Le chef régional de l’OMS touché par des allégations


« Abusif, raciste » : le chef régional de l'OMS « centré sur la Chine » frappé par des allégations

L’Organisation mondiale de la santé s’est engagée à prendre des mesures à la suite d’une multitude d’allégations du personnel.

Genève:

L’Organisation mondiale de la santé s’est engagée à agir jeudi à la suite d’une série d’allégations du personnel passé et présent contre son directeur régional du Pacifique occidental, y compris un comportement raciste, abusif et autoritaire.

Le médecin japonais Takeshi Kasai, qui a nié les allégations, est accusé de présider à une « atmosphère toxique » au bureau régional de l’OMS à Manille, avec une culture « d’intimidation systémique et de ridicule public ».

Le personnel, qui a souhaité garder l’anonymat « par crainte de représailles », l’a accusé de tenir « des propos désobligeants envers le personnel de certaines nationalités », notamment des Philippins locaux.

« L’OMS est au courant des allégations et prend toutes les mesures appropriées pour donner suite à l’affaire », a déclaré à l’AFP le siège mondial de l’organisation à Genève, sans donner plus de détails.

Plus tôt jeudi, l’agence de presse Associated Press a publié une enquête indiquant que des dizaines de membres du personnel de l’OMS avaient déposé une plainte interne en octobre.

Ils ont ensuite envoyé un e-mail à la mi-janvier aux États membres du conseil d’administration de l’OMS composé de 34 pays – qui se réunit à Genève cette semaine et auquel a participé le Kasaï.

Dans le courriel, vu par l’AFP, le personnel accuse le Kasai de « direction autoritaire abusive et raciste ».

Ils l’ont également accusé de mauvaise gestion de la pandémie et de gaspillage des contributions des donateurs ; abuser de son pouvoir pour assurer sa réélection ; et le recrutement de personnel par népotisme.

Ils ont demandé une « intervention urgente » des États membres du conseil pour répondre à leurs préoccupations.

Le Kasaï nie les allégations

Basée à Manille, la capitale des Philippines, la région du Pacifique occidental de l’OMS couvre près de 1,9 milliard de personnes sur 37 territoires.

Nommé par le conseil d’administration de l’OMS, Kasai est en poste depuis février 2019. Il était auparavant le numéro deux de la région et travaille pour l’OMS depuis plus de 15 ans.

Dans un document envoyé à l’OMS, consulté par l’AFP, Kasai a nié les allégations et a déclaré qu’il coopérerait pleinement à toute enquête.

« Je prends très au sérieux les inquiétudes suscitées par mon style de gestion et ma culture de travail dans la Région OMS du Pacifique occidental », a-t-il déclaré.

« Je demande beaucoup à moi-même et à notre personnel. Cela a particulièrement été le cas lors de la réponse au Covid-19. Mais cela ne devrait pas donner lieu à un manque de respect pour les gens.

« Je m’engage à apporter des changements qui assureront un environnement de travail positif pour l’ensemble du personnel de l’OMS dans notre région. »

Il a rejeté l’accusation de racisme.

« C’est vrai que j’ai été dur avec le personnel, mais je rejette l’idée que j’ai ciblé du personnel d’une nationalité particulière », a-t-il insisté.

Kasai a également contesté les allégations selon lesquelles il aurait régulièrement fourni au Japon des données confidentielles sur les besoins de vaccination contre le Covid-19 dans d’autres États membres régionaux, afin que Tokyo puisse bénéficier du don diplomatique de doses.

La lettre du personnel alléguait également que l’OMS « n’avait pas réussi à contenir la pandémie à ses débuts », notamment parce que le bureau régional était « trop ​​centré sur la Chine, n’osant pas contredire ou critiquer les autorités chinoises ».

« Je suis prêt à coopérer pleinement à tout processus d’enquête sur les préoccupations qui ont été soulevées », a déclaré Kasai.

‘Tolérance zéro’

Simon Manley, ambassadeur de Grande-Bretagne à Genève, a déclaré dans un communiqué qu’il n’y avait « pas de place pour le racisme ou la discrimination à l’OMS ».

« Nous attendons de l’OMS qu’elle enquête de manière approfondie sur toutes les allégations d’inconduite et qu’elle apporte son soutien aux personnes concernées », a-t-il déclaré, s’engageant à obliger l’agence de santé des Nations Unies à respecter les normes éthiques les plus élevées.

La France prend ces accusations « très au sérieux », a déclaré sa mission permanente à Genève.

Si les allégations étaient avérées, il appartiendrait au directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, de prendre des mesures et, le cas échéant, de consulter le directoire « sur une éventuelle fin de contrat », a indiqué la mission.

La France sera très attentive « au bon déroulement de l’enquête et à ses résultats ».

Dans ses discours devant le conseil d’administration de l’OMS cette semaine, Tedros a déclaré que son engagement à prévenir toutes les formes d’abus était « à toute épreuve ».

« Vous avez raison d’attendre les normes de conduite les plus élevées, et vous avez raison d’attendre d’une organisation qui a une tolérance zéro pour l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels », a-t-il déclaré lundi.

Le conseil doit discuter des questions de gestion vendredi, y compris la prévention du harcèlement et des abus.

(Cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de NDTV et est générée automatiquement à partir d’un flux syndiqué.)

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