Les Soudanais du Sud «à un pas de la famine», alors que l’ONU lance un plan de réponse humanitaire |


Le plan demande un financement de 1,7 milliard de dollars pour permettre aux agences d’aide et aux partenaires des Nations Unies de fournir une assistance vitale au plus jeune pays du monde.

«Le Soudan du Sud est confronté à ses plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire et de malnutrition depuis l’indépendance il y a 10 ans», a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), ajoutant que le plan visait à atteindre 6,6 millions de personnes avec assistance et protection vitales.

Le plan a identifié 8,3 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire, y compris des réfugiés, à travers le pays. Il s’agit d’une augmentation de 800000 personnes en chiffres absolus par rapport aux 7,5 millions de personnes dans le besoin en 2020.

«La violence et les conflits localisés dans de nombreuses régions du pays font également augmenter les besoins humanitaires, et l’impact à nouveau du COVID-19 sur les marchés, les services et la capacité des personnes à se déplacer ont accru leur vulnérabilité», a déclaré Jens Laerke d’OCHA.

Avertissement d’inondation

On s’attend également à ce que le Soudan du Sud connaisse à nouveau des inondations dévastatrices cette année. L’année dernière et en 2019, les inondations ont touché près d’un million de personnes.

M. Laerke s’est dit préoccupé par le fait que la prochaine période de soudure au Soudan du Sud, de mai à juillet, «allait probablement être la plus grave jamais enregistrée et les priorités immédiates du plan d’intervention sont de maintenir les livraisons dans les zones les plus exposées à l’insécurité alimentaire et préparez-vous pour cette prochaine saison des pluies qui pourrait, encore une fois, être dévastatrice.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies estime que 60 pour cent de la population a de plus en plus faim.

«Environ 7,2 millions de Sud-Soudanais ont été poussés dans une grave insécurité alimentaire en raison à nouveau de violences sporadiques, de conditions météorologiques extrêmes et de l’impact économique du COVID-19», a déclaré le porte-parole du PAM, Tomson Phiri, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM).

Il a ajouté que «ce chiffre comprend plus de 100 000 personnes qui vivent dans ces zones difficiles d’accès de 6 comtés menacées de famine. Selon le rapport du Comité d’examen de la famine, ils sont littéralement à un pas de la famine.

Le PAM a intensifié son soutien à Akobo, Pibor, Aweil West, Tonj North, Tonj South et Tonj East, atteignant 195 000 personnes vulnérables au début de 2021.

Stocks alimentaires en place

L’agence a commencé à pré-positionner les stocks alimentaires avant cette saison des pluies, «pour s’assurer qu’une aide alimentaire cruciale atteigne les populations les plus vulnérables sans délai pendant la période de soudure», a rapporté M. Phiri.

Le PAM prévoit de fournir à plus de 5 millions de personnes au Soudan du Sud une aide alimentaire et nutritionnelle dans le cadre de ses programmes d’urgence, de nutrition et de moyens de subsistance.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, vise à fournir une assistance humanitaire à plus de 2,2 millions de réfugiés sud-soudanais vivant dans cinq pays voisins en 2021.

Des millions de la plus jeune nation du monde sont déplacées à l’intérieur ou à l’extérieur du Soudan du Sud. «La crise continue d’être une crise infantile, plus de 65% de la population réfugiée ayant moins de 18 ans», a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch.

Besoins toujours élevés

Si certains progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre du dernier accord de paix, les besoins humanitaires et de protection restent élevés pour la plus grande situation de réfugiés en Afrique.

La majorité des réfugiés sud-soudanais sont hébergés dans des zones relativement reculées et sous-développées. M. Baloch a déclaré que «la pandémie de COVID-19 combinée aux défis liés au changement climatique, notamment les graves inondations, les sécheresses et le criquet pèlerin, ont aggravé une situation déjà désastreuse.

«Un financement est nécessaire de toute urgence pour fournir une aide vitale, notamment un abri, un accès à l’eau potable, des services d’éducation et de santé.»

La République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan et l’Ouganda continuent d’accueillir des réfugiés sud-soudanais et de prendre des mesures en vue de leur inclusion dans les systèmes nationaux.

Appel du Nigéria

Les besoins au Nigéria sont les plus grands dans les États du nord-est de Borno, Adamawa et Yobe, où le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Jens Laerke, a déclaré qu’il y avait un incident de sécurité «presque chaque semaine».

Pour venir en aide à 6,4 millions de personnes parmi les plus vulnérables – dont deux millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays – le bureau des affaires humanitaires de l’ONU a demandé 1 milliard de dollars à la communauté internationale.

Plus de cinq millions de personnes dans le nord-est du Nigéria risquent de souffrir de faim aiguë pendant la prochaine période de soudure, ce qui est la pire des perspectives en quatre ans, selon OCHA, qui a déclaré que les conflits, les déplacements et la perturbation des moyens de subsistance dus aux restrictions du COVID-19 ont aggravé la situation.

Les pénuries alimentaires sont particulièrement aiguës, le financement insuffisant entraînant déjà des coupes dans les rations affectant des centaines de milliers de réfugiés.



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