La CEA, les ministres africains des Finances et le FMI discutent des changements nécessaires à l’architecture financière mondiale pour soutenir la reprise économique sur le continent


Dr Vera Songwe, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique a rencontré hier les ministres africains des Finances et FMI La directrice générale, Mme Kristalina Georgieva, pour discuter de la manière dont les États membres africains peuvent utiliser efficacement les DTS afin de soutenir leurs efforts pour une reprise verte, durable et inclusive après la pandémie de Covid 19.

Les ministres africains des Finances ont reconnu que l’émission sans précédent de l’équivalent de 650 milliards de dollars en DTS offre une occasion unique d’améliorer les volants budgétaires dans la plupart des pays. Cependant, sur la base de la formule d’allocation actuelle, les ressources dirigées vers le continent africain sont sans commune mesure avec leurs besoins de financement. D’autant plus que les économies africaines ressentent de plus en plus le craquement de la pandémie sur les finances publiques.

Réitérant leur engagement en faveur des réformes des politiques nationales afin d’optimiser l’utilisation des ressources et de renforcer le contrat social entre le gouvernement et les citoyens, les ministres des Finances ont également souligné les priorités suivantes lors de l’examen de l’architecture financière mondiale pour assurer l’efficacité de la reprise :

une)Des mécanismes innovants de financement durable: Les ministres africains se sont dits préoccupés par le fait que les promesses précédentes de mobiliser le USD 100 milliards de promesses n’avaient pas été tenues et appelaient à davantage d’innovations financières pour faciliter l’accès aux ressources essentielles nécessaires pour investir dans une reprise verte. Il s’agissait notamment de soutenir la capacité des pays africains à émettre des obligations vertes et bleues. La nécessité de s’attaquer aux niveaux élevés d’endettement des pays africains a également été soulignée, les conversions de dette contre adaptation offrant des pistes potentielles pour résoudre ce problème.

b)Prêter des DTS aux pays à revenu intermédiaire faible et vulnérables par le biais du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance: ils ont demandé qu’au moins 25 à 30 % des 650 milliards de dollars américains de DTS soient rétrocédés pour soutenir les pays à revenu intermédiaire faibles et vulnérables. Les DTS rétrocédés devraient soutenir l’accès aux vaccins, financer le FMI‘s Poverty Reduction and Growth Trust qui dessert tous les pays à faible revenu.

c)Améliorer l’accès aux vaccins: Établir un DTS a financé le Vaccine Acquisition Facility pour remédier de toute urgence aux inégalités croissantes en matière de vaccins dans le monde. Soutenir les efforts visant à établir des centres régionaux de fabrication de vaccins afin d’assurer un approvisionnement durable, en particulier pour les groupes à haut risque.

ré)Soutenir un accès abordable aux marchés des capitaux: les rendements des obligations souveraines sont excessifs et incompatibles avec les fondamentaux du marché des économies africaines qui ont besoin d’un accès au marché amélioré et plus abordable. La facilité Liquidité et durabilité (LSF) serait particulièrement nécessaire pour soutenir la reprise dans les pays à revenu intermédiaire dotés de fondamentaux macroéconomiques solides. Les LSF pourrait stimuler les investissements dans le développement durable en Afrique : actuellement, l’Afrique n’attire que 1 % du marché mondial des obligations vertes, estimé à plus de 500 milliards de dollars. Les LSF peut catalyser des investisseurs supplémentaires en offrant des taux préférentiels sur les obligations vertes. Les DTS rétrocédés pourraient contribuer au lancement de cette facilité et les ministres des Finances ont appelé les FMI pour soutenir cette proposition.

e)Soutenir la mise en place d’un TVD: Les ministres ont approuvé la proposition du Fonds de rétrocéder une partie des DTS pour soutenir la création d’un fonds pour la résilience et la durabilité visant à fournir un financement à long terme aux pays à revenu faible et intermédiaire.

F)Tarification du carbone: Les ministres africains ont également saisi l’occasion pour appeler à la mise en place d’un prix mondial du carbone aligné sur l’Accord de Paris. Les pays africains contribuent le moins aux émissions mondiales tout en préservant certaines des zones les plus importantes de la biodiversité qui sont des puits de carbone critiques pour toute l’humanité. En tant que tels, les pays africains devraient avoir la possibilité de tirer parti de ce rôle essentiel pour lever des financements à investir dans la résilience climatique et la reprise verte au profit de leurs citoyens. CEA ont montré qu’une augmentation du prix mondial du carbone à 50 USD par tonne (les prix actuels sont généralement inférieurs à 5 USD par tonne) pourrait permettre de mobiliser jusqu’à 30 USD milliards de dollars de ressources supplémentaires provenant de trois secteurs seulement : l’agriculture intelligente face au climat, les solutions de cuisson propre et les investissements dans les énergies renouvelables.

g)Recapitaliser banques de développement : soutenir la recapitalisation des banques multilatérales de développement, notamment la BAD et l’Afreximbank et soutenir la mise en place d’un mécanisme africain de stabilité financière ; et tirer parti du financement privé du développement par le biais des marchés des capitaux.

h)Restructurer la dette des pays les plus pauvres: Continuer à travailler sur des initiatives de restructuration de la dette telles que la G20 Cadre commun, en collaboration avec les pays, afin de proposer des mécanismes qui accélèrent la mise en œuvre pour les pays ayant besoin d’une restructuration de la dette.

Distribué par APO Groupe au nom de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).

Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA)
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