général c’est là que j’excelle. Dans ces cas-là, on sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur.
« J’aime sortir de ma zone de confort, ça me stimule comme dans le sport »
On a la boule au ventre, mais c’est comme au sport: la pression stimule, on se mobilise davantage, plus concentré, plus inventif, on est plus performant »s’enthousiasme l’artiste qui pour ces raisons affectionne particulièrement le live painting .
Pour être créatif, il faut une certaine dose de liberté. Même si Bur avoue s’inspire des magnifiques coups de crayons et effets maîtrisés des artistes pop tels que Supakitch, Tristan Eaton ou Gisbard, il est autodidacte et s’en défend.
« Je n’ai pas envie de prendre de cours. Déjà parce que j’aime découvrir par moi-même, tâtonner et trouver ma propre méthode que je ne veux pas dévoiler » confie t-il.
« Si on me bride, je ne peux pas avoir de spontanéité »
Et lors d’une commande d’un client: « J’ai besoin qu’on me fasse confiance. Lorsque le cadre est fixé, ensuite il faut me laisser carte blanche. Si on me bride, je ne peux pas avoir de spontanéité « témoigne Bur en expliquant son processus de création.
« J’aime beaucoup écouter mes clients. Au fur-et-à-mesure, on rentre dans l’intimité des gens, c’est indispensable pour connaître leur parcours. La commande du client: c’est la matière première qui me sert pour mes recherches. » rajoute t-il.
Des clients émerveillés avec des larmes aux yeux
Il m’est arrivé, lors de la présentation de l’œuvre finalisée, que mon client la regarde émerveillé avec des larmes aux yeux. Mon art est figuratif, je n’ai pas fait les Beaux-Arts et je n’ai pas de prétention de rayonner à Paris ou à Londres. Mais lorsque mon client est ému aux larmes, alors, je me dis que j’ai répondu à son besoin « rapporter-il.
Une expo tous les deux ans
En 2019, Bur présentait un travail personnel lors d’une exposition privée organisée dans la salle de remise en forme Physiconcept Lyon 6 (créé par son père et tenue à présent par son frère Antoine Guillot, un ancien rugbyman professionnel).
Les plus grands champions étaient à l’honneur de cet événement. L’artiste, victime de son succès, a vendu toutes ses œuvres. Les supports utilisés n’y sont pas étrangers, car ils ont donné une dimension particulièrement originale à sa production (voir quelques exemples dans les photos ci-dessus).
Parmi les grands noms qui ont inspiré Bur: Diego Maradona (œuvre réalisée sur un mur de briques), Michael Jordon (œuvre réalisée sur un parquet de gymnase), Jonah Lomu (statue de gorille aux tatouages maoris), Ayrton Senna (œuvre réalisée sur un casque de Formule 1), André Agassi (œuvre avec des néons lumineux en référence à Las Vegas où il est né).
Même si l’artiste est resté évasif, il est possible que sa prochaine exposition se tienne cette année. Peut-être sur le thème de cinéma, cette fois, son autre passion. A suivre.