Le peuple birman fait face à une crise « sans précédent » en 2022 |


Selon un aperçu des besoins humanitaires de l’ONU publié vendredi par OCHA, les troubles devraient avoir plongé près de la moitié de la population dans la pauvreté d’ici 2022, anéantissant les gains impressionnants réalisés depuis 2005.

La situation s’est aggravée depuis le début de l’année, lorsque l’armée a pris le contrôle du pays, renversant le gouvernement démocratiquement élu. On estime maintenant que 14 des 15 États et régions se situent dans le seuil critique de malnutrition aiguë.


Un enfant déplacé dans l'État de Kachin, au Myanmar.

Un enfant déplacé dans l’État de Kachin, Myanmar., par OCHA/P. Péron

Pour l’année prochaine, l’analyse prévoit que 14,4 millions de personnes auront besoin d’une aide sous une forme ou une autre, soit environ un quart de la population. Le nombre comprend 6,9 millions d’hommes, 7,5 millions de femmes et cinq millions d’enfants.

Les raisons

Les hausses de prix, les restrictions de mouvement liées au COVID-19 et l’insécurité persistante ont contraint les personnes les plus vulnérables à adopter des stratégies d’urgence pour acheter de la nourriture et d’autres fournitures de base.

Les prix des principaux produits de base des ménages ont considérablement augmenté, rendant certains produits alimentaires inabordables. En même temps, les revenus agricoles ont été affectés par la baisse des prix de certaines cultures, la hausse des prix des intrants et l’accès limité au crédit.

Les inondations de mousson en juillet et août ont également touché plus de 120 000 personnes, entraînant des pertes de récoltes et contribuant à l’insécurité alimentaire.

Pour 2022, le bureau des affaires humanitaires OCHA, affirme que les perspectives « restent désastreuses ».

La situation politique et sécuritaire devrait « rester volatile » et une quatrième vague de COVID-19, en raison de taux de vaccination relativement faibles et de l’émergence de nouvelles variantes, est considérée comme un risque croissant.


Une famille sans-abri à Yangon au Myanmar a peu de structures d'aide sociale auxquelles elle peut faire appel.

Les prix ne devraient baisser que marginalement, tandis que les prix bord champ resteront probablement bas. En conséquence, les prix à la consommation devraient être plus élevés, les revenus continuant de baisser.

Autres menaces

Selon OCHA, le «le stress incessant sur les communautés a un impact indéniable sur la santé physique et mentale de la nation, en particulier le bien-être psychologique des enfants et des jeunes.

Le risque et l’incidence de la traite des êtres humains, déjà en augmentation en 2021, devraient encore s’intensifier.

Dans les zones touchées par le conflit, des communautés entières, y compris des enfants, sont déplacées, ce qui augmente les risques pour les filles et les garçons d’être tués, blessés, trafiqués, recrutés et utilisés dans les conflits armés.

En 2020 et 2021, l’apprentissage a été perturbé pour près de 12 millions d’enfants, presque toute la population d’âge scolaire, et même si les écoles ont commencé à rouvrir, la perspective d’un retour complet à l’éducation en classe reste mince pour beaucoup.

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