La Libye discute de son avenir à Genève | International | DW


Les émissaires libyiens présentent à Genève négocient, sous l’égide de l’Onu, pour désigner d’ici à vendredi [05.02.21] le nouveau Premier ministre et le Conseil présidentiel libyens.

Mardi, un vote a eu lieu mais un second tour doit être organisé, aucun des candidats n’ayant atteint le seuil des 70% de voix requises, selon les Nations unies.

Le Conseil présidentiel transitoire devra être composé de trois membres (un président et deux vice-présidents) représentant la Tripolitaine (Ouest du pays), la Cyrénaïque (l’Est) et le Fezzan (le Sud), les trois régions libyennes.

Cet exécutif provisoire devra gérer le pays avant les élections prévues le 24 décembre prochain. D’ici là, il faut une équipe pour administrer les affaires courantes et continuer de stabiliser le pays de façon à pouvoir organiser le scrutin.

Partage du gâteau ou avenir commun?

A l’ouverture du Forum du dialogue politique libyen, à Genève, la représentante spéciale par intérim des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams, s’est félicitée de la diversité des 45 candidatures proposées aux six postes en lice: celui de Premier ministre , trois membres du Conseil présidentiel et deux adjoints.

Stephanie Williams supervise les discussions engagées à Tunis pour un retour de la paix en Libye

Stephanie Williams supervise les discussions engagées à Tunis pour un retour de la paix en Libye

Pour Stephanie Williams, la tenue même de ces pourparlers, en conformité avec la feuille de route rendue à Tunis, est un signe encourageant, comme elle l’a déclarée:

« Ce projet ne consiste pas à partager le pouvoir comme on se partage un gâteau. Mais plutôt à former un gouvernement temporaire, composé de patriotes qui acceptent d’assumer et de partager la responsabilité qui souhaite placer la souveraineté de la Libye, ainsi que la sécurité, la prospérité et le bien-être du peuple libyen au-dessus des bas intérêts et hors de portée de toute interférence étrangère. « 

Le chaos depuis 2011

Depuis 2011, la Libye souffre d’une déstabilisation induite à l’époque par une révolte populaire appuyée par l’intervention de troupes étrangères qui ont permis de renverser Mouammar Kadhafi, sans l’avenir préparer l’avenir.

Autorités Deux se disputent le pouvoir: à l’Ouest, le GNA emmené par Fayez al-Sarraj (Gouvernement d’union nationale, reconnu par l’Onu et soutenu par la Turquie), et à l’Est le camp de Khalifa Haftar, soutenu notamment par la Russie et les Emirats arabes unis.

Les troupes de ce dernier ont lancé début 2019 une offensive pour conquérir Tripoli, mais cet assaut a échoué après un an de combats.

Le secrétaire général de l’Onu a quant à lui réitéré son appel au départ des militaires et mercenaires étrangers présents en Libye, en vertu du cessez-le-feu. Mais la date butoir du 23 janvier n’a pas été respectée et l’embargo sur la vente d’armes à la Libye est violé au profit des deux camps.

Des organisations libyennes ont par ailleurs appelé à enquêter sur les allégations de corruption qui visaient, selon elles, à influencer le processus de désignation des futurs responsables.

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