Le World Monuments Fund partage les triomphes de la conservation dans la vieille ville de Taiz au Yémen


Le World Monuments Fund (WMF), basé à New York, a partagé une mise à jour optimiste sur ses efforts de conservation et de préservation en cours dans la vieille ville de Ta’izz, ou Taiz, au Yémen.

Autrefois considérée comme la capitale culturelle du pays relativement grand du Moyen-Orient à l’extrémité sud de la péninsule arabique, Ta’izz, troisième centre urbain le plus peuplé du Yémen, a remporté des surnoms nettement moins flatteurs ces dernières années en raison de sa position dans le centre géographique de la Guerre civile yéménite. De 2015 à 2017, l’ancienne ville montagneuse (un centre historique de production de café) a été assiégée par les rebelles et, à ce jour, reste dans un état précaire bien que la situation se soit améliorée. Comme l’a noté le WMF, qui s’est engagé dans des efforts de conservation architecturale avec des partenaires locaux à Taiz ravagée par la guerre depuis 2018, «des signes de revitalisation émergent» à la suite du conflit sanglant et incessant.

Le travail du WMF s’est concentré sur la vieille ville médiévale de Ta’izz, une zone regorgeant de monuments inestimables qui ont été ravagés pendant la guerre civile ou risquaient de se dégrader avant le conflit. L’initiative de rétablissement «à grande échelle» de l’organisation a débuté après l’inclusion de la vieille ville dans l’édition 2018 du World Monuments Watch, le programme bisannuel de WMF qui attire l’attention sur 25 sites du patrimoine mondial en péril. Peu de temps après l’inclusion de la vieille ville de Taiz sur la liste 2018, la WMF s’est associée à l’Organisation générale des antiquités et des musées (GOAM), qui avait proposé la vieille ville sur la liste, pour «conserver les sites culturels importants nécessitant une intervention urgente et pour développer un plan de gestion à long terme », selon un communiqué de presse.

structure de mausolée historique au yémen
Façade sud de Quabbat al-Husayniyah après des travaux de stabilisation (avec l’autorisation du World Monuments Fund)

«La préservation peut être un outil puissant pour rassembler les communautés après la brutalité de la guerre. Les bâtiments en cours de restauration sont des symboles de l’histoire, de la dignité et de la résilience de la population yéménite et nous sommes fiers de travailler avec eux sur cette entreprise cruciale », a déclaré Bénédicte de Montlaur, présidente-directrice générale du WMF.

Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des monuments de Taiz qui ont été revitalisés ou au milieu d’efforts de conservation concentrés:

Qubbat al-Husayniyah: Ce mausolée de l’époque ottomane était en mauvais état et avait un besoin urgent de réparations avant même le déclenchement de la guerre civile au Yémen. Lorsque les travaux ont commencé, les équipes de conservation ont été confrontées à «une détérioration rapide due à des circonstances économiques désastreuses exacerbées par le conflit». Les activités de stabilisation d’urgence, qui consistaient à réparer les fissures dans le dôme du mausolée, à renforcer les fondations, à restaurer les murs en utilisant des techniques traditionnelles, à remplacer / réparer les pierres endommagées dans la façade du bâtiment et à éliminer la végétation envahissante, ont été achevées plus tôt cette année. Mais comme le souligne le WMF, certains de ces travaux étaient en grande partie une solution temporaire et une surveillance continue sera nécessaire avec un «plan de conservation future».

un palais détruit au yémen
Extérieur du palais Al-Badr, photo d’après-conflit (avec l’autorisation du World Monuments Fund)

Palais de l’Imam et palais Al-Badr, complexe du musée de Taiz: En 2019, avec le soutien du British Council Cultural Protection Fund, le WMF a lancé les travaux de réhabilitation de l’Imam Palace, qui fait partie du complexe du musée de Taiz et abrite le musée national. Le palais, un bâtiment ottoman du XIXe siècle, a subi des dommages considérables lors d’un bombardement de 2016. Les travaux de restauration de la façade se sont terminés à la fin de 2019, tandis que les efforts de réparation intérieure se sont terminés en février de cette année. «Pour renforcer davantage l’expertise locale dans la conservation des bâtiments et la gestion de la collection du musée, des ateliers supplémentaires ont été organisés au Koweït et au Caire, qui s’appuyaient sur les programmes de formation antérieurs», a expliqué le WMF.

travaux de restauration dans un palais historique avec vitraux
Travaux de conservation de l’intérieur au palais de l’Imam (avec l’autorisation du World Monuments Fund)

La reconstruction du palais Al-Badr adjacent, qui abritera à terme le musée du patrimoine du Yémen et a été partiellement détruit pendant la guerre civile, viendra ensuite. Selon le WMF, la structure sera «restaurée selon les normes internationales de conservation avec des matériaux traditionnels compatibles». Cet effort sera mené en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Lyon pour «développer un programme de muséographie qui sera introduit dans tout le complexe du musée Ta’izz pour aider à rétablir un lien entre le peuple du Yémen et leur culture. » Le WMF s’est également associé à l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH) pour reconstruire et insuffler une nouvelle vie au palais.

Toiture de l'ancien complexe de bains publics au Yémen
Toiture du Hammam al-Mudhaffar (avec l’aimable autorisation du World Monuments Fund)

Hammam al-Mudhaffar: Comme d’autres bâtiments patrimoniaux de Taiz, Hammam al-Mudhaffar, l’un des plus anciens complexes de bains publics encore en vie dans tout le Yémen, était en danger et en mauvais état avant le conflit. Des années de guerre, de conflits et de négligence ont fait progresser cette détérioration. Travaillant avec le soutien de l’ALIPH, le WMF prévoit de réparer les dômes cassés, de remplacer le verre manquant, de remédier aux fuites de toit, d’installer une étanchéité, d’éliminer les débris et de tendre à vieillir les systèmes d’eau et d’électricité dans le but de restaurer la fonction d’origine du site et de soutenir ses éléments vitaux. rôle de refuge pour les résidents en quête de réconfort et de lien social. Ce projet exhaustif, que le WMF considère comme un outil clé pour catalyser les efforts de régénération dans le quartier Udayna de la vieille ville, débutera cet été.



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