La leader française d’extrême droite Le Pen devrait être jugée pour détournement présumé de fonds européens, selon le procureur
Marine le Pen, députée et présidente du groupe parlementaire du parti d’extrême droite français Rassemblement national (Rassemblement National – RN), s’exprime lors des questions à la session du gouvernement à l’Assemblée nationale à Paris, France, le 4 juillet 2023. REUTERS /Stephanie Lecocq/File Photo Acquérir des droits de licence
PARIS, 22 septembre (Reuters) – Le parquet de Paris a déclaré vendredi que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen et 23 autres membres de son parti devraient être jugés pour détournement présumé de fonds européens, intensifiant ainsi une enquête vieille de sept ans.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête en décembre 2016, affirmant qu’elle visait à déterminer si le Front national de l’époque avait utilisé l’argent destiné aux assistants parlementaires de l’UE pour rémunérer du personnel travaillant pour le parti.
Les législateurs européens reçoivent des fonds pour couvrir leurs dépenses, y compris celles de leurs assistants, mais ne sont pas censés les utiliser pour les dépenses des partis.
Le bureau du procureur a déclaré que la situation de quelque 49 assistants avait été examinée sur une période couvrant trois mandats au Parlement européen, de 2004 à 2016.
Cette décision a été motivée par un rapport du Parlement, qui avait constaté que certains assistants occupaient des postes de haut rang au sein du parti de Le Pen – aujourd’hui connu sous le nom de Rassemblement national (RN) – qui semblaient inconciliables avec leur travail parlementaire à plein temps.
Le RN nie tout acte répréhensible.
« Nous contestons cette position qui semble être une compréhension erronée du travail des députés de l’opposition et de leurs assistants, qui est avant tout politique », a déclaré le parti à Reuters dans un communiqué.
Le Pen a affronté Emmanuel Macron à deux reprises au deuxième tour des élections présidentielles françaises, en 2017 et 2022, et est largement considérée comme l’un des favoris au prochain tour en 2027.
Elle risque une peine potentielle de 10 ans de prison, une amende d’un million d’euros et – en tant qu’élu – une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant 10 ans, a indiqué le parquet.
Les juges devront décider s’ils acceptent ou non la requête du parquet en vue d’un procès.
Reportage de Juliette Jabkhiro, Dominique Vidalon, Elizabeth Pineau, écriture de Charlotte Van Campenhout, montage de William Maclean
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