le roman d’un comique éternel


Coluche lors d'un spectacle en 1977.

FRANCE 3 – VENDREDI 11 JUIN À 21 H 05 – DOCUMENTAIRE

Comme chaque année aux alentours du 19 juin – jour de sa mort, en 1986, dans un accident de moto –, Coluche revient sur les petits écrans dans un ou plusieurs documentaires. Un hommage récurrent qui se transforme en défi créatif pour les réalisateurs, et en attente interrogative pour les téléspectateurs. Vont-ils voir un Coluche politique « clown ennemi d’Etat » (2011), un Coluche démythifié (Le Bouffon devenu roi, 2016), un Coluche dépressif « tombé dans les geôles des drogues » (2008), ou le bienfaiteur des Restos du cœur ?

Alors que la société peine à retrouver le sourire, utilisée par la crise sanitaire, Coluche, une époque formidable choisir de revenir sur les effets positifs et joyeux de la carrière de l’artiste, dans un long film dense, drôle et nostalgique, sur France 3.

Lire aussi (archive de 2011) : Coluche, notre histoire d’un mec

Quinze années d’une vie structurée « comme un roman », observe Philippe Labro, dont le propos résonne avec les titres de chapitres du film : « L’histoire d’un clown », où comment Michel Colucci a créé son personnage ; « L’histoire du café-théâtre », depuis son arrivée dans la troupe du Café de la gare de Romain Bouteille (mort le 31 mai), au bras de sa petite amie Sylvette Herry (Miou-Miou), jusqu’à son départ pour créer un autre café-théâtre, Au vrai chic parisien-Théâtre vulgare.

C’est « l’histoire d’un pote »

Les amis des jours heureux témoignent, Gérard Jugnot en tête, qui assure le commentaire en voix off. L’acteur Gérard Lanvin est, lui, le mieux placé pour évoquer la vie aux quatre vents de la maison parisienne de Coluche, rue Gazan (dans le 14e arrondissement). Richard Gotainer, qui a commencé dans la pub – pour Saupiquet, Danette… –, a certainement inspiré Le Nouvel Omo et autres sketchs sur la consommation.

Mais c’est L’Histoire d’un mec, diffusé un soir de l’élection présidentielle de 1974, qui va révéler la bête de scène, décryptée dans « L’histoire d’un showman » et boostée par le producteur Paul Lederman. Suivent « L’histoire d’un pote », « … d’un provocateur », « … d’un acteur » et « … d’un agitateur ».

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La mise en scène de souvenirs et d’archives de l’INA par thème, pour l’instant où toute la vie de l’humour apparaît dans ses textes. Les anecdotes sur l’ancien voyou de Montrouge collent ainsi parfaitement avec le sketch Le Voyou. Celle de Thierry Lhermitte affirmant que Coluche a pris du poids volontairement à ses débuts, persuadé que « les petits gros » sont plus rigolos, est confirmé par Louis de Funès, au moment de la sortie de L’Aile ou la cuisse (1976), où Coluche interprète justement un petit gros à lunettes qui veut devenir clown…

Aucun incontournable n’est oublié, du Schmilblick (et son fameux « Papi Mougeot ») une Tchao Pantin, qui lui vaut un César du meilleur acteur pour un rôle à contre-emploi ; de sa candidature à la présidence au faux mariage avec Thierry Le Luron… Le tout ponctué de moments d’anthologie, comme lors du tournage de Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine. Un énième documentaire, certes, mais qui fait tellement de bien.

Coluche, une époque formidable, de Matthieu Jaubert (Fr., 2021, 135 min) . A venir : Coluche, une mort qui dérange, le 17 juin sur RMC Story.

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