pas d’actualité, mais pas exclu… Quel scénario concret d’ici Noël ?


Confinement en France : pas d'actualité, mais pas exclu... Quel scénario concret d'ici Noël ?

CONFINEMENT FRANCE. Le gouvernement a tenu à clarifier sa position ce mardi 16 novembre : « Aujourd’hui, il n’est pas prévu, ni de près ni de loin, de reconfiner », mais l’option ne peut « être exclue ». Explications.

Peut-on assister avant la fin de l’année à un nouveau discours d’Emmanuel Macron, arborant un ton grave, pour nous annoncer un nouveau confinement ? C’est très peu probable. Il est même quasi-certain que le pays ne soit pas remis sous cloche cette année. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a d’ailleurs tenu à expliciter la position de l’exécutif ce mardi 16 novembre sur France Inter : « Il n’y a absolument aucun reconfinement prévu aujourd’hui, ni de près ni de longe », at-il indiqué. Il faut dire ce samedi, une déclaration du même porte-parole du gouvernement avait mis en marche la machine à spéculations. « Un des enseignements que je tire en tant que porte-parole du gouvernement après 18 mois de crise, c’est qu’il ne faut jamais rien exclure par principe », avait-il répondu à la journaliste de France 2 qui lui demandait si la décision autrichienne de confiner les personnes non vaccinées était une option.

Pas de confinement ou de « jauges » à Noël

« Ma mission de porte-parole c’est d’être transparent. ce que je dis c’est que par définition, on n’exclut rien par principe », a rappelé Gabriel Attal mardi 16 novembre. Un appel à la prudence, donc, au bon sens même, compte tenu du caractère difficilement saisissable de l’épidémie de coronavirus en France. Ce que l’on sait, c’est que l’épidémie est en train de circuler dans le pays, et que sa propagation s’accélère. Plus d’indicateurs permettent également d’anticiper une pression hospitalière en hausse mais contenue. Et avec l’administration d’une 3ème dose de vaccin aux personnes les plus fragiles, la diffusion du virus devrait être suffisamment circonscrite pour que la France échappe à des mesures de restriction dans les semaines à venir.

Gabriel Attal a donné des éléments rassurants pour les fêtes de fin d’année : le gouvernement ne compte pas instaurer des mesures de restriction de déplacement pour Noël. Les consignes sur les jauges et le nombre de personnes autour des tables de fête ne seront pas passées. « On avait fait confiance à la responsabilité des Français l’an dernier et on a eu raison. Les Français ont fait beaucoup d’efforts, qu’ils connaissent maintenant ce virus, qu’ils savent comment ils se transmettent, qu’ils font très attention, notamment quand ils sont avec des personnes fragiles et vulnérables », at-il justifié.

« Une forte hausse des cas d’ici Noël »

Si le confinement n’est pas pour l’heure une éventualité sérieuse, il faut bien avoir conscience que les autorités sanitaires arbitreront toujours sur les bases empiriques : les indicateurs sur la circulation épidémique. La recrudescence du virus est donc scrutée quotidiennement. Avec un taux de reproduction de 1,3 (nombre de personnes contaminées par un malade du Covid-19), « le nombre de nouveaux malades double tous les 15 à 20 jours », a bien insisté le Professeur William Dab, ancien directeur général de la Santé auprès du Parisien. Le nombre de contaminations pourrait donc s’intensifier au fil des jours. D’autant que pour l’institut Pasteur, « l’épidémie est très instable ». Selon les modélisations effectuées sur les données épidémiologiques, entre 300 et 700 admissions journalières à l’hôpital pourraient être enregistrées d’ici le 21 novembre, avec entre 75 et 175 nouveaux patients en soins critiques.

Des demandes corroborées par les dires de Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, auprès de 20 minutes : « On s’attend à une forte hausse des cas d’ici aux vacances de Noël. D’autant qu’avec l’hiver, on passe plus de temps dans des lieux clos et on a moins les pièces ». Si Eric Caumes, chef du service de maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de La Pitié Salpêtrière à Paris, « pense que si les gens sont correctement vaccinés, Noël sera quasi normal cette année » dans les colonnes de L’Express et « [n’est] donc pas trop inquiet, sous réserve que le public concerné reçoive bien sa troisième dose », Corinne Le Sauder, présidente de la Fédération des médecins de France, s’inquiète : « Qui dit Noël dit réunions en famille, repas en intérieur pendant des heures les uns à côté des autres… Il faut donc rappeler la nécessité d’aérer régulièrement les pièces fermées ».

Confiner les non vaccinés, ça a du sens ?

Selon les chiffres, ces nouvelles contaminations touchent en effet principalement les plus de 60 ans. Cette tranche d’âge représente plus de 75 % des personnes hospitalisées après avoir contracté le Covid-19 (au 14 novembre) et plus de la moitié des malades pris en charge en soins critiques. C’est ce qui a poussé Emmanuel Macron à rendre obligatoire la troisième dose de vaccin pour les 65 ans et plus, sous peine de perdre le pass sanitaire (à partir du 15 décembre), dans un délai de six mois et cinq semaines après son obtention, d’autant que 15 % des 80 ans et plus n’ont pas reçu une dose de vaccin et 10 % des 65-69 ans. Entre les deux, presque 100% de la tranche d’âge s’est fait vacciner. Les plus de 50 ans seront très vraisemblablement concernés par des mesures similaires : pour que leur pass sanitaire reste valide, il leur faudra prochainement une 3e dose de vaccin, selon la porte-parole du gouvernement, qui l’a fait savoir le 16 novembre sur France Inter.

Au 11 novembre, 89,3 % de la population éligible (12 ans et plus) avait reçu une dose de vaccin, soit près de 51,5 millions de personnes. Environ 6,2 millions de personnes restent encore à vacciner. Comment les convaincre alors que cela s’apparente à la frange de la population la plus décidée à ne pas recevoir d’injection ? Le modèle autrichien pourrait-il être calqué dans l’Hexagone ? C’est ce que préconise Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris. Lundi 15 novembre, sur BFM TV, il a expliqué que « d’un point de vue médical, ça a un sens ». « Il faut expliquer que le remplissage des services hospitaliers, le remplissage des réanimations et les décès sont très essentiellement dus aux non-vaccinés. Sur les 8 lits que j’ai, j’ai 7 non-vaccinés », at-il ajouté. Mais l’idée est réfutée par l’exécutif.

Du pass sanitaire au pass vaccinal ?

Celle de remplacer le pass sanitaire par le pass vaccinal l’est tout autant. C’est pourtant ce à quoi militent certains spécialistes, à l’image de l’épidémiologiste Martin Blachier, ou encore de l’Académie de médecine qui évoquait, début septembre, une « évolution prévisible de la pandémie vers un profil d’infection banale à recrudescence saisonnière [qui] Peut être accélérée par l’immunité collective obtenue au moyen d’une vaccination universelle ». Pour autant, l’exécutif refuse l’hypothèse, entre satisfaction du nombre de rendez-vous pris pour un rappel après l’allocution du chef de l’ L’État, la aussi attendue à des tests, la volonté de ne pas augmenter les tensions au sein de la population, d’autant plus à quelques mois du contrôle présidentiel. (CNIL) avait indiqué, au mois de juillet, qu' »en principe, il ne doit pas y voir de contrôle de l’état de santé à l’entrée de lieux de vie collective ». intervenir en France sous peu, seul le maintien des gestes barrières étant largement préconisé.

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