La taxonomie ne doit pas diviser l’UE en temps de crise – POLITICO


Aristotel Marius Jude, PDG de Romgaz | par FPPG

Le résultat du débat politique actuel sur l’acte délégué complémentaire sur la taxonomie de l’UE façonnera de manière significative le secteur européen de l’énergie pendant la majeure partie des décennies à venir. Une taxonomie complète, exploitant toutes nos forces internes, y compris la tradition centenaire d’excellence de l’industrie du gaz naturel, aidera l’UE à rester en tête de la concurrence mondiale. Dans le même temps, l’UE sera en mesure d’apporter une réponse solide aux préoccupations en matière de sécurité énergétique qui émergent du contexte géopolitique actuel. Ne pas agir maintenant mettrait en péril la sécurité énergétique de l’UE, nuirait à notre économie et ébranlerait la crédibilité de notre trajectoire de décarbonisation à long terme.

Trois défis principaux nous attendent : une crise aiguë de sécurité énergétique à court terme qui risque de paralyser notre économie, un défi technologique à moyen terme avec notre industrie confrontée à une concurrence féroce sur la scène mondiale, et une menace globale de changement climatique qui s’accumule alors que nous parler. L’UE a besoin d’un cadre taxonomique européen solide qui permette à l’industrie européenne du gaz naturel de contribuer efficacement à la construction d’une économie résiliente et sans carbone. C’est un fait que nous devons pleinement reconnaître.

Faire bon usage de nos ressources indigènes de gaz naturel en Europe est l’une des approches les plus pratiques que nous puissions déployer à l’heure actuelle.

Si nous voulons réussir à convaincre les citoyens européens que nous prenons au sérieux l’engagement de décarbonation, nos efforts doivent être décisifs et crédibles en visant l’objectif à long terme de zéro net de 2050. Cependant, pour être efficace, notre approche doit trouver le juste équilibre entre les stratégies de transition les plus (coût-)efficaces. Faire bon usage de nos ressources indigènes de gaz naturel en Europe est l’une des approches les plus pratiques que nous puissions déployer à l’heure actuelle. Les réservoirs de gaz naturel en eau profonde de la mer Noire, de la Méditerranée ou de la mer du Nord font partie de la solution, mais faire remonter le gaz à la surface nécessite la confiance des investisseurs et une politique publique stable et orientée vers les entreprises.

L’approche inclusive de la taxonomie envers le gaz naturel envoie le bon signal au marché et contribuera à atténuer avec succès l’impact de la crise énergétique actuelle.

L’approche inclusive de la taxonomie à l’égard du gaz naturel envoie le bon signal au marché et contribuera à atténuer avec succès l’impact de la crise énergétique actuelle, en augmentant la sécurité énergétique collective de l’Europe tout en garantissant la stabilité économique.

Cela est particulièrement important pour la protection des régions de l’UE les plus touchées par la crise énergétique actuelle et contribuera à la stabilité à moyen et à long terme, en particulier en Europe centrale et orientale. De nouvelles ressources en gaz naturel arriveront sur le marché soit depuis la mer Noire, soit depuis les partenaires de confiance de l’UE. Nous contribuerons à faire avancer la stratégie REPowerEU en encourageant, entre autres, des investissements importants dans des infrastructures supplémentaires de gaz naturel liquéfié, ou GNL, qui contribueront à répondre à la demande européenne à court terme et contribueront à remplir nos stockages de gaz stratégiques.

L’UE doit rester unie face aux insécurités d’aujourd’hui et l’engagement de décarbonisation ne doit pas aggraver notre dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques non européennes.

L’Europe doit être en mesure de faire face aux changements socio-économiques importants générés par une voie sans carbone lorsque des incertitudes majeures en matière de sécurité énergétique persistent. Utiliser toutes les prouesses technologiques de l’écosystème énergétique de l’UE, y compris une expertise technique de pointe dans le secteur du gaz naturel, et l’orienter vers une transformation énergétique équitable mais complète garantira exactement cela. Le gaz naturel, en tant que carburant de transition clé, permet un atterrissage en douceur vers l’économie nette zéro de 2050, jouant un rôle crucial dans l’abandon effectif des combustibles fossiles et le déploiement massif des énergies renouvelables, de l’électromobilité ou d’un système de transport entièrement décarboné.

L’UE doit rester unie face aux insécurités d’aujourd’hui et l’engagement de décarbonisation ne doit pas aggraver notre dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques non européennes.

Le débat politique autour de l’exercice de taxonomie risque de créer une ligne de partage importante mais entièrement artificielle entre les partisans de la décarbonation. Le débat politique actuel est bien trop important pour être pris en otage dans des différends à courte vue, aussi justifiés que soient les arguments en cause, dans un schéma plus large. Si nous permettons que cela se produise, personne n’en profitera, ni notre industrie, ni nos citoyens.



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