L’Assemblée générale des évêques de France s’est penchée sur la maltraitance des enfants


Quelque 120 évêques français sont réunis à Lourdes pour leur Assemblée plénière d’automne consacrée au « Rapport Sauvé » sur les abus sexuels dans l’Église

Par Lisa Zengarini

Un mois après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), les évêques français se réunissent cette semaine en Assemblée générale à Lourdes pour examiner et discuter de son contenu. La réunion a commencé mardi et se poursuivra jusqu’au 8 novembre.

Le rapport CIASE

Le rapport a été remis par le président de la Commission Jean-Marc Sauvé à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence épiscopale de France (CEF), et à sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France ( CORREF), le 5 octobre, à l’issue d’une enquête de deux ans et demi. Le rapport de près de 2 500 pages a révélé qu’un total estimé de 330 000 personnes vivant en France ont été victimes d’abus sexuels au sein de l’Église dans leur enfance de 1950 à 2020, dont 216 000 abusés par des prêtres et religieux catholiques.

Les évêques français ont consacré la première journée de leur rencontre à la réflexion sur le document et à l’écoute des victimes. Informant les journalistes ce jour-là, le père Hugues de Woillemont, porte-parole de la CEF, et Mgr Luc Crépy, chef de l’Unité permanente des évêques pour la prévention et la lutte contre la pédophilie, ont déclaré que l’objectif principal de l’assemblée est de se concentrer sur les victimes et survivants.

Priorité à l’accompagnement des victimes

Ils ont fait remarquer que les évêques se rendent compte que le rapport de la CIASE a suscité la consternation et de « grandes attentes » parmi de nombreux fidèles et la société en général. Rappelant les remarques d’ouverture de Mgr de Moulins-Beaufort lors de la session, Mgr Crépy a réitéré que tous les évêques ressentent une profonde honte face aux conclusions et sont déterminés à prendre des mesures audacieuses pour soutenir les victimes et faire en sorte que l’Église soit un endroit sûr pour tous. Cette action sera discutée entre évêques d’abord, puis entre évêques et victimes et enfin entre évêques et laïcs. Cette question « est l’affaire de tous », a souligné le prélat.

La question de l’indemnisation

Il a en outre confirmé que les évêques aborderaient la question de l’indemnisation, soulignant qu' »il n’y a pas de sujet tabou », et qu’un organisme indépendant a été mis en place pour quantifier le montant qui devrait être accordé aux victimes. Parmi ses 45 recommandations, le « Rapport Sauvé » suggère que l’Église devrait reconnaître la responsabilité civile et sociale de l’Église, indépendamment de tout acte répréhensible individuel de ses dirigeants. Il recommande également que le montant de l’indemnisation soit évalué individuellement en fonction du préjudice subi par chaque victime. En mars de cette année, le CEF a créé un fonds spécial de compensation ouvert aux dons des évêques, des prêtres, des fidèles et de toute personne souhaitant contribuer. Il a également créé une ligne d’assistance pour les victimes et les survivants.

Acte pénitentiaire spécial

Samedi matin, les évêques français devraient célébrer un acte pénitentiel spécial et prier ensemble sur le parvis de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire qui sera retransmis en direct par KTO, la télévision catholique française.

Laisser un commentaire