Margaux Pinot: « Je pensais que j’étais morte », déclare un judoka français en tant que partenaire libéré pour des accusations de violence domestique


Pinot, championne olympique, a fait la une des journaux en France cette semaine après avoir publié des photos de son visage meurtri sur les réseaux sociaux.

Elle a tenu une conférence de presse accusant son partenaire et entraîneur de judo Alain Schmitt de l’avoir agressée.

Pinot a été déconcerté par le fait que le tribunal de Bobigny n’a pas autorisé l’affaire contre lui.

« Je pensais que j’étais mort, j’ai réussi à m’échapper pour me réfugier chez mes voisins qui ont immédiatement appelé la police. J’ai plusieurs blessures dont un nez cassé et 10 jours d’Interruption Temporaire de Travail », a écrit Pinot dans un tweet.

Schmitt, qui entraîne le Pinot depuis quatre ans, a déclaré à BFMTV qu’ils étaient « dans une relation très compliquée » depuis deux ans.

« Beaucoup de gens le savent… C’est difficile de déterminer quand on est ou quand on est pas ensemble, ça casse tellement souvent, ça revient », a-t-il ajouté.

S’adressant à CNN vendredi, Madid a déclaré qu’il était « choqué » par la décision du tribunal.

« Je suis abasourdi par la décision qui a été rendue en première instance puisque, d’une certaine manière, les preuves ont été rassemblées pour conduire à une condamnation », a ajouté Madid.

Schmitt est apparu vendredi sur BFMTV, filiale de CNN, avec des ecchymoses au visage, réfutant les allégations de Pinot et l’accusant de mentir.

Alain Schmitt s'est adressé à la presse en début de semaine.

« Il n’y a pas eu un seul coup de poing, pas un seul coup de pied », a-t-il déclaré. « Elle dit qu’elle n’a pas mis ses mains sur moi, ça veut dire que je la frappais et qu’elle n’a pas mis ses mains sur moi, tu es sérieux ? »

Cependant, lors de la conférence de presse de Pinot, elle a déclaré qu’elle n’avait même pas essayé de se défendre et avait tenté de le calmer.

« J’ai essayé de l’arrêter, j’ai dit : ‘Alain, arrête, arrête.’ Je ne me suis même pas défendu, j’ai essayé de le calmer, de l’arrêter. »

L’avocat de Pinot, Madid, a déclaré qu’au tribunal, Schmitt avait « habilement » insisté sur des points « davantage liés à la personnalité du plaignant, mon client, qu’aux conditions dans lesquelles leur histoire s’est déroulée ».

Madid a ajouté qu’il prévoyait de recentrer le débat devant le tribunal lorsqu’un appel sera entendu dans les prochains mois.

Malik Behloul, l’avocat de Schmitt, commentant cette semaine sur BFMTV, a déclaré qu’il n’était pas possible « de dire qui a frappé qui, (et) ​le doute est à l’avantage de l’accusé et il doit donc être libéré ».

CNN n’a pas pu joindre Behloul pour commenter.

Le tribunal de Bobigny a libéré Schmitt sur la base du manque de preuves suffisantes, selon BFMTV.

Pinot a tenu jeudi une conférence de presse à Paris

Le procureur de Bobigny, Eric Mathais, a déclaré à CNN que le ministère public faisait également appel de la décision du tribunal comme le permet la justice française.

« La défense a soutenu l’acquittement, le parquet a demandé une condamnation, le tribunal a donné raison à la défense, nous faisons appel », a écrit Mathias dans un tweet.

Sur les réseaux sociaux, les partisans de Pinot ont exprimé leur « tristesse » et leur « colère » face à la décision de libérer Schmitt.

Les violences faites aux femmes en France sont devenues au premier plan des débats publics ces dernières années, avec une grande attention médiatique portée sur les dizaines de femmes tuées par leur partenaire chaque année.​

En 2020, les forces de sécurité ont fait état de 159 400 victimes de violences conjugales commises par des partenaires (ou anciens partenaires), selon le ministère de l’Intérieur du pays, soit une augmentation annuelle de 10 % qui comprend 139 200 femmes.

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« Que vaut leur défense calomnieuse contre mes blessures, le sang répandu sur le sol de mon appartement ? Que restait-il ? Pour que je meure peut-être ? », a écrit Pinot dans un autre tweet.

« C’est probablement le judo qui m’a sauvé. Mes pensées vont aux femmes qui n’ont pas pu s’exprimer. »

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