Le géant pharmaceutique voit la plus grande vente d’obligations jamais réalisée


Les huit tranches d’obligations de Pfizer, d’un prix de 3 à 6 milliards de dollars chacune, arriveront à échéance entre 2025 et 2063.



Pfizer a signé sa plus grande vente d’obligations jamais réalisée le mois dernier : 31 milliards de dollars de dette pour financer une acquisition de 43 milliards de dollars du fabricant américain de médicaments anticancéreux Seagen.


Lorsque l’offre a été clôturée, les observateurs du secteur ont fait remarquer sa taille – l’une des plus importantes jamais enregistrées – et qu’elle était sursouscrite. Séverine Piot-Deval, associée santé chez Hedder, analyste des industries basée à Londres, note que l’accord est spécifique à l’industrie et indique que les investisseurs sont prêts à financer les émetteurs avec des rendements raisonnablement attractifs.


« Cela ouvre la voie à davantage de fusions et acquisitions du même type de noms défensifs, qui ont besoin de croissance avant d’importants brevets [expirations] et sont susceptibles de l’acquérir », déclare Piot-Deval.


Les huit tranches de billets de Pfizer, dont le prix varie de 3 à 6 milliards de dollars chacune, arriveront à échéance entre 2025 et 2063. Le rendement à l’échéance des obligations à 10 ans de Pfizer est de 4,75 % : 125 points de base de plus que le bon du Trésor américain à 10 ans.


L’espoir est que les thérapies anticancéreuses approuvées de Seagen, qui ont enregistré 2 milliards de dollars de ventes combinées en 2022, renforceront le portefeuille de Pfizer et aideront à compenser ce qui sera probablement une baisse continue des ventes de traitements Covid-19.


Merck, qui a exploré l’année dernière une fusion avec Seagen, basé à Bothell, à Washington, se trouve dans une situation similaire. La société basée à Darmstadt, en Allemagne, qui a collaboré avec Johnson & Johnson pour fabriquer des vaccins Covid-19, s’attend également à une baisse de la demande avec une baisse correspondante des bénéfices.


En ce qui concerne l’approbation réglementaire, Pfizer s’attend à ce que son accord avec Seagen obtienne l’approbation réglementaire d’ici 2024, malgré le fait que la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis et le ministère de la Justice cherchent à bloquer l’acquisition proposée par Amgen d’Horizon Therapeutics pour 27,8 milliards de dollars.


« Le même niveau d’examen est attendu de l’accord Pfizer/Seagen, même si la FTC qui prévaut dans ces cas est loin d’être certaine », déclare Piot-Deval.


Mis à part les préoccupations réglementaires, rien de tout cela ne signifie que d’autres emprunteurs peuvent compter sur des accords similaires à ceux de Pfizer. « Dans les secteurs plus orientés vers les consommateurs, les fusions et acquisitions pourraient en effet être un moyen de surmonter une récession, mais les entreprises de consommation sont très diverses », déclare Piot-Deval. « Tous n’ont pas le bilan et les antécédents nécessaires pour s’endetter dans de bonnes conditions. »

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