Liban : Près des trois quarts de la population vivent dans la pauvreté |


Selon la nouvelle note d’orientation « La pauvreté multidimensionnelle au Liban : réalité douloureuse et perspectives incertaines », 82 % de la population vit dans une pauvreté multidimensionnelle, qui prend en compte des facteurs autres que le revenu, tels que l’accès à la santé, à l’éducation et aux services publics.

Dans un rapport précédent, publié il y a un an, l’ESCWA a constaté qu’entre 2019 et 2020, le taux de pauvreté numérique était déjà passé de 28% à 55%. Selon la dernière mise à jour, le taux de pauvreté multidimensionnelle au Liban a presque doublé, passant de 42% en 2019 à 82% en 2021.

Fonds de solidarité sociale

La Secrétaire exécutive de la CESAO, Rola Dashti, a réitéré son appel à la création d’un fonds de solidarité sociale pour le pays en crise.

Elle a rappelé une proposition présentée par la CESAO l’année dernière, demandant aux 10 % les plus riches du Liban, qui détenaient près de 91 milliards de dollars de richesse à l’époque, de financer l’écart pour l’éradication de la pauvreté en versant des contributions annuelles de 1 % de leur richesse nette.

Selon l’étude, les chocs combinés ont exposé le taux de change de la livre libanaise à « des pressions énormes », provoquant une dépréciation de la monnaie. Entre juin 2019 et juin 2021, l’inflation a grimpé à 281%.

Cela a conduit à une baisse significative du niveau de vie des Libanais et des non-Libanais, et à un dénuement généralisé.

« L’extrême pauvreté multidimensionnelle », touche aujourd’hui 34 % de la population, plus de la moitié, dans certaines zones du pays.

Santé, éducation et logement

Étant donné que la crise socio-économique sans précédent affecte tous les segments de la société, les groupes de population aux extrémités les plus élevées et les plus basses de l’échelle éducative ont désormais des taux de pauvreté similaires.

L’étude montre également que la part des ménages privés de soins de santé a augmenté à 33%, et la part de ceux qui ne peuvent pas obtenir de médicaments, a également augmenté à plus de la moitié.

Pour Mme Dashti, « l’atténuation de l’impact de la crise nécessite la solidarité et la coopération entre tous les segments de la société libanaise ».

Elle a encouragé le développement de régimes de protection sociale efficaces qui répondent mieux aux besoins des pauvres, en particulier les plus durement touchés, et l’élargissement de leur champ d’application pour inclure les personnes sans travail.

Selon la CESAO, les progrès de la recherche sur le développement et la disponibilité d’enquêtes plus détaillées ont élargi le concept de pauvreté, pour inclure les conditions de vie réelles et des facteurs sans rapport avec le revenu.

Ce concept a été formalisé dans l’échelle de « pauvreté multidimensionnelle » et est mesuré par six dimensions clés : l’éducation, la santé, les services publics, le logement, les actifs et la propriété, et l’emploi et le revenu.

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