La Guyane française attend le lancement historique du télescope Webb


Le télescope devrait révolutionner l'observation de l'univers

Le télescope devrait révolutionner l’observation de l’univers.

Tels des gamins rêvant de cadeaux sous le sapin, les scientifiques de la salle de contrôle Jupiter du Centre spatial guyanais de Kourou attendent patiemment le 25 décembre.

Le télescope spatial James Webb, qui deviendra bientôt le plus puissant jamais lancé dans l’espace, après des retards techniques et météorologiques, devrait décoller le jour de Noël de la base du département d’Amérique du Sud en France.

« Nous avons hâte qu’il soit lancé », déclare Jean-Luc Mestre, ingénieur et vice-directeur des opérations au Centre national d’études spatiales (CNES).

La charge utile de cette fusée, le télescope Webb, est une technologie sur laquelle des milliers de personnes ont travaillé pendant plus d’un quart de siècle.

« Tout est prêt, ajoute Mestre. « Maintenant, tout ce dont nous avons besoin, c’est du bon temps. »

Pendant des jours, des vents violents et des pluies ont frappé la dense forêt tropicale entourant la base, même si vous ne le sauriez jamais de l’intérieur de la salle de contrôle en forme de voûte, ses murs sans fenêtres dominés par une banque d’écrans lumineux.

C’est là que convergent toutes les informations sur le lancement – et maintenant, les prévisions sont enfin en sa faveur.

Le télescope Webb devrait révolutionner l’observation de l’univers et les astronomes et les astrophysiciens attendent avec impatience son déploiement depuis des décennies.

Son lancement réussi marquera le début d’un voyage d’un mois après lequel une séquence délicate d’événements devra être réalisée avant qu’il ne commence à renvoyer des images de certaines des régions les plus éloignées de l’espace et du temps.

Mais alors que Webb a mis 25 ans et des milliards de dollars à gagner, rien n’indique un quelconque stress concernant ce lancement particulier.

« Bien sûr, ce projet a une importance particulière », précise Bruno Erin, directeur de mission d’Arianespace.

Il dit que même si son équipe sait que les enjeux sont élevés, l’expérience et l’entraînement les empêchent de se sentir nerveux.

Samedi, un parterre de scientifiques et les chefs de la NASA et des agences spatiales canadienne et européenne se réuniront pour observer la salle de contrôle derrière d’immenses baies vitrées alors qu’elle devient une ruche d’activité.

La charge utile de cette fusée, le télescope Webb, est une technologie sur laquelle des milliers de personnes ont travaillé pendant plus d'un quart de cen

La charge utile de cette fusée, le télescope Webb, est une technologie sur laquelle des milliers de personnes ont travaillé pendant plus d’un quart de siècle.

Réveillon de Noël « sobre »

Samedi à 9 h 20, heure locale, la fenêtre de lancement de l’équipe d’exactement 32 minutes commencera.

Trois heures avant cela, un ballon météo sera envoyé pour analyser les nombreuses couches de l’atmosphère, en s’assurant que les conditions sont réunies.

Mestre et ses collègues seront au contrôle de mission depuis minuit, célébrant ce qu’il appelle un réveillon de Noël « sobre ».

Depuis que le télescope Webb est arrivé à Kourou en provenance des États-Unis où il a été construit, deux incidents techniques mineurs ont causé des retards : l’activation d’un instrument destiné à s’enclencher uniquement après le lancement, suivi de la défaillance d’un système de communication.

Le temps a forcé un troisième retard.

Vincent Bertrand-Noel, ingénieur en sécurité des vols au CNES, affirme que le mauvais temps représente le plus grand risque pour les personnes au sol si la fusée de 780 tonnes venait à dévier et devait être détruite.

Son unité, totalement séparée de la salle de contrôle, a le pouvoir d' »intervenir si la fusée dévie en dehors de sa trajectoire de vol ».

En 2019, un tel incident s’est produit lorsqu’un lanceur de satellites Vega s’est brisé en deux.

Si quelque chose comme ça arrive, c’est le travail de Bertrand-Noël de faire exploser la fusée, la transformant en une pluie de débris, un événement rare mais qui représente néanmoins un danger pour Kourou et ses 25 000 habitants.

« En plus, quand il y a un lancement, tout le monde va à la plage pour regarder », explique Bertrand-Noel.


Télescope Webb placé au sommet de la fusée Ariane 5


© 2021 AFP

Citation: La Guyane française attend le lancement historique du télescope Webb (2021, 23 décembre) récupéré le 23 décembre 2021 sur https://phys.org/news/2021-12-french-guiana-awaits-historic-webb.html

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