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« J’ai demandé la nationalité française pour pouvoir voter moi aussi », déclare un musicien d’origine algérienne


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Mohand Boughalem est devenu citoyen français il y a seulement quelques mois, en décembre. Prêt à savourer l’opportunité de voter lors de sa première élection présidentielle française en avril, le natif d’Algérie avait précisément demandé ce privilège et à s’impliquer, pleinement et complètement, dans la vie démocratique française.

« J’avais déjà voté en Algérie, mais ce n’est pas pareil. Une élection là-bas, c’est gagné d’avance parce que, soyons honnêtes, c’est une dictature », a déclaré à FRANCE 24 le quinquagénaire marseillais aux cheveux grisonnants. la démocratie n’est pas parfaite mais on peut manifester et rejoindre un parti sans avoir peur. »

Lorsqu’il s’est installé en France en 2000, fuyant une décennie sanglante de conflit entre l’armée et les islamistes en Algérie qui a fait jusqu’à 200 000 morts dans les années 1990, Boughalem ne cherchait pas spécialement à devenir français. L’artiste engagé politiquement avait attiré l’attention de l’autre côté de la Méditerranée et recherchait avant tout stabilité, refuge et emploi. « A cette époque, comme je n’arrivais pas à faire reconnaître ici mon diplôme d’éducation physique et de pédagogie sportive, j’ai décidé de vivre de ma passion, la musique », raconte Boughalem, toujours souriant.


Aujourd’hui professeur d’instruments à cordes, Boughalem est aussi enfin pleinement engagé dans le travail politique et associatif de sa ville. « Avant, je ne participais qu’aux réunions et aux débats politiques. Je sentais qu’il fallait que j’aille plus loin dans mon engagement politique », a-t-il expliqué. « Alors j’ai demandé la nationalité française pour pouvoir voter moi aussi. »

La pandémie de Covid-19 a également joué un rôle important dans le raisonnement de Boughalem. « C’est devenu clair avec le Covid-19 qu’on pouvait être privé de certaines libertés. Je ne suis pas contre le vaccin. Mais je pense qu’on doit rester libre de choisir de se faire vacciner ou pas. envie de participer à la vie démocratique de ce pays », a-t-il expliqué.

Déterminé à bien remplir son nouveau devoir de citoyen français, Boughalem s’est penché sur les plates-formes des candidats. « Je suis la politique de près. Je lis les journaux, je regarde les reportages sur les candidats et j’écoute les analyses à la radio. En fait, la politique et l’élection présidentielle sont un gros sujet de conversation au travail, au café, en famille. » il a dit.

Et pourtant Boughalem, dont les sympathies politiques vont à la gauche, a admis qu’il n’a pas encore décidé qui obtiendra son vote au premier tour le 10 avril. « Il y a des choses qui me plaisent beaucoup (l’extrême gauche Jean-Luc) Mélenchon, mais pas tout non plus », a déclaré le professeur, avant d’ajouter qu’il pensait aussi à la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo et, avant qu’elle ne se présente officiellement aux élections présidentielles, à la gauche indépendante Christiane Taubira. La profusion d’options de gauche pour la première élection présidentielle de Boughalem est, certes, vertigineuse. Il veut prendre son temps pour affiner les choix avant de voter pour la première fois en France. « Je pense que je déciderai une semaine avant le premier tour. À ce moment-là, je devrais y voir plus clair », a-t-il conclu.

Il s’agit du deuxième épisode d’une série de FRANCE 24 sur les primo-votants avant l’élection présidentielle française de 2022. Le premier est disponible ici. Cet article a été traduit de l’original en français.


Élection présidentielle française
Élection présidentielle française ©France 24

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