La politique de l’enfance de Tokyo 2020 est un rappel importun que les mères dans le sport restent sous-évaluées


C’est un oubli phénoménal de la part du CIO et du comité d’organisation de Tokyo d’ajouter un autre obstacle à la compétition pour les mères d’athlètes, surtout lorsqu’elles ont déjà surmonté les sacrifices physiques et personnels pour se remettre à leur sport pour les Jeux en premier lieu.

La semaine dernière Télégraphe Sport a souligné que pour les mères allaitantes, y compris l’archère britannique Naomi Folkard, être séparée de leurs enfants en bas âge était un cauchemar logistique et physique. Folkard a choisi de tirer et de congeler plus de 80 biberons de lait maternel afin de se préparer à s’éloigner de sa fille pendant la période de deux semaines. La marathonienne américaine Aliphine Tuliamuk a lancé une pétition, dans le but de faire renverser la règle afin qu’elle puisse amener sa fille de cinq mois aux Jeux.

Mais même pour les mères qui n’allaitent pas, le dilemme reste injuste. La Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce, la femme la plus rapide du monde, laissera son jeune fils à la maison alors qu’elle vise à défendre son titre sur 100 m. Le footballeur américain Alex Morgan sera également contraint de laisser son enfant d’un an, Charlie, à la maison. Tiffany Porter a conservé dimanche le titre britannique du 100 m haies pour confirmer sa place aux Jeux olympiques, mais devra abandonner sa fille de 23 mois, Chidera. Certains d’entre eux ont peut-être choisi de le faire de toute façon, mais ne leur donner aucune option est une erreur, d’autant plus que cela pourrait être pendant une période prolongée s’ils étaient obligés de s’isoler plus longtemps que prévu à Tokyo.

Bien sûr, ce n’est pas seulement un problème pour les mères, les athlètes masculins ne pourront pas non plus amener leurs enfants. Dans un monde plus égalitaire, ce serait une conversation que nous aurions également sur le dilemme auquel ils sont confrontés. Mais alors que la société reste inébranlable à charger les mères comme principales soignantes, cela continuera d’être un problème qui affecte davantage les sportives.

Voir autant d’athlètes de premier plan revenir au sport après être devenues mères ces dernières années a été encourageant. Mais le sport reste un paysage difficile à naviguer pour les mères. Pas plus tard que la semaine dernière, Felix a annoncé qu’elle lançait une nouvelle marque de vêtements de sport, Saysh, après qu’aucune entreprise de chaussures n’ait accepté un accord de parrainage pour les crampons du 13 fois champion du monde.

Cela et la politique de voyage de Tokyo sont des rappels importuns que la valeur des mères dans le sport – quel que soit leur pouvoir de star – reste négligée.

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