Le ministre français s’entretient sur Covid avec les syndicats sur une île des Caraïbes en difficulté


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Le ministre français des territoires d’outre-mer s’entretiendra lundi avec les dirigeants syndicaux de l’île des Caraïbes françaises de Guadeloupe sur les moyens de mettre fin à plus d’une semaine de violentes manifestations déclenchées par les restrictions de Covid-19.

Les émeutes ont commencé à cause des vaccinations obligatoires contre le Covid pour les agents de santé et les premiers intervenants, mais se sont rapidement transformées en une révolte plus large contre les conditions de vie.

Les troubles, qui se sont propagés à l’autre île caribéenne de la France, la Martinique, ont mis le sort des territoires d’outre-mer à l’ordre du jour de la campagne à l’approche des élections de 2022, les opposants au président Emmanuel Macron l’accusant de négliger les anciens avant-postes coloniaux.

La Guadeloupe et la Martinique, qui comptent chacune près de 400 000 habitants, font pleinement partie de la France, mais les habitants se plaignent d’une plus grande pauvreté, des coûts plus élevés des biens de base et des services publics plus médiocres qu’en métropole.

En amont de sa visite, le ministre de l’Outre-mer Sébastien Lecornu a évoqué la possibilité de donner plus d’autonomie à la Guadeloupe, le plus en difficulté des deux territoires.

Sa proposition a suscité le feu de l’opposition, le candidat de centre-droit Xavier Bertrand accusant le gouvernement d’être prêt à laisser la France « se briser » et la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen accusant Lecornu d’essayer de « racheter » les partisans de la ligne dure. groupes d’indépendance.

Les remarques de Lecornu ont également reçu une réponse tiède des députés de Guadeloupe, qui ont déclaré que la priorité immédiate était de s’attaquer aux niveaux élevés de chômage des jeunes et à d’autres problèmes sociaux.

Le ministre français se rend dans les territoires des Caraïbes pour apaiser les tensions

A son arrivée en Guadeloupe dimanche, Lecornu s’est engagé à tenir ferme sur l’obligation pour les agents de santé et les premiers intervenants de l’île de se faire vacciner contre le Covid avant le 31 décembre sous peine de suspension sans solde. Mais il a insisté sur le fait qu’il était ouvert au dialogue sur d’autres questions.

Le mandat vaccinal pour les agents de santé, qui a été appliqué en septembre sur le continent, a rencontré une plus grande résistance en Guadeloupe et en Martinique, où les hésitations vis-à-vis de la vaccination sont fortes.

Les manifestants ont barricadé les routes avec des pneus ou des taxis en feu et ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de sécurité lors des pires troubles que l’île ait connus depuis des années.

En Martinique, plusieurs commerces ont été pillés et cinq policiers ont été blessés par balles.

Le calme avait été en grande partie rétabli le week-end, cependant, avec seulement des escarmouches mineures signalées.

La France a perdu la plupart de ses possessions d’outre-mer il y a environ 60 ans, lorsque ses colonies africaines ont déclaré leur indépendance, quelques années après les territoires français d’Asie du Sud-Est.

Mais Paris conserve toujours le contrôle de 12 territoires dans les océans Indien et Pacifique ainsi que dans les Caraïbes qui abritent au total 2,6 millions de personnes.

Si certaines, comme la Guadeloupe et la Martinique, ont le même statut que les régions du continent, d’autres, comme la Polynésie française, ont déjà obtenu l’autonomie.

Les îles du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie doivent voter le mois prochain lors du troisième des trois référendums sur l’indépendance.

(AFP)

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