l’Église catholique a perdu près de 40% de ses ressources en 2020


Avec la fermeture des églises, l’Eglise catholique de France a perdu 30 à 40% de ses ressources. Une perte nette à 90 millions d’euros.

L’Eglise catholique de France a subi en 2020 avec la fermeture partielle ou totale des églises « un véritable choc » financier, enregistrant une baisse de 30 à 40% de ses ressources, a annoncé mercredi la Conférence des évêques de France (CEF). Cette perte nette, évaluée à 90 millions d’euros, a été principalement causée par la fermeture totale ou partielle des lieux de culte, pendant les confinements.

60 millions d’euros perdus lors du premier confinement

Ces fermetures ont privé l’Eglise de ses principales sources de revenu comme la quête ou le « casuel », versé pour les cérémonies, a précisé le CEF lors de la présentation de son bilan financier annuel. Entre mars et mai 2020, avec la fermeture totale des églises, la CEF a estimé à 60 millions d’euros l’impact du premier confinement et 30 millions pour le deuxième. « C’est une estimation, nous ne sommes pas Google nous ne remontons pas nos résultats en temps réel », a cependant nuancé le financier de la CEF.

Les finances de l’Eglise étaient jusqu’ici relativement stabilisées avec, à titre de comparaison, un léger répli de 1,6% des ressources enregistrées en 2019. Mais aujourd’hui, un tiers des 90 diocèses de France sont dans des situations « compliquées « , dont 15 » dans des situations fragiles « , estime la CEF dans son rapport annuel.

Selon Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France en charge des finances, cité par l’agence Reuters, les ressources dans les paroisses ont reculé de 20 à 40% cette année et de 70 à 80% dans les sanctuaires.

Un grand appel aux dons de Noël

Pour atténuer les effets de cette crise ponctuelle, l’Eglise de France mise d’abord sur un sursaut de générosité de ses fidèles lors d’un grand appel aux dons de Noël. Elle a par ailleurs bénéficié de 5 millions d’euros d’aide de l’Etat au titre de l’activité partielle de ses 8.000 salariés.

Pour 2021, les premiers contours d’une cure de rigueur ont également été esquissés. « On va rationaliser, on va vendre un peu plus, certaines paroisses vont devoir vendre des actifs notamment immobiliers », a averti lors d’une conférence de presse Ambroise Laurent. Il a également évoqué le rapport ou l’annulation de certains projets de paroisses, notamment de soutien de communautés à l’étranger. En revanche, il exclut tout impact sur l’allocation des prêtres.

Appuyée par la CEF, une partie de la communauté des catholiques de France s’est fortement mobilisée en novembre pour obtenir une réouverture des églises au public en décembre.

Pauline Ducamp

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