Les conseils d’administration des entreprises françaises comptent près de 50% de femmes


Dix ans après sa promulgation, la loi Copé-Zimmermann a fait la preuve de son efficacité. Mais le quota minimum de 40% de femmes dans les conseils d’administration des sociétés de plus de 250 salariés, n’a que modérément permis de féminiser les comités exécutifs.

Ce mercredi, on fêtera le 10e anniversaire de la loi Copé-Zimmermann. L’objectif de cette loi était de féminiser les conseils d’administration des entreprises de plus de 250 salariés en imposant un quota minimum de 40%. Et dix ans après, force est de constater que le bilan est positif.

Les conseils d’administration des 120 principales entreprises cotées à la Bourse de Paris (SBF 120) comptent désormais en moyenne, 46% de femmes selon les données collectées par Ethics & Boards. La parité est la règle. Certaines entreprises comme Sodexo ou le géant du luxe Kering qui compte plus de femmes que d’hommes dans leur conseil d’administration.

La France championne d’Europe

Fortement critiquée par de nombreux juristes et une partie du patronat à l’époque, cette loi s’est révélée si efficace que, toujours selon Ethics & Boards, la France est désormais le pays d’Europe qui compte le plus de femmes, en pourcentage , dans les conseils d’administration de ses entreprises cotées. En Allemagne, où un quota minimal de 30% a été imposé en 2016, leur proportion se limite à un tiers au sein des entreprises cotées. Le Royaume Uni et l’Italie font à peine mieux avec respectivement 36% et 37%. Mais la France marque encore plus sa différence avec l’Espagne (31%) ou la Suisse (27%).

Imposer des quotas a indubitablement permis d’aller plus vite que dans les pays se contentant de compter sur la bonne volonté des entreprises. Pour autant, ces nouvelles administratrices, associées aux choix du directeur général et à l’organisation des entreprises ne sont pas parvenues -si tant est qu’elles aient le désir- à modifier en profondeur le rapport de force hommes-femmes au sein des comités exécutifs.

Les femmes DG restent très minoritaires

Les cadres dirigeantes restent en effet très minoritaires. Ethics & Boards a calculé au sein du SBF120, la proportion de femmes dans les Comex atteint tout juste 22%. C’est certes trois fois plus qu’en 2010, mais leur rôle reste souvent cantonné à la direction des ressources humaines ou à la communication. Les femmes directrices générales restent très minoritaires.

Parmi les 120 principales entreprises cotées en France, dix seulement sont dirigées par des femmes. Sur ce plan, la France ne fait plus partie des meilleurs élèves d’Europe. La proportion de femmes DG est plus importante au Danemark, en Suède, en Norvège et en Irlande.

D’où la tentation de renouveler l’approche Copé-Zimmermann. C’est du moins intentionnel de Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance l’a clairement dit il y a quelques jours à l’Assemblée nationale. Il souhaite imposer des quotas qui s’appliquerait au moins aux plus grandes entreprises françaises. En la mataière, la France ne serait néanmoins pas pionnière. Le gouvernement fédéral allemand a prévu de faire voter avant l’été au Bundestag une loi imposante aux groupes cotés à la Bourse de Francfort un quota minimum d’une femme dans leur directoire.

Pierre Kupferman

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