les demandes explosives, les fraudes aussi


Nous vous en parlions dès mardi sur RMC: avec la crise sanitaire, de plus en plus d’escroqueries aux fonds de solidarité pour les entreprises. Et les agents du fisc sont en alerte. Depuis plusieurs semaines, ils constatent que les fraudes au fonds de solidarité pour les entreprises se sont multipliées.

Le phénomène est difficile à quantifier, car le nombre de demandes a explosé. Ils en enregistrent environ 100.000 par jour depuis le 15 janvier, selon les chiffres du cabinet du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, communiqué à Ouest France. Et les services de Finances publiques n’ont pas toujours les moyens de contrôler.

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Indemnisé jusqu’à 10.000 euros par mois

Ce dispositif de fonds de solidarité permet aux entreprises fermées administrativement en raison des mesures prises pour lutter contre le Covid-19, comme les bars ou les restaurants, d’être indemnisées jusqu’à 10.000 euros par mois ou 20% du chiffre d’affaire dans la limite de 200.000 euros. Ce fonds de solidarité vient aussi en aide à certains secteurs qui ont perdu plus de la moitié de leur activité, comme les hôtels ou les agences de voyages.

Faux entrepreneurs, entreprises mises en sommeil, les manières de frauder sont nombreuses, car une partie des aides est automatisée. « Il ya des sociétés qui sont parfois sans activité qui peuvent être réactivées pour récupérer de l’argent public qui ne leur est pas dévolu. Les fraudeurs font preuve d’une inventivité extrême », explique Anne Guyot Welke, porte-parole du syndicat solidaires finances publiques, au micro de RMC.

« Même si on a un soupçon, on paie »

Les aides doivent être versées si vite que les agents, de moins en moins nombreux, ne sont pas en mesure de procéder à certaines vérifications en amont.

« On a une pression du gouvernement pour pouvoir aider ces entreprises. Pour certaines, c’est à juste titre parce que c’est l’économie qui en jeu. Même si on a suspicion, on paie », estime de son côté Philippe Laget, co-secrétaire général CGT dans les Bouches-du-Rhône. Il témoigne également d’un véritable « mal être dans les services à cause du fonds de solidarité ».

L’administration fiscale se réserve malgré tout le droit de faire des redressements a posteriori. Plusieurs condamnations ont d’ailleurs déjà été prononcées. Mais les services des Finances publiques chargés de verser ces aides et de vérifier leur justification avouent leur impuissance devant le nombre de demandes et leur manque de moyens de contrôle.

Le fonds de solidarité coûte 4 milliards d’euros par mois à l’Etat.



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