Exclusif: les gouvernements de la zone euro s’engagent à poursuivre leur soutien budgétaire en 2022 – document


BRUXELLES (Reuters) – Les ministres des Finances de la zone euro s’engageront lundi à continuer de soutenir l’économie avec de l’argent public en 2021 et 2022 alors que la zone monétaire commune émerge des profondeurs de la crise des coronavirus, a montré un projet de déclaration vu par Reuters.

PHOTO DE FICHIER: les drapeaux de l’Union européenne flottent devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique, le 21 août 2020. REUTERS / Yves Herman / File Photo

Les ministres, connus sous le nom d’Eurogroupe, diront également que le soutien, qui représente jusqu’à présent 8% du produit intérieur brut de la zone euro en mesures fiscales nationales et 19% du PIB en mesures de liquidité, soit plus de 3 billions d’euros au total, resterait tant qu’il y a une crise sanitaire aiguë.

«L’Eurogroupe s’est engagé dans une position de soutien dans la zone euro en 2021 et en 2022, en tenant également compte de la relance budgétaire découlant du FRR (Facilité de relance et de résilience)», indique le projet de déclaration.

Le FRR totalise 672,5 milliards d’euros de prêts et de subventions, à emprunter conjointement par l’UE, en plus des mesures nationales budgétaires et de liquidité afin que les pays de l’UE durement touchés par la pandémie et déjà fortement endettés puissent financer les réformes et les investissements qui leurs économies plus vertes et plus numérisées.

La semaine dernière, dans un message de soutien similaire, la Commission européenne, qui est chargée de maintenir les limites de l’UE sur les emprunts publics, a déclaré que ces restrictions devraient rester suspendues l’année prochaine.

Ces déclarations visent à rassurer les marchés et les entreprises sur le fait que la zone euro ne commencera pas à retirer son soutien avant qu’une reprise ne s’installe et qu’elle protégera l’investissement, qui a été la première victime de la crise financière mondiale il y a dix ans.

ACHATS OBLIGATOIRES

Le message concorde également avec la déclaration de jeudi de la Banque centrale européenne selon laquelle elle intensifierait les achats d’obligations sur le marché secondaire pour empêcher les rendements d’augmenter et maintenir des conditions de financement favorables pour l’économie.

L’économie de la zone euro s’est contractée de 6,6% l’an dernier, sa plus grande récession à ce jour, en raison des verrouillages mis en place pour ralentir la propagation de la pandémie COVID-19 depuis début 2020. Le soutien public a maintenu de nombreuses entreprises à flot, y compris celles qui aurait fait faillite de toute façon, même sans la pandémie.

«Dans un deuxième temps, une fois que la situation sanitaire s’améliore et que les restrictions se relâchent, les mesures fiscales devraient progressivement s’orienter vers des actions plus ciblées pour promouvoir une reprise résiliente et durable», indique le projet des ministres.

«Les entreprises viables mais toujours vulnérables devraient être aidées à éviter les problèmes de solvabilité, à rouvrir et à ajuster leurs modèles commerciaux.»

La Commission s’attend à une croissance de 3,8% cette année et l’an prochain, mais la dette publique dépassera en moyenne 100% du PIB dans les 19 pays partageant l’euro. La Grèce est déjà à 200% du PIB et l’Italie à 160%.

Mais les ministres ont dit qu’ils régleraient la dette le moment venu.

«Une fois la reprise fermement engagée, les États membres de la zone euro devraient s’attaquer à l’augmentation des niveaux de dette publique en mettant en œuvre des stratégies budgétaires durables à moyen terme», indique le projet.

Reportage de Jan Strupczewski; Édité par Gareth Jones

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