Le Front national de Marine Le Pen hésite à revenir sur ses 50 ans

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Pour une force politique qui sent qu’il n’y a peut-être qu’une élection avant de prendre le pouvoir en France, le parti d’extrême droite du Rassemblement national de Marine Le Pen prévoit remarquablement peu de fanfare pour son jubilé d’or.

Un mouvement qui a commencé sa vie sous le nom de Front national (RN), la création des nationalistes anti-immigration dirigée par son père, Jean-Marie Le Pen, et rebaptisé en 2018, aura 50 ans mercredi.

Compte tenu des avancées électorales du RN et de l’extension de son influence à d’autres pays européens, plus récemment avec la victoire électorale de Giorgia Meloni et de son parti post-fasciste en Italie, cela semble un jalon qu’il pourrait juger digne d’être célébré.

Mais Mme Le Pen attache une plus grande importance à l’apparence de respectabilité que son leadership a apportée au cours des 10 dernières années et demie, la propulsant des extrêmes marginalisés au bord de la présidence.

Elle a travaillé sans relâche, et avec un succès considérable, pour masser l’image toxique du parti. Les politiques visant à atténuer la crise du coût de la vie ont été priorisées sans abandonner des principes fondamentaux tels qu’une position dure sur l’immigration, l’islamisme et la criminalité.

Lors des élections présidentielles d’avril, elle a augmenté sa part du scrutin de 33,9 % en 2017 à 41,5 % au second tour, dans les deux cas contre un Emmanuel Macron victorieux.

Peu de gens doutent désormais de sa capacité à faire encore mieux, et peut-être à devenir la première femme présidente de France, si elle changeait d’avis, après avoir déclaré qu’elle ne se représenterait pas si elle était vaincue cette année, et qu’elle ferait une quatrième candidature pour l’Elysée en 2027.

Jean-Marie Le Pen avec ses filles Yann, Marine et Marie-Caroline en 1986. Getty Images

Une nouvelle race de partisans de Le Pen se rassure en pensant que le sien est devenu un « parti comme un autre ».

Mais une commémoration trop ouverte de l’anniversaire pourrait s’avérer contre-productive en attirant l’attention sur des détails historiques inconfortables.

Parmi les co-fondateurs de M. Le Pen en 1972 se trouvaient d’anciens collaborateurs nazis en temps de guerre, dont deux anciens membres de la Waffen SS. Il a été traduit en justice à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale.

De plus, le père de Mme Le Pen, âgé de 94 ans, est désormais exclu de son propre parti, conséquence de l’exaspération de sa fille face à ses déclarations répétées minimisant la Shoah et l’occupation allemande de la France. Les électeurs RN justifient souvent leur choix en insistant sur une distinction entre les regards du père et de la fille.

Les détails sur la façon exacte dont le RN observera l’anniversaire ne sont pas clairs.

Pas plus tard qu’en juillet, une source haut placée du parti a été citée par les médias français comme promettant une « soirée spéciale avec des vidéos et – pourquoi pas ? – un concert ».

Désormais, le seul événement médiatisé est un symposium proposé au Parlement français, où le RN dispose désormais d’une force sans précédent, avec 89 membres, ce qui en fait le plus grand groupe d’opposition.

Une garden-party dans l’imposante maison de M. Le Pen à Saint-Cloud, dans la banlieue ouest de Paris, semble avoir été abandonnée.

Approché par Le Nationalun député RN, Philippe Lottiaux, qui a battu un opposant macroniste en juin pour représenter une partie de la Côte d’Azur qui comprend la station balnéaire de Saint-Tropez, a adopté le thème de Marine Le Pen consistant à regarder vers l’avant, pas vers l’arrière.

Macron bat Le Pen aux élections françaises – en images

« Les dernières années ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui et sont nos racines, et c’est important », a-t-il déclaré.

 »Mais rien n’est figé en politique et la commémoration d’un parti n’a pas beaucoup de sens. Cet anniversaire nous permettra cependant de rappeler tous les thèmes que notre mouvement a mis de l’avant au fil des années.

 »Nous avons parfois commis l’erreur d’avoir raison trop tôt et l’anniversaire nous permettra de nous en souvenir. »

Comme beaucoup de ses collègues, M. Lottiaux rejette l’étiquette « d’extrême droite » systématiquement appliquée au parti.

 »Il y a deux termes qui ne sont pas appropriés, ‘extrême’ et ‘droit »’, a-t-il dit.  »Je ne pense pas que dénoncer les maux de l’immigration sauvage, la perte de souveraineté, la désindustrialisation, la perte du pouvoir d’achat des Français, l’insécurité etc, soient des marques d’extrémisme. »

Marine Le Pen est escortée par le président français Emmanuel Macron après des entretiens à l'Elysée présidentielle à Paris, en juin.  AFP

M. Lottiaux est réticent à proposer des messages pour « cette communauté ou celle-là » et sa vision reflète la tolérance conditionnelle de Mme Le Pen.

« Pour moi, il n’y a pas de musulmans de France », a-t-il déclaré. « Il y a des français et certains sont musulmans. Tant que chacun respecte les valeurs et les lois de notre pays, il est de notre devoir d’œuvrer au bien-être et à la pleine intégration de nos concitoyens, quelles que soient leur religion, leur couleur ou leur origine. En revanche, si certains se sentent plus musulmans que français et veulent imposer la loi de l’islam en France, je considère cela inacceptable.

Ni Mme Le Pen ni Jordan Bardella, le président par intérim du RN – alors qu’il se concentre sur la mobilisation de ses forces parlementaires et le favori pour lui succéder lorsque les délégués votent lors d’une conférence en novembre – n’ont répondu aux démarches de Le National. Son père et le directeur des communications du parti n’ont également offert aucune réponse aux questions écrites.

Mis à jour : 03 octobre 2022, 09h25



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