La Grande-Bretagne n’a pas besoin de réviser ses règles budgétaires


Mises à jour du budget britannique

Lors du budget du mois prochain, Rishi Sunak, le chancelier britannique, prévoit de dévoiler un nouvel ensemble de règles budgétaires. Ceux-ci incluraient un engagement à réduire la dette en proportion du revenu national avant la fin de la législature. Ils sont plus austères que les incarnations précédentes, limitant la possibilité de nouvelles augmentations des dépenses et fixant le signe que le parti conservateur est toujours, malgré la folie des dépenses liées à Covid, le parti de la restriction budgétaire. Une règle crédible à moyen terme est judicieuse pour gérer les finances publiques, mais en changer constamment le cadre n’apporte que peu de crédibilité réelle.

Les règles actuelles de la Grande-Bretagne ont été énoncées il y a moins de deux ans dans le manifeste du parti conservateur. Bien qu’il n’ait pas été promulgué par la loi, l’Office for Budget Responsibility, l’organisme de surveillance budgétaire britannique, a évalué le budget du printemps 2020 sur la base de ces règles avant qu’elles ne soient rendues sans objet par la nécessité de répondre avec force à la pandémie de coronavirus. Le chancelier de l’époque, Sajid Javid, s’est engagé à respecter trois principes : faire correspondre les dépenses courantes aux recettes fiscales actuelles sur une période de trois ans, limiter les investissements à 3 % du revenu national et que si le coût du service de la dette nationale augmentait à 6 pour cent de l’impôt total prélevé, les autres règles seraient réexaminées.

Cette combinaison visait à ajuster la position budgétaire de la Grande-Bretagne à un monde où les taux d’intérêt seraient plus bas plus longtemps, ainsi qu’à tenir compte de la détermination du Premier ministre Boris Johnson à dépenser pour des projets d’infrastructure et à mettre fin à l’austérité de ses prédécesseurs. Sunak, pour sa part, craint désormais qu’une hausse de l’inflation à la suite de la pandémie n’entraîne une hausse des taux d’intérêt et l’obligation de remettre une plus grande partie des revenus durement gagnés des contribuables aux détenteurs d’obligations. Les chiffres des finances publiques de juillet ont montré que les paiements d’intérêts ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré, en partie à cause des paiements plus élevés sur les obligations indexées sur l’inflation.

Si ces règles antérieures, autant que les changements suggérés par Sunak, étaient suivies, elles constitueraient toujours une garantie de viabilité budgétaire – en effet, les deux engagent le gouvernement, à juste titre, à ne pas emprunter pour financer les dépenses quotidiennes. Cependant, des changements constants sapent le cadre et suggèrent que les règles ne sont rien de plus qu’un moyen de codifier la position actuelle du chancelier plutôt qu’une approche raisonnée de la politique budgétaire. Le plan de Sunak semble trop motivé par un désir de renforcer sa main de négociation dans les prochains mois lors des discussions sur la révision des dépenses avec ses collègues ministériels.

Bien qu’une croissance économique plus forte que prévu ait signifié que les emprunts publics se sont avérés inférieurs aux prévisions de l’OBR en mars – augmentant la pression sur le chancelier pour qu’il desserre les cordons de la bourse – le déterminant décisif du respect des règles d’emprunt à moyen terme sera ou non l’estimation du chien de garde budgétaire des dommages à long terme de la pandémie. C’est un argument supplémentaire pour que Sunak renforce les règles de son prédécesseur plutôt que de les remplacer.

La détermination de Sunak à garder le contrôle des emprunts, face aux demandes sans fin de dépenses publiques, est la bienvenue. Il a déjà équilibré des dépenses plus élevées avec un ensemble de hausses d’impôts, y compris un taux plus élevé d’impôt sur les sociétés ainsi que l’augmentation controversée des cotisations d’assurance nationale annoncée plus tôt ce mois-ci. Revoir les règles budgétaires serait toutefois un geste rétrograde. Non seulement les changements constants sapent l’ensemble du projet, mais l’accent mis sur le niveau de la dette plutôt que sur son coût est une erreur. Un point d’ancrage pour les dépenses publiques est vital, mais il doit réellement tenir bon.

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