La commission des libérations conditionnelles ordonne une surveillance étroite des finances et du téléphone portable de Jarrod Bacon


Un examen de la libération d’office de Jarrod Bacon par la Commission des libérations conditionnelles du Canada a abouti à l’imposition de nouvelles conditions strictes à l’ancien gangster des Red Scorpions et Bacon Brothers.

Cette décision est la dernière dans l’histoire mouvementée de l’homme d’Abbotsford avec la libération d’office de la peine de 14 ans de prison qu’il a reçue pour avoir tenté de faire passer 100 kilogrammes de cocaïne au Canada en 2009.

La décision de la commission des libérations conditionnelles du 17 mars ordonne à Bacon de vivre dans une maison de transition, de divulguer toutes les informations bancaires personnelles, de conserver ou de chercher un emploi, de ne pas posséder ou de posséder plus d’un appareil de communication mobile ou carte SIM et de prendre ses médicaments d’ordonnance.

Bacon est l’un des trois frères notoires connus pour avoir des liens avec la drogue et les gangs dans le Lower Mainland et au-delà.

L’automne dernier, le jeune frère Jamie était condamné à 18 ans de prison après avoir plaidé coupable pour son rôle dans les soi-disant meurtres des Surrey Six. Le frère aîné Jonathan était tué dans une fusillade de gangs à l’extérieur d’un hôtel et d’un casino de Kelowna en 2011.

Jarrod Bacon a obtenu une libération d’office de prison pour la troisième fois en août 2020 à des conditions selon lesquelles il ne consomme pas de drogues illicites ni ne s’associe à des personnes impliquées dans des activités criminelles.

Selon les derniers documents de la commission des libérations conditionnelles, le 15 décembre 2020, son équipe de gestion des cas (CMT) et la police ont effectué une visite de conformité inopinée à Bacon. Le lieu de la visite est expurgé par souci de divulgation de son lieu de résidence.

Les trois frères Bacon, Jamie à gauche, Jonathan au centre et Jarrod à droite, auraient été membres du gang des Red Scorpions. (CBC)

Le CMT a appelé pour informer Bacon qu’ils se trouvaient à l’avant de l’appartement tandis qu’un policier le surveillait de l’arrière de l’immeuble.

Bacon a dit à l’équipe qu’il était nu et qu’il avait besoin de temps pour s’habiller avant de répondre à la porte, mais l’officier à l’arrière l’a vu tout habillé, récupérant un téléphone portable sous les coussins du canapé.

«On vous a vu glisser votre doigt sur l’écran de ce téléphone à plusieurs reprises et cliquer après chaque coup, suggérant que vous supprimiez des informations. Vous avez ensuite passé le téléphone à votre partenaire qui l’a caché dans sa poitrine», lit-on dans les documents de la commission des libérations conditionnelles.

À la suite de l’incident, Bacon a été confiné dans un centre correctionnel communautaire et sa libération conditionnelle a été suspendue.

Bacon a fait valoir dans une interview post-suspension que le policier avait inventé l’histoire de lui cachant le téléphone portable.

Selon les documents, la CMT a également soulevé des inquiétudes quant à la manière et à l’endroit où Bacon obtenait de l’argent. Lors de l’audience, Bacon a déclaré qu’il avait transféré 27 000 $ sur le compte de son nouveau partenaire lors de sa libération.

« Compte tenu de la grande quantité d’argent entrant et sortant de votre compte sans explication satisfaisante, ainsi que de l’ampleur de votre criminalité et de vos liens avec des organisations criminelles, le conseil est d’avis que vos finances doivent être surveillées afin de s’assurer que vous êtes ne pas revenir à la criminalité », dit la décision.

Jarrod Bacon est arrêté à Abbotsford, en Colombie-Britannique, pour complot de drogue. (Unité spéciale des forces combinées)

Les documents indiquent que Bacon a demandé à travailler à distance pour un employeur dont le nom et l’adresse sont noircis, mais la demande a été rejetée.

«Cette opportunité d’emploi a été refusée parce que des vérifications sur l’employeur ont révélé qu’il avait un casier judiciaire plus étendu que ce qu’il avait dit initialement, en plus de liens avec le crime organisé», lit-on dans la décision de la commission des libérations conditionnelles.

Bacon a obtenu sa première libération d’office en 2017

Bacon a d’abord obtenu la libération d’office par erreur en février 2017, 16 mois plus tôt en raison d’une erreur administrative non détectée qui a conduit à une erreur de calcul de la date de sa libération.

Sa libération a été révoquée en juillet 2017 pour non-respect des conditions après avoir été trouvé en relation avec des criminels dans un bar de strip-tease.

En 2018, la décision de révoquer sa mise en liberté a été annulée après que l’erreur administrative a été révélée. Un comité d’appel a statué que la commission des libérations conditionnelles n’avait pas le pouvoir de libérer Bacon en premier lieu.

Il a obtenu une deuxième libération d’office en juin 2018 avec des conditions de résidence et de consommation de drogues. Mais après avoir été testé positif à la cocaïne, la libération a de nouveau été suspendue et finalement révoquée en juin 2019.

La commission des libérations conditionnelles a déclaré que la dernière suspension de la libération d’office de Bacon découlant de l’incident du téléphone portable était annulée parce que la commission ne pensait pas qu’il présentait un risque indu pour la société.

« Bien que le conseil d’administration n’adhère pas à votre version des événements qui ont conduit à votre suspension et estime qu’elle manque de crédibilité, le conseil d’administration estime qu’à ce stade, il n’y a aucune information fiable et convaincante indiquant que vous avez enfreint vos conditions particulières, récidivé ou agi d’une manière qui augmente votre risque au point qu’il ne serait plus gérable dans la communauté », a déclaré le conseil.

La loi canadienne sur la mise en liberté d’office exige que les délinquants sous responsabilité fédérale bénéficient d’une mise en liberté sous surveillance après avoir purgé les deux tiers de leur peine.

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