les Etats-Unis saluent un « engagement sans précédent »


Le G7 finance une session de négociations de quarante-huit heures à Londres (Royaume-Uni), le 5 juin.

Les États-Unis ont déclenché, samedi 5 juin, l’accord obtenu par les ministres des finances du G7 ouvrant la voie à un projet de réforme de la fiscalité mondiale, et à un taux d’imposition minimal sur les multinationales. Dans un communiqué, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a commandé un « engagement sans précédent » du G7. « Cet impôt minimum mondial va mettre fin à la course vers le bas de la taxation des entreprises, et apporter de la justice pour la classe moyenne et les travailleurs aux États-Unis et à travers le monde », at-elle ajouté.

Les ministres des finances du G7 se sont engagés sur l’objectif d’un taux d’impôt minimal mondial sur les sociétés d’au moins 15 %, ont-ils annoncé samedi dans un communiqué, à l’issue de quarante-huit heures de négociations.

De son côté, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a applaudi « une étape historique » dans le « combattre » contre « l’évasion et l’optimisation fiscale ». Au sujet du taux d’« au moins 15 % » sur lequel les ministres des finances du G7 réunis à Londres se sont mis d’accord, « c’est un point de départ et dans les mois qui viennent nous allons nous battre pour que ce taux d’imposition soit minimal soit le plus élevé possible », à-il assuré sur Twitter.

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« Mauvaise nouvelle pour les paradis fiscaux »

L’accord a également été conçu par Rishi Sunak, chancelier de l’Echiquier britannique : « C’est un accord historique et je suis fier que le G7 fasse preuve d’une direction collective en cette période cruciale pour le redressement de l’économie mondiale. » Il s’agit d’une « très bonne nouvelle pour la justice et la solidarité fiscale, et une mauvaise nouvelle pour les paradis fiscaux du monde entier », a déclaré le ministre des finances allemand, Olaf Scholz, dans un communiqué. De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est félicitée sur Twitter d’un « grand pas vers une taxation et une concurrence justes », appelant à plus de « coopération internationale ».

Les grandes puissances du G7 (Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Japon, Allemagne, États-Unis), encouragées par le revirement américain sur la question fiscale suite à l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, veulent réussir à une réforme ambitieuse de la fiscalité internationale dans l’esprit des travaux engagés au sein de l’OCDE. Elle vise les grandes entreprises de technologie, souvent américaines, qui paient des impôts dérisoires malgré des bénéfices de dizaines voire de centaines de milliards de dollars, en se domiciliant dans des pays où le taux d’impôt sur les sociétés est très faible, voire nul .

Le géant américain des réseaux sociaux Facebook a assuré vouloir que « la réforme fiscale internationale réussisse », a déclaré Nick Clegg, le directeur des affaires publiques du groupe. Je « reconnaître que cela pourrait signifier que Facebook paie plus d’impôts et dans différents endroits », selon une déclaration qu’il a fait sur son compte Twitter.

« Fixer un taux minimal mondial d’impôts sur les sociétés de seulement 15 % est bien trop bas », a cependant estimé Gabriela Bucher, de l’ONG Oxfam, et « cela fera peu pour mettre fin à une dangereuse course vers le bas sur l’impôt des sociétés et au vaste recours aux paradis fiscaux ».

Le Monde avec l’AFP

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