Kering fait son entrée dans Vestiaire Collective


Quelques jours après avoir activé un accord avec Alexander McQueen sur le concept de « Brand Approved », destiné à offrir une seconde vie à des pièces de créateurs, les liens entre Vestiaire Collective et le groupe Kering se resserrent. Ce lundi soir, le spécialiste de la vente d’articles de seconde annonce principale une nouvelle levée de fonds de 178 millions d’euros (216 millions de dollars) auprès de Kering et Tiger Global Management. Le groupe dirigé par Maximilian Bittner avait déjà réalisé une levée de fonds de 59 millions d’euros en avril 2020.

Vestiaire Collective

Dans ce nouveau tour de table, la direction de Vestiaire Collective précise que les actionnaires historiques, Maximilian Bittner, Bpifrance (Large Venture), Condé Nast, le groupe Eurazeo, certains des fonds gérés par Fidelity International, Korelya Capital, Luxury Tech Fund et Vitruvian Partners réinvestissent également.

Pour la société française très ambitieuse qui vise à être certifiée B corp, cette nouvelle levée doit lui permettre de se renforcer en Europe mais aussi d’accélérer dans les régions Asie-Pacifique et aux Etats-Unis, a précisé son PDG lors d’une conférence de presse téléphonique. Maximilian Bittner explique notamment vouloir renforcer ses équipes techniques en doublant ses effectifs avec 155 créations de postes.

La société, qui précise avoir doublé son volume d’affaires en 2020, entend ainsi se positionner en acteur incontournable du marché de la seconde main qui devrait continuer à monter en puissance dans les prochaines années. « La part des pièces de seconde main dans la garde-robe des particuliers devrait passer de 21% en 2021 à 27% en 2023, et le marché de la seconde main devrait atteindre plus de 60 milliards de dollars d’ici 2025 », souligne l’entreprise dans un communiqué.

Un marché important qui intéresse les investisseurs. Dans ce nouveau tour de table, Vestiaire Collective a donc accueilli Tiger Global Management, fonds basé à New York et qui investit dans les sociétés de la technologie, des solutions logicielles, des biens de consommation, et des paiements. Elle a notamment pris des participations dans JD.com, Facebook, LinkedIn, Spotify, ou encore Flipkart. « Nous sommes de soutenir les projets d’expansion de Vestiaire Collective, qui prévoit notamment de capitaliser sur une croissance déjà spectaculaire aux États-Unis et en Asie-Pacifique, explique Griffin Schroeder, associé chez Tiger Global. En janvier 2021, les vendeurs locaux dans ces deux zones géographiques ont enregistré une croissance de plus de 250% de leur nombre d’articles vendus par rapport à l’année précédente « .

Pour Kering, ce prix de participation est un pas franchi. En 2018, François-Henri Pinault, PDG de Kering, annonçait son intérêt pour les modèles de l’abonnement et de la seconde main. Aujourd’hui c’est donc un prix de participation de 5% dans l’un des principaux acteurs de la revente de produits de luxe que vient de réaliser le groupe français.

« Notre stratégie d’innovation vise à investir dans des marques et technologies destinées à la prochaine génération de consommateurs, en privilégiant des modèles économiques de rupture à même de nous aider à mieux servir nos clients et à améliorer encore nos performances, souligné dans un communiqué Grégory Boutté, Chief Client et Digital Officer de Kering. L’investissement de Kering dans Vestiaire Collective répond pleinement à ces deux enjeux clés « .

Le dirigeant de Kering a appuyé son propos en conférence de presse pertinent que le rapport à la consommation évolue profondément et va modifier le secteur du luxe pour les prochaines semaines. « La seconde main est une bonne chose pour l’industrie du luxe. Cela donne une plus longue vie à nos produits, précise-t-il. Ce que nous voyons, c’est que 85% des clients qui achètent des produits de luxe. de seconde main, qu’ils vont aller sur des produits plus haute qualité. Et c’est justement ce que nous proposons « .

Alors les marques du groupe de luxe vont-elle à présent s’engager collectivement sur Vestiaire Collective, à l’instar du développement réalisé par Alexander McQueen? « Nous sommes en phase d’itération avec Alexander McQueen. Ce sont des éléments très intéressants. Mais attention, le prix de participation est réalisé par le groupe. Chaque marque opère ses accords, mène ses projets et choisit ses partenaires ».

Le groupe Kering a présenté mi février un chiffre d’affaires de 13,1 milliards d’euros pour son exercice 2020. A cette occasion, son PDG expliquait être à l’affût d’opportunités d’investissements. Si ce prix de participation dans Vestiaires Collective n’est pas une acquisition à plusieurs milliards d’euros, il s’agit là d’un mouvement marquant dans une société mêlant commerce, éco-responsabilité et technologies.

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