Le sport chez le jeune diabétique: est-ce vraiment incompatible?
En 2015 (source: Ameli), dernier recensement en date, ce ne sont pas moins de 3,7 millions de Français qui sont touchés par un diabète. Loin des clichés autour de l’incompatibilité du diabète et du sport de haut niveau, il est encore possible d’en a fait un atout. Explications…
Par le Docteur Linh VU NGOC, chef du service médical du CREPS Ile-de-France
Qu’est-ce que le diabète?
Le diabète désigne une maladie métabolique auto-immune chronique qui touche la régulation des glucides, communément rédigé «sucres». Le glycogène, glucide complexe, est un des carburants essentiels de notre organisme. Il est stocké principalement dans le foie et dans les muscles. Tous les organes de notre corps l’utilisent mais le cerveau et les muscles en sont les plus gros consommateurs. Dès que l’on pratique une activité physique ou intellectuelle, notre organisme va avoir besoin de la juste quantité de glycogène.
Le rôle du pancréas est une voiture complexe, au-delà de permettre la digestion des graisses, il fabrique également une hormone essentielle appelée «insuline» qui permet de réguler le taux de glucide dans le sang (0,7 à 1g / L).
Selon les moments de la journée, du type d’exposition ou de boissons ingérés, de l’activité physique ou intellectuelle, ce taux de glucide va varier. On parle d ‘«hyperglycémie» quand il est trop élevé et d’ «hypoglycémie» quand il est trop bas.
Lorsque le pancréas ne sécrète plus d’insuline, on parle de diabète de type 1 dit «insulino-dépendant». Il touche 10% des diabétiques. Une (ou plusieurs injections) sous-cutanée d’insuline quotidienne sera nécessaire pour combler le défaut de production du pancréas.
Si le pancréas sécrète de l’insuline, mais en quantité insuffisante, on parle de diabète de type 2. Un traitement médicamenteux antidiabétique oral sera alors nécessaire pour stimuler le pancréas. Il arrive parfois qu’il faille tout de même donner un coup de pouce au pancréas avec des petites doses d’insuline en complément du traitement médicamenteux; sur parle d’insulino-requérance.
Le sport, partie intégrale du traitement contre le diabète
«Bouger pour aller mieux» pourrait être le leitmotiv de chaque diabétique!
Il est prouvé scientifiquement que la pratique régulière d’une activité physique est bénéfique pour l’organisme en diminuant les risques cardio-vasculaires. Cela est encore plus vrai pour le sujet diabétique. Associé à une alimentation variée, régulière, équilibrée et à une bonne hydratation, le sport améliore la circulation sanguine, permet un meilleur contrôle du poids, de la tension artérielle et de la fonction rénale.
La pratique régulière du sport permet d’obtenir un meilleur équilibre métabolique. En effet, l’activité physique, notamment chez le diabétique, va mettre en action toutes les filières énergétiques dont notre corps dispose pour produire en quantité adaptée tous les substrats nécessaires au maintien de l’effort. L’organisme vise l’équilibre et l’harmonie, le défi du diabète sportif va être la recherche d’un taux de glucide le plus régulier possible.
En cas de déséquilibre de ce taux, l’organisme va devoir fabriquer des moyens de compensation et d’adaptation.
En situation d’hypoglycémie, l’organisme va devoir aller piocher dans ses réserves. Lorsque les réserves sont épuisées, cela peut parfois conduire au malaise, voire au coma. À l’inverse, si le taux est trop élevé, cela peut entraîner des altérations des organes principaux (reins, cœur, artères, cerveau).
Une contrainte qui peut devenir un atout
L’aspect psychologique dans la gestion du diabète est fondamental.
Le diabétique doit être en vigilance permanente et à la recherche d’un équilibre global.
La clé pour un sportif est de savoir parfaitement personnaliser son traitement et à quel moment il faut le mineur ou le majorer en fonction du type d’activité physique qu’il va vouloir faire (ex. Haute intensité prolongée, explosivité, etc.).
Réussir à apprivoiser sa maladie et sa gestion quotidienne confère aux sportifs une maturité générale, condition sine qua non pour interprète dans une discipline.