Opportunité ou contrainte ? Le télétravail parti pour durer


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AFP

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26 août 2021

Après une et demi de crise sanitaire, le télétravail est amené à durer dans beaucoup d’entreprises, qui concerne la rentrée en espérant faire de ce mode d’organisation une force plutôt qu’une contrainte.

Opportunité ou contrainte ? Le télétravail parti pour durer – AFP

« La tendance avant l’été c’était: il faut que les gens reviennent majoritairement sur site », constate Frédéric Guzy, président d’Entreprise et Personnel, réseau spécialisé dans les ressources et capital de grandes entreprises.
Le 9 juin, les règles du télétravail étaient associées, permettant aux entreprises de revenir plusieurs jours par semaine au bureau.

Dès cette date, « des entreprises ont eu cette volonté (d’organiser le retour au bureau), mais il y en a un certain nombre qui ont dit +on va y aller doucement+, et pour lequel septembre va être un mois de mise en parcours », poursuit Frédéric Guzy.
Avec une situation sanitaire dégradée depuis la mi-juillet, « elles vont accepter un retour beaucoup plus progressif » qu’initialement espéré, assure-t-il.

Pour l’instant, pas question du côté du gouvernement de « durcir les règles sur le télétravail », a rappelé la ministre du Travail, Elisabeth Borne, jeudi sur Boursorama. Mais la vigilance reste de mise et « on va regarder avec les organisations patronales et syndicales à quel moment on leur redonne totalement la main », at-elle indiqué.

Plus de confiance, moins de contrôle

Un peu partout, les entreprises optent là où c’est possible pour deux jours de télétravail par semaine. « Vingt mille accords d’entreprise ont été signés depuis un an », rappelle Benoit Serre, vice-président de l’ANDRH (association nationale des directeurs de ressources humaines).

« L’hybridation du travail (mélange de travail à distance et sur site, NDLR) s’est durablement ancrée désormais », reconnait-il, mais « il faut maintenant s’habituer à ce que le tout soit un peu plus structuré ».

salariés « ont du mal à admettre que ce n’est plus +open bar+ », estime Benoit Serre, avec parfois des jours de présence imposés ou un roulement pour télétravailler le vendredi.

« On n’observe pas de réticence absolue, affirme-t-il, mais plutôt une forme d’impatience à ce que l’entreprise tire les conséquences de ce qu’il s’est passé, avec un management plus basé sur la confiance , avec moins de contrôle, plus de liberté ».

A la CGT, on s’aperçoit qu’il ya « une volonté des salariés de poursuivre le télétravail, de manière cadrée, mais pas de manière continue sur la semaine », souligne Frédéric Angéi, du bureau confédéral.
Dans certaines entreprises, cette nouvelle réalité a été pleinement intégrée par les dirigeants, qui souhaitent même tirer partie.

« A la rentrée, le télétravail va être généralisé, on va passer à deux à trois jours (par semaine) contre un à deux actuellement », se félicite Jérôme Pénichon, co-fondateur d’Oppens, une start-up spécialisée dans la cybersécurité .
Karl Rigal, directeur marketing de Stedy, une société de conseil en technologie, y voit une opportunité pour un secteur en sous-effectif chronique. Flexibilité, équilibre entre vie personnelle et professionnelle constituant « un levier d’attractivité des talents », veut-il croire.

« On souhaite continuer à promouvoir le télétravail pour nos consultants », promet-il.
« On commence à voir apparaitre des offres de travail qui intègrent le télétravail », constate Benoit Serre, car « les jeunes le demandent ». Si pour l’instant seuls 35% des emplois sont télétravaillables, « ça augmente » précise-t-il, car les entreprises se réorganisent.

Une incertitude demeure cependant: « on ne sait pas ce que l’automne nous réserve », fait valoir Frédéric Guzy.
Il ya un an, une brusque flambée de l’épidémie avait contraint le gouvernement à confiner le pays le 30 octobre et à imposer le télétravail à 100% partout où cela était possible. D’où la nécessité de conserver « une certaine agilité dans la période », professe M. Guzy.

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