Furieux, des supporters anglais manifestent contre la Super Ligue


Des centaines de supporters de différents clubs anglais se sont réunis mardi soir aux abords de Stamford Bridge, avant le match de Premier League entre Chelsea et Brighton, pour exprimer leur colère face au projet de Super Ligue.

«RIP (repos en paix), Football 1863-2021», «Créé par les pauvres, volé par les richesses» ou «Roman (Abramovich, le propriétaire russe de Chelsea), prends la bonne décision»… Ce mardi, aux abords du stade londonien de Stamford Bridge qui accueille la rencontre Chelsea-Brighton, les slogans sur les nombreuses pancartes témoignaient de la violence du rejet de la Super Ligue présentée dimanche par 12 clubs européens, dont 6 anglais. Outre Chelsea, les deux Manchester, Liverpool, Tottenham et Arsenal appuient ce projet, avec trois équipes espagnoles et trois italiennes. Un projet à l’espérance de vie incertaine: les Blues, ainsi que Manchester City, seraient sur le point de retirer leur participation, selon plusieurs médias britanniques, dont la BBC.

Mais en attendant, à Londres, près d’un millier de supporters de foot ont mis de côté leur rivalité le temps d’une soirée pour s’unir contre un projet qui dénature leur sport, selon eux. «Manchester City est dans mon sang, mon oncle a joué pour City et tout le monde dans ma famille est fan de City. Mais je ne veux pas qu’on fasse partie de cette élite, je préférerais encore nous voir en League Two (D4) », a assuré à l’AFP Zac Bookbinder, 16 ans, venu manifester avec des amis. Le projet, qui prévoit que 15 des 20 places dans la nouvelle compétition seront réservées d’office à des équipes fondatrices tous les ans, s’est attiré les foudres conjointes de pratiquement tout le monde. Du monde politique aux anciennes gloires du football anglais, personne n’a semblé vouloir défendre l’idée.

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Certains joueurs ou entraîneurs en activité dans les clubs concernés, qui ont pris leurs distances avec le concept proposé dans oser s’attaquer frontalement à leur direction. «Cela soulève beaucoup de questions. Mon opinion personnelle, c’est que je n’aime pas ça et j’espère que ça ne se fera pas », avait par exemple assuré James Milner, milieu de terrain de Liverpool, lundi soir, après un match à Leeds (1- 1). «Ce n’est pas du sport quand il n’existe pas de relation entre effort et récompense. Ce n’est pas du sport si le succès est garanti ou si perdre n’a aucune importance », avait, de son côté, avancé Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City. A Stamford Bridge, les manifestants, dans un esprit bon enfant, ont bloqué la circulation devant la principale entrée du stade, empêchant même le bus de Chelsea de rentrer.

Petr Cech au contact des manifestants

L’ancien gardien de but du club et actuel directeur technique Petr Cech a même dû sortir pour demander aux manifestants de bien vouloir le laisser passer et a essayé de discuter avec eux. Mais dans la foule, les slogans «On em ***** la Super Ligue», «On veut récupérer notre Chelsea» étaient des représailles en coeur, et les voitures passant devant le stade klaxonnaient en signe de soutien aux manifestants, aboutissant à un dialogue de sourd. La décision de rejoindre la Super Ligue «ruinerait des années d’histoire» du club, a déploré Danny Bedford, 48ans, supporter des Blues. «Je trouve que c’est une mauvaise plaisanterie et juste la dernière trouvaille pour soutirer de l’argent aux fans en ruinant 116 ans d’histoire pour le Chelsea Football Club», s’est emporté cet agent de sécurité. «Ils arrachent littéralement le coeur du football et de ses supporters. Chelsea est le coeur et l’âme de cette communauté. Des commerces dépendent des supporters qui viennent toutes les semaines dépenser des milliers et des milliers de livres, tout ça pour que des gros bonnets derrière un bureau envoient valser tout ça. »

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