« Impossible de suivre » l’action climatique de l’industrie canadienne des régimes de retraite : étude


Les groupes de réflexion basés en Ontario affirment que les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par la façon dont le risque climatique est géré par ceux qui surveillent leurs pensions.

Les groupes de réflexion basés en Ontario affirment que les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par la façon dont le risque climatique est géré par ceux qui surveillent leurs pensions.

Les progrès climatiques des plus grandes caisses de retraite du Canada sont « impossibles à suivre », selon une nouvelle étude appelant à une plus grande transparence de la part d’une industrie qui gère plus de 2 000 milliards de dollars d’actifs au nom de millions de Canadiens.

Bon nombre des plus grands fonds se sont engagés à rendre leurs portefeuilles plus verts et ont adopté des objectifs de zéro net en réponse à la pression croissante pour lutter contre le changement climatique. Cependant, le Smart Prosperity Institute et le Global Risk Institute in Financial Services notent dans leur étude qu’il n’y a aucune obligation contraignante de suivre ces engagements volontaires, et aucune divulgation normalisée liée au climat pour les fonds de pension.

« Il existe un manque de transparence important pour déterminer quel type de progrès est réalisé et si ces promesses sonneront creux », ont écrit les auteurs de l’étude.

« Les bénéficiaires, les chercheurs et les autres parties prenantes … trouveront actuellement qu’il est impossible de suivre les progrès de ces engagements, étant donné la nature opaque de la divulgation des paramètres connexes et l’absence d’exigences obligatoires pour tenir les promesses. »

Les groupes de réflexion basés en Ontario affirment que les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par la façon dont le risque climatique est géré par ceux qui surveillent leurs revenus de retraite. Dans le même temps, l’étude met en évidence le potentiel des fonds de pension à façonner les marchés mondiaux et à accélérer la transition vers une économie à faibles émissions grâce à leurs bilans massifs.

Les fonds de pension touchés par Yahoo Finance Canada ont fait référence aux cadres et aux pratiques de divulgation actuellement en place lorsqu’ils ont été interrogés sur l’affirmation de l’étude selon laquelle le suivi des progrès des engagements climatiques par le grand public est « impossible ».

«La Caisse est un chef de file en matière d’objectifs climatiques et de transparence», a déclaré un porte-parole de la Caisse de dépôt et placement du Québec, gestionnaire de près de 420 milliards de dollars d’actifs. Yahoo Finance Canada dans un courriel jeudi. « Nous rendons compte de notre intensité carbone chaque année depuis 2017 et de la valeur de nos actifs verts dans notre portefeuille. »

La CDPQ affirme avoir suivi les recommandations formulées par le Groupe de travail sur l’information financière liée au climat (TCFD) dans son dernier rapport sur l’investissement durable.

Le TCFD est un cadre développé par le Conseil de stabilité financière de Bâle qui est devenu la norme mondiale. Ses divulgations couvrent la responsabilité au niveau du conseil d’administration pour les risques climatiques, le décompte des émissions de gaz à effet de serre et l’analyse des perspectives commerciales dans une gamme de scénarios de température. Le groupe de travail recommande que ces informations financières liées au climat soient volontairement incluses dans les documents financiers publics.

Un porte-parole de l’Office d’investissement des régimes de retraite du secteur public (OIRPSP), un gestionnaire d’investissements de retraite avec 230,5 milliards de dollars d’actifs nets, a déclaré qu’il divulguait également volontairement l’intensité carbone de son portefeuille dans ses rapports publics, conformément aux recommandations du TCFD. Maria Constantinescu ajoute que la feuille de route de la stratégie climatique du fonds est conçue pour être mise à jour avec de nouvelles mesures et données dès qu’elles sont disponibles.

Shift Action for Pension Wealth and Planet Health est un groupe qui surveille les investissements liés aux combustibles fossiles et au climat des caisses de retraite canadiennes. Il a qualifié la stratégie climatique du PSPIB de « pas en avant notable » lors de sa publication en avril. Cependant, cela a soulevé des inquiétudes, y compris un langage qui pourrait être utilisé pour ignorer les émissions du champ d’application 3. Par exemple, la pollution des sorties d’échappement des voitures construites par un constructeur automobile, et le traitement en fin de vie du véhicule.

« Les engagements et les plans de mise en œuvre de la stratégie manquent de clarté, mais il est clair que PSP écoute les préoccupations croissantes des bénéficiaires et commence à reconnaître l’ampleur et l’urgence de la crise climatique », a déclaré Shift Action dans un communiqué.

L’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC), le plus grand régime de retraite du pays avec plus de 539 milliards de dollars d’actifs sous gestion, a refusé de commenter les conclusions du rapport. Cinq autres grands régimes de retraite n’ont pas répondu à une demande de commentaires.

En mai, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a publié un projet de règles visant à obliger les banques et les autres institutions à évaluer et à gérer les points faibles potentiels des risques climatiques physiques, ainsi que ceux découlant des changements économiques et politiques. Le BSIF a également l’intention de déployer des informations financières obligatoires sur le climat alignées sur la TCFD.

« Ces divulgations inciteront à améliorer la qualité des pratiques de gouvernance et de gestion des risques des institutions liées au climat », a déclaré l’organisme de réglementation le 26 mai. « Ce faisant, cela contribue à la confiance du public dans le système financier canadien en augmentant la transparence. »

D’autres pays s’orientent vers des divulgations obligatoires pour les entreprises et les institutions financières, notamment l’UE, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Parmi ses recommandations, le rapport du Smart Prosperity Institute et du Global Risk Institute appelle à « une approche coordonnée entre les organismes fédéraux et provinciaux, notamment pour s’assurer que la divulgation des fonds de pension suit la nature dynamique de l’information sur le climat ».

Jeff Lagerquist est journaliste principal chez Yahoo Finance Canada. Suivez-le sur Twitter @jefflagerquist.

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