Les soignants appelés à se mobiliser le 8 mars


Parce qu’ils « n’en peuvent plus de devoir supporter la dégradation de leurs conditions de travail« , certains infirmiers et autres soignants seront dans la rue le 8 mars prochain, à l’appel de huit de leurs syndicats ou organisations représentatives.

Les soignants appelés à se mobiliser le 8 mars

Lors d’une mobilisation le 14 juillet 2020, à Paris, au lendemain de la signature des accords du Ségur. © MS / ActuSoins

Après un an de gestion d’une épidémie sans précédent, les salariés des établissements de santé se disent éprouvés.

Ils ont aussi l’impression de ne pas être entendus, ni d’attribuer à leur juste valeur. « Le Ségur de la santé et la «mission Laforcade» ne sont pas satisfaisants du tout, voire inadaptés aux demandes et revendications des personnels. Les récentes décisions du gouvernement dégradé qu’il est toujours hostile aux exigences des professionnels des établissements de santé du sanitaire, du médico-social, associatif, du public et du privé« , estiment d’une même voix huit organisations représentatives de soignants et d’usagers (Amuf, collectif Inter-Urgences, SNPI CFE-CGC, Sud santé sociaux, collectif inter-blocs, CGT, coordination nationale des conseils de défense des hôpitaux et maternités de proximité, le printemps de la psychiatrie).

Ce qui coince? Un sentiment d’injustice d’abord. « La revalorisation salariale de 183 euros ne nécessite pour le moment qu’une partie des salariés des SSIAD par exemple ou du social. Sans oublier qu’elle ne compense que partiellement le blocage subi depuis de longues années« , observent les organisations. »Il faut une augmentation de manière significative pour rendre nos métiers attractifs et reconnaître leurs qualifications pour les personnels dans les établissements issue de toutes les filières, non médicales et médicales« .

Pénibilité, risques psycho-sociaux pas assez attribués du point de vue des organisations, précarisation des carrières avec une augmentation des CDD dans le privé et « de moins en moins de titularisations« dans le public, horaires atypiques qui »détruisent l’équilibre fragile entre la vie privée et la vie professionnelle« : les inquiétudes sont grandes.

Journée de lutte pour les droits des femmes

La mobilisation se déroulera lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Ce n’est pas un hasard du calendrier: les professions non médicales dans les secteurs de la santé sont occupées à 80% par des femmes. Cela explique les niveaux de salaires bas, selon les organisations. « Ils font soi-disant appel aux compétences naturelles des femmes: soigner, nourrir, nettoyer, accompagner, organiser. [Ces métiers] sont donc peu valorisés en termes de salaire (moins 20% de manière générale par rapport à celui des hommes)« s’indignent-elles.

Rédaction ActuSoins

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Des manifestations sont prévues à Paris et en régions. Les organisations réclament:

  • Des formations massives de professionnels pour des recrutements de personnels qualifiés;
  • L’ouverture massive de lits et / ou services en psychiatrie, dans les services de soins et les structures du sanitaire, du médico-social et du social partout où cela est nécessaire;
  • La reconnaissance sans condition en maladie professionnelle de tous les personnels de santé et d’action sociale atteint par la Covid-19;
  • L’arrêt de la déréglementation sur le temps de travail rendu possible par le protocole d’accord du «Ségur de la santé»;
  • La réduction du temps de travail pour nos métiers pénibles;
  • La revalorisation des métiers du «care» et à «prédominance féminine» par des augmentations de salaires conséquentes, bien au-delà des 183 €, et pour toutes et tous;
  • L’égal accès à la promotion professionnelle et à tous les métiers;
  • Le respect des lois et des dispositifs relatifs à l’égalité professionnelle et salariale et des sanctions contre les employeurs qui ne respectent pas leurs obligations en la matière;
  • La suppression des inégalités persistantes et qui s’aggravent entre les femmes et les hommes, malgré le protocole d’égalité professionnelle qui vient d’être signé pour la Fonction publique et qui fait perdurer de nombreuses injustices;
  • De véritables mesures contre les ambiances sexistes et le harcèlement sexuel au travail;
  • L’arrêt des politiques d’austérité qui entraînent la fermeture des hôpitaux et la maternité de proximité, mettent en danger la vie des femmes que ce soit pour avorter, accoucher ou se soigner;
  • Des moyens pour pouvoir accueillir dignement les femmes qui portent plainte, les écouter et mettre en œuvre des moyens de protection, l’application de l’ordonnance de protection, augmenter les moyens pour les associations qui accueillent les femmes victimes de violences.



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