Gonet : l’actualité des marchés au 10 octobre


Dow -2,11%, S&P 500 -2,80%, Nasdaq -3,80%, Russell 2000 -2,80%, SOX -6,06%, Eurostoxx -1,69%, SMI -0,79% .

C’est une semaine passée en deux volets à laquelle les investisseurs ont droit. On démarre sur les chapeaux de roues, le sentiment du marché s’améliore vite, on se remet à espérer une politique monétaire moins agressive de la Fed dans les salles de marchés. L’indice S&P500 (SPX) est survendu, les shorts fort nombreux, le cash ne manque pas, la chasse aux bonnes affaires peut débuter, dans un contexte de sentiment au plus bas de tous les temps. Résultat des courses, deux hausses plutôt phénoménales lundi et mardi. Sauf que la semaine ne dure pas deux mais cinq jours. On revient sur le terrain mercredi et la Fed entreprend de remettre la politique monétaire au milieu du village avec un bataillon de ses gouverneurs qui nous disent tous la même chose. Non nous ne sommes pas au royaume de Walt Disney, « si vous pouvez le rêver, avec la Fed vous ne pouvez pas le faire ». Le message est clair, les taux sont toujours en phase ascendante, cela va durer et l’idée de relâcher la pression n’effleure même pas le cortex cérébral du FOMC. Le coup de grâce est porté vendredi par le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, qui révélait un taux de chômage de 3,5%, les économistes prévoyaient 3,7%. « Good is bad » et le marché se prend les pieds dans le tapis comme rarement. Ceci dit, tout n’est pas à jeter pour les taureaux, la performance hebdomadaire des indices reste positive, le SPX progresse de 1,51%, le Nasdaq de 0,73%, l’Eurostoxx de 1,73% et le SMI de 0,40%.

La séance de vendredi est marquée par une faiblesse généralisée au sein des secteurs, le podium des perdants du jour se composant de la technologie, de la consommation discrétionnaire et des services de communication. Les volumes d’échanges sont acceptables avec 11,08 milliards de titres traités sur le NYSE, la volonté progresse mais peu, le VIX gagne 2,82% à 31,36, on continue de regarder 35 comme la prochaine résistance à suivre. Le dollar évolue à contre-courant des indices d’actions. Sous pression en début de semaine, il retrouve des couleurs à son numéro, le Dollar Index (DXY) revient à 112,85 tandis que la paire EUR/USD évolue à 0,9726. Cette force retrouvée du billet vert (ainsi que la remontée des taux réels US) envoie l’or dans les cordes, l’once repasse en-dessous de 1700 dollars (1688 dollars ce matin). Le pétrole n’en a cure, qui applaudit des deux mains le postulat de l’OPEP + de réduire sa production de 2 millions de barils par jour dès le mois de novembre, le baril de WTI Light Crude décolleté à 92,37 dollars ce matinée.

La performance des marchés actions dépend beaucoup des rendements obligataires. Le 10 ans US, qui évoluait à 4,01% le 28 septembre et avait chuté à 3,55% en quelques séances (le marché espérait donc une politique monétaire moins agressive), remonte à 3,88%, une source évidente de pression pour les actions.

Je vous parle plus haut de la cohorte de tribuns agressifs de la Fed. Une nouvelle couche est remise vendredi, la Réserve Fédérale veut vraiment garder la psyché des intervenants sous l’eau. Le gouverneur de la Fed, Christopher Waller, poursuit son discours hawkish, indiquant qu’il s’attend à des hausses de taux supplémentaires l’année prochaine et que la Fed n’envisage pas de ralentir ou d’arrêter son resserrement en raison de préoccupations liées à la stabilité financière. Neel Kashkari déclare que la Fed est « assez loin » d’une pause dans les hausses de taux et que la barre devrait être haute pour un changement de position. Il ajoute qu’il ne voit pas encore de preuves que les prix des salaires et des services évoluent dans la bonne direction. Charles Evans, patron de la Fed de Chicago, affirme qu’il est nécessaire de mettre en place une politique plus restrictive face à une inflation élevée et qu’il voit le taux se diriger vers 4,50-4,75% d’ici le printemps 2023.

Techniquement, le SPX regarde 3600 points (3639 en clôture vendredi) puis 3500 – 3525. Vers le haut c’est 3800 points qu’il faudra franchir pour pouvoir espérer grimper encore un peu.

C’est une semaine chargée qui débute pour les investisseurs. Après la déception induite par le rapport américain sur l’emploi, le marché se tourne vers la statistique de l’inflation dès mercredi (prix à la production) et surtout jeudi (prix à la consommation). Nous suivrons également les ventes de détail de septembre et l’indice préliminaire de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour octobre (vendredi). Les banquiers seront également de sortie pour des discours, notamment le numéro deux de la Fed Lael Brainard aujourd’hui et Christine Lagarde mercredi, qui seront suivis par les minutes de la dernière réunion de la Fed mercredi soir. En parallèle, la saison des résultats de sociétés au troisième trimestre débute avec notamment LVMH, Pepsi, JP Morgan, Citigroup, Morgan Stanley et Wells Fargo. Dans le secteur bancaire, la provision du marché devrait profiter aux unités de négociation de titres à revenu fixe, mais les revenus de la banque d’investissement vont probablement diminuer car les clients restent sur la touche. Cette saison semble des plus mystérieuses, on sait que la croissance des bénéfices des sociétés a ralenti, on s’attendait à de nombreux avertissements sur les résultats, peu ont été effectués. Plus de 60 % des personnes interrogées dans le cadre de la dernière enquête MLIV Pulse pensent que le S&P 500 sera entraîné à la baisse en raison de la faiblesse des bénéfices, à suivre de près.

Vladimir Poutine accuse Kiev de commettre une « attaque terroriste » visant à détruire des infrastructures civiles lors de l’explosion d’un pont ce week-end. Il convoque une réunion de son conseil de sécurité pour aujourd’hui. Sur le terrain, les troupes ukrainiennes ont poussé plus loin dans Luhansk. Et Volodymyr Zelenskiy renouvelle ses appels en faveur de systèmes de défense aérienne, citant les attaques de missiles russes sur des cibles civiles.

Il n’y aura pas d’indicateur macroéconomique majeur aujourd’hui. L’indice PMI Caixin des services en Chine est passé en zone de contraction (49,3 points) en septembre, après 55 points en août.

Renault envisageait de réduire sa participation au capital de Nissan, qui fait pression en ce sens. TotalEnergies accepte d’avancer à octobre ses négociations annuelles sur les salaires pour favoriser la fin de la grève dans les raffineries et dépôts de carburants. Netflix s’allie de manière inédite avec les salles de cinéma. Cosan acquiert 4,9% du minier Vale et prévoit d’en acheter davantage. Amazon va développer sa flotte de véhicules électriques pour la livraison. Pimco et Centerbridge reconnues par des entités de Crédit Suisse. AMS-Osram doit trouver un autre directeur financier. American Tower envisage une offre pour une participation dans l’unité de tours mobiles de Vodafone, selon Bloomberg.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices produisent en baisse, du moins ceux qui sont ouverts. Tokyo et Séoul sont encore en week-end, Hong Kong se réplique de 3,11% et Shanghai revient de sa semaine dorée en reculant de 1,79%. Le futur SPX décroche 15 points et l’Europe ouvre en repli de 0,9%. L’ambiance est bien automnale ce matin, on apprend que Joe Biden réduit les règles sur les puces chinoises, les frictions sino-américaines reprennent. En parallèle, la Banque d’Angleterre annonce intensifier ses mesures pour soutenir le fonctionnement du marché. Elle augmente la taille de ses opérations d’achats de bons du Trésor anglais (Gilts). La pression sur le livre refait surface, le Câble traite à 1,1082, il était remonté à 1,1495 en milieu de semaine passée. Le niveau de 1,05 – 1,06 constitue un premier support important. Enfin, les médias rapportent que le centre de Kyev vient d’être touché par des explosions, des alertes de raids aériens sont activées dans toute l’Ukraine ce lundi matin.

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