Le bureau des droits de l’homme de l’ONU demande une protection et une enquête après les derniers affrontements au Darfour occidental |


Les affrontements entre les communautés Masalit et arabes à Al Geneina, qui ont éclaté le week-end dernier, ont fait près de 90 personnes et en ont blessé plus de 190 autres, a rapporté vendredi la porte-parole Marta Hurtado.

Elle a déclaré que la situation rappelait les violences précédentes à la fin de 2019 et en janvier dernier, et que de même, les autorités n’avaient pas réussi à arrêter les combats malgré la présence des forces de sécurité dans la ville.

Obligation de désarmer

«Nous exhortons les autorités à assumer pleinement leur rôle de protection de la population sans discrimination. À cet égard, nous appelons le Gouvernement soudanais à accélérer la mise en œuvre du Plan national pour la protection des civils », a déclaré Mme Hurtado, s’exprimant depuis Genève.

«Toutes les tribus responsables de la violence au Darfour doivent être désarmées et l’État doit être en mesure de maintenir l’ordre et de garantir l’état de droit, notamment en empêchant les civils armés de se faire justice eux-mêmes.»

La dernière série de combats à Al Geneina a été déclenchée après que des assaillants inconnus ont tiré sur un groupe d’hommes Masalit samedi, tuant deux personnes et en blessant un troisième. Des éléments armés des communautés masalit et arabes se sont mobilisés à la suite de l’attaque.

Lundi soir, les rues de la ville étaient jonchées de cadavres, a indiqué le HCDH. Plusieurs structures ont été détruites ou endommagées, dont un hôpital et un complexe de l’ONU, tandis qu’au moins une ambulance a été attaquée et du personnel de santé blessé.

Assurer une enquête rapide

Les autorités soudanaises ont pris des mesures pour contenir la situation et le HCDH a salué l’engagement du Gouvernement à s’attaquer aux causes profondes du conflit, notamment les différends concernant les terres, les pâturages et les ressources en eau.

«Ces engagements doivent déboucher sur des actions concrètes», a déclaré Mme Hurtado. «Des enquêtes indépendantes, impartiales et approfondies sur ces actes de violence doivent être ouvertes sans délai. Des processus de responsabilisation efficaces doivent être mis en place pour ouvrir la voie à une véritable réconciliation et à une paix durable. »

Pendant ce temps, le procureur général soudanais a annoncé que 15 procureurs avaient été envoyés au Darfour occidental pour enquêter sur les dernières violences. Le Haut-Commissariat s’est également félicité des actions liées aux incidents antérieurs, notamment la création d’un comité chargé d’enquêter sur les affrontements de décembre 2019.

«Nous exhortons le gouvernement à assurer un suivi rapide, transparent et efficace de ces enquêtes», a déclaré Mme Hurtado. «Tous les responsables d’atteintes aux droits de l’homme doivent être tenus pour responsables. Les griefs des deux côtés doivent être traités après des décennies de différends ethniques alimentés par le régime précédent.



Laisser un commentaire