Le vote présidentiel conservateur français démarre sans favori clair – POLITICO


PARIS — Les membres du parti conservateur Les Républicains (LR) votent cette semaine pour désigner leur candidat à l’élection présidentielle française d’avril dans une course que même les experts du parti ne peuvent prévoir.

Près de 140 000 personnes sont chargées de choisir le champion conservateur par le biais d’un vote électronique lors d’une primaire fermée – réservée aux seuls membres des Républicains – entre le 1er et le 4 décembre. Mais environ la moitié des membres du parti éligibles au vote se sont inscrits au cours des deux derniers mois. , et les initiés du parti ont peu d’informations sur leurs préférences.

En revanche, plus de 4 millions d’électeurs ont participé à la primaire ouverte de 2016.

Le parti est en difficulté depuis 2017 et le parcours raté de François Fillon, mêlé à un scandale de faux emplois pour lequel il est jugé. Le président français Emmanuel Macron a depuis débauché certaines des personnalités les plus prometteuses du parti, comme l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Les conservateurs espèrent capitaliser sur la primaire pour créer une dynamique derrière le vainqueur. Mais aucun des cinq candidats ne s’est jusqu’à présent imposé comme un grand favori malgré quatre débats télévisés, soulevant des questions quant à leur capacité à perturber le face-à-face prévu au second tour entre Macron et Marine Le Pen en 2022.

Voici les cinq candidats en lice.

Valérie Précresse | Thomas Coex/AFP via Getty Images

L’élève vedette : Valérie Pécresse

Diplômé de l’élite de l’École nationale d’administration (ENA), Pécresse a régulièrement gravi les échelons, de conseiller du gouvernement à ministre.

Pécresse est une menace potentielle pour Macron, qui préférerait la perspective d’un face-à-face avec son rival Xavier Bertrand. Elle est proche du président français sur les questions économiques, même si elle le réprimande à plusieurs reprises pour « avoir brûlé le coffre-fort ». À la tête de la région Île-de-France qui comprend Paris, elle a une expérience de terrain dans l’administration. Son travail face aux problèmes du Parisien appauvri banlieue a fait un peu de chemin pour contrer sa réputation de croûte supérieure.

Si elle était choisie, Pécresse serait la première candidate conservatrice de France. Elle a dit que la politique française est « un monde d’hommes » où elle a été moquée pour son look « serre-tête et jupe plissée ».

Force: Record de piste propre. Pécresse a esquivé bon nombre des divisions et des allégations sordides au sein du parti.

La faiblesse: Trop chic. Elle peine à secouer son image bourgeoise.

Xavier Bertrand | Sébastien Salom-Gomis/AFP via Getty Images

Le solitaire : Xavier Bertrand

Bertrand s’est opposé avec véhémence à l’idée d’une primaire de parti et a pris tout le monde par surprise lorsqu’il a finalement décidé de prendre part au vote à huis clos. Le président de la région Nord Hauts-de-France avait dans un premier temps annoncé son intention de se présenter comme indépendant.

Ancien assureur, Bertrand dit qu’il a toujours été moqué dans l’élite parisienne en raison de ses modestes débuts. Longtemps considéré comme le principal candidat conservateur, il a lutté pour faire la différence lors de la campagne des primaires.

Bertrand pousse le conservatisme avec une touche de bien-être. Après avoir remporté les élections dans le nord de la France cette année, Bertrand s’est vanté d’avoir « cassé la gueule » du Rassemblement national de Le Pen.

Force: Ténacité face à l’adversité des amis et des ennemis.

La faiblesse: Une tendance à faire cavalier seul. Pour accéder à la présidence, Bertrand devra construire des ponts.

Michel Barnier | Alain Jocard/AFP via Getty Images

Le maître d’école : Michel Barnier

L’ancien pointeur du Brexit de l’UE apporte des compétences de négociation bien rodées à la table. Barnier a déclaré sa candidature en août. Ancien ministre et commissaire européen, il dit vouloir être « utile » et « chef d’équipe ».

Barnier a réuni 27 États membres de l’UE sur le Brexit, alors à quel point peut-il être difficile de rassembler un troupeau de politiciens français ? Assez difficile. Après avoir bénéficié d’un coup de pouce au début de la campagne primaire grâce à sa marque et à sa gravité traditionnellement conservatrices, ses performances médiocres dans les débats télévisés ne lui ont pas permis d’obtenir un réel avantage.

Force: Fait appel aux conservateurs catholiques aux valeurs familiales qui constituent une partie importante de la base du parti.

La faiblesse: Un manque de cliquabilité. Certains disent qu’il est un peu ennuyeux.

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Eric Clotti | David Nivière/AFP via Getty Images

Le faucon : Eric Ciotti

Ciotti est le candidat surprise. Ardent et député du sud de la France, Ciotti était autrefois la muse de Nicolas Sarkozy pour l’ordre public, à l’époque où les conservateurs dirigeaient la France.

Dans le passé, il a suggéré d’emprisonner les parents d’enfants délinquants qui enfreignent la caution et de suspendre les prestations pour les parents dont les enfants manquent l’école. Lors de la campagne des primaires, il a proposé de créer un « French Guantanamo », la prison américaine controversée que le président Joe Biden espère fermer d’ici la fin de son mandat.

Ciotti a ébouriffé les plumes de son propre camp lorsqu’il a déclaré qu’il préférerait voter pour l’extrême droite Eric Zemmour que pour Macron.

Mais sa position intransigeante l’a aidé à se démarquer du peloton tout au long des débats. Dans une primaire pleine d’inconnues, les chances de Ciotti pourraient être plus élevées que prévu.

Force: Sur l’argent. La loi et l’ordre sont un problème majeur pour les électeurs de droite.

La faiblesse: La loi peu. Certaines de ses propositions passées n’étaient pas tout à fait légales.

Philippe Juvin | Sébastien Salom-Gomis/AFP via Getty Images

Le médecin : Philippe Juvin

Autre outsider, Juvin a un gros atout : il peut parler avec autorité sur un nombre surprenant de sujets.

En tant que chef des urgences d’un grand hôpital parisien, le profil de Juvin a été turbo pendant la pandémie de COVID-19. C’est aussi un ancien médecin militaire qui a servi en Afghanistan, un ancien député européen et ancien maire d’une ville de la banlieue parisienne.

Frapper une note différente de ses collègues conservateurs, Juvin se présente comme le champion des services publics de la France. Mais il n’est pas apparu comme autre chose qu’un également couru lors des débats.

Force: Polyvalence. Juvin a des plans de carrière de secours s’il ne devient pas président.

La faiblesse: Poids léger. Il est bas dans l’ordre hiérarchique conservateur.



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