George Floyd, un an après qu′est-ce qui a changé? | International | DW


L’image a fait le tour de la planète: celle du policier Derek Chauvin agenouillé sur le cou de George Floyd qui décèdera peu après. C’était il y a un an. Cet acte a déclenché des manifestations non seulement aux Etats-Unis mais aussi dans le monde entier.

Le 20 avril, Derek Chauvin était reconnu coupable du meurtre de George Floyd. Une décision de justice qui a suscité une soulagement et espoir mais seulement pour un court moment. La décision coïncidait en effet avec le décès de Daunte Wright, un autre Afro-américain tué par la police. Certains avaient pourtant espéré un changement des pratiques de la police après la mort de Floyd.

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Derek Chauvin (photo) a été reconnu coupable du meurtre de George Floyd.

Derek Chauvin (photo) a été reconnu coupable du meurtre de George Floyd.

Une formation inadaptée

Au cours de l’année écoulée, de nombreuses autres vidéos ont montré des policiers utilisant la force de manière abusive contre des Afro-américains.

Les mouvements de défense des droits civiques continuent donc de réclamer une réforme de la formation des policiers. En tant que premiers intervenants sur le lieu d’un délit ou d’un crime, ceux-ci sont censés désamorcer la situation mais leur formation met plus l’accent sur les compétences en matière d’armes à feu et d’autodéfense. Keturah Herron, militante de Black vit la matière au Kentucky explique que « la structure des services de police n’est pas équipée pour faire face aux problèmes, à moins qu’elle ne réagisse avec force. « 

Des propositions visant à réformer la police commencent pourtant à prendre forme aux Etats-Unis. Le président Joe Biden, sa vice-présidente Kamala Harris mais aussi le Congrès à majorité démocratique ont fait pression pour une législation qui réglait les problèmes de brutalité policière.

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La loi bloquée

La Chambre des représentants a récemment adopté la George Floyd Justice in Policing Act. Mais le projet de loi est actuellement dans une impasse au Sénat. Les républicains du Sénat ne sont pas prêts à soutenir le projet de loi dans sa forme actuelle et entendent travailler sur une version allégée.

Maurice Hobson, professeur agrégé d’études africaines à la Georgia State University, pense que cette réforme prend du temps.

« Je pense qu’il y a de l’espoir. Et je pense qu’il y a une opportunité pour l’administration Biden d’expier ses erreurs passées, mais je ne vois pas encore cela « déplore t-il.

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Certains observateurs redoutent cependant que Biden et Harris ne soient pas les mieux classés pour s’attaquer au problème des violences policières.

Quand il était sénateur, Joe Biden a soutenu en 1994 une législation qui a durci la répression et affiché au système carcéral massif que connait aujourd’hui le pays. Avec une surreprésentation des Afro-américains parmi les détenus.

Kamala Harris est accusée pour sa part d’avoir aussi soutenu une politique de lourdes peines quand elle était procureure de Californie.



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