Face à la grogne, Bruno Le Maire promet des embauches pour améliorer la gestion du fonds de solidarité


De nombreux bénéficiaires se plaignent des lenteurs de l’administration. Le syndicat Solidaires se montre critique.

Bruno Le Maire a annoncé lundi le recrutement de 250 contrats supplémentaires pour améliorer la gestion du fonds de solidarité, une annonce jugée insuffisante par le syndicat Solidaires, qui a rappelé que la direction des finances publiques allait perdre 2000 postes en 2021.

Le ministre de l’Économie et des Finances a évoqué sur RTL le recrutement de « 250 personnes supplémentaires » à la DGFiP, s’ajoutant aux 50 déjà en place dédiées au contrôle, afin d ‘ »alléger » le travail des agents et d’ « Accélérer le traitement des dossiers ».

« Quand on ouvre la possibilité de se déclarer au 15 janvier, on a chaque jour plus de 100.000 dossiers qui arrivent, et dès 30.000 euros on effectue des contrôles donc ça alourdit la procédure », at-il précisé, en réponse à la question d ‘un auditeur.

« Nous avons parfaitement conscience que pour vous c’est une question de vie ou de mort d’avoir rapidement l’indemnisation; nous en avons conscience, nous allons accélérer le traitement des dossiers », at-il ajouté.

Manque de moyens

Solidaires, premier syndicat de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), a dénoncé un « manque persistant de moyens » pour cette administration « très sollicitée » depuis le début de la crise sanitaire.

« Le fonds de Solidarité est sous la tutelle de la DGFiP, déjà malmenée depuis des années et qui perdra encore 2.000 postes en 2021 dans le cadre de la loi de finances. Les moyens manquaient cruellement avant et ça ne va pas s’arranger », a commenté auprès de l’AFP Anne Guyot-Welke, secrétaire nationale de Solidaires-Finances publiques.

Elle a fait état d’une « hausse exponentielle des demandes » d’aide de la part des entreprises, citant « 15.000 demandes par heure recensées au niveau national le 15 janvier, date d’ouverture du dépôt des demandes du fonds de solidarité pour le mois de décembre « .

« Paradoxe »

Selon Anne Guyot-Welke, « les recrutements annoncés concernent des contractuels embauchés pour une mission de six mois ».

« C’est une aide ponctuelle, mais que se passera-t-il à la fin des aides avec les liquidations et les redressements judiciaires qui vont arriver inéluctablement et dont le contrôle de la partie impôts et taxes incombe aux agents de la DGFiP? », s’est-elle interrogée. Elle a vu un « paradoxe » dans la concomitance de ces recrutements ponctuels et de la suppression de 2.000 postes en 2021 au sein d’une administration qui en a déjà perdu « plus de 25.000 depuis 2008 ».

« L’adaptabilité des agents aux perpétuelles réformes et nouvelles règles de gestion, sans reconnaissance aucune, à ses limites. Tout cela n’est pas à la hauteur des ambitions affichées », a regretté Anne Guyot-Welke.

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