Eure. Le 16e Festival international du film d’éducation à lieu en ligne


La 16e édition du Festival international du film d'éducation est en cours ... en ligne!
La 16e édition du Festival international du film d’éducation est en cours… en ligne! (© FIFE)

Créé à Évreux où il reste le «site phare», le Festival international du film d’éducation se décline aujourd’hui en une trentaine d’éditions bien au-delà des frontières nationales. Et il aura bien lieu en 2020, assure son directeur Christian Gautellier.

La culture résiste au Covid-19! Le directeur du Festival international du film d’éducation porté par les Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active) positivise. La crise sanitaire qui provoque la fermeture des cinémas français, et le cinéma Pathé d’Évreux en particulier, et l’interdiction des regroupements, n’interdira pas la tenue de la 16e édition du Festival. «Il a fallu s’adapter, nous en sommes à la 3e réorganisation en quelques mois pour que le festival ait bien lieu».

Alors, certes, il n’y aura pas de grand-messe dans les trois à quatre salles obscures ébroïciennes retenues tous les ans en décembre pour l’événement, mais la sélection des 41 courts et moyens métrages sera visible pendant deux semaines, «en ligne, sur une plateforme dédiée ». Un format innovant qui devrait «laisser des traces positives».

Le directeur Christian Gautellier a bien anticipé le 2e confinement.
Le directeur Christian Gautellier a bien anticipé le 2e confinement. (© Christian Gautellier)

«Un enjeu systémique»

Loin de se décourager, le directeur et son équipe prévoient également de reporter de quelques mois la programmation des films primés, coups de cœur et autres avant-premières des longs métrages, dans le confort des salles du cinéma Pathé. Prévue les 3, 4 et 5 décembre, elle sera décalée dans le courant du printemps 2021, «la même semaine que les diffusions pour le jeune public».

«Il faut que ce festival ait lieu. C’est essentiel car la trentaine de déclinaisons décentralisées de l’événement «pioche» dans le Festival d’Évreux pour faire sa programmation. S’il n’y a pas d’Évreux, c’est toute la chaîne qui se brise ». Cet «enjeu systémique» nécessitait donc, au vu du contexte sanitaire, une organisation souple et efficace pour ne pas perturber les futures éditions à Montpellier, Lille, Nantes, Bruxelles, Fort-de-France, Tahiti et même Tchéliabinsk en Russie!

Sans compter le soutien apporté aux réalisateurs puisque les CEMEA achètent les droits des films pour les diffuseurs dans ces décentralisations, «un lien fort avec les acteurs de la chaîne du cinéma et un soutien bénéfique à la culture».

41 films gratuits en 2 semaines

Concrètement, pour cette édition 2020, le Festival propose près de 80 films, «41 courts et moyens métrages qui sont diffusés gratuitement en ligne jusqu’au 6 décembre; 11 longs métrages et 31 propositions pour le jeune public dont 13 en compétition ». Pour la sélection des courts et moyens, «on avait anticipé cette session numérique, dès cet été».


Chez soi, les spectateurs peuvent préparer leurs séances à partir de bouquets thématiques ou accéder à toutes les propositions par ordre alphabétique. La plupart des films sont précédés et suivis d’une entrevue de présentation et de questions-réponses à leurs réalisateurs; «Un gros travail a été effectué pour la récolte et la mise en forme de ces entretiens». Histoire de pallier à l’absence de rencontres puisqu’en général «30 à 40 réalisateurs font le déplacement à Évreux» au moment du Festival, «même si l’an dernier nous subissions la grève de la SNCF et l’année d’avant les week-ends Gilets jaunes! »Jamais deux sans trois, cette année, le Covid-19 sera contourné par le numérique.

«Le numérique, il faudra en garder quelque chose»

Ce qui n’est pas pour déplaire à tous ceux qui ne doivent venir à Évreux! «Les CEMEA, tout comme nos partenaires du Réseau Canopé ou de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse, vont intégrer ces séances en ligne dans le cursus de leurs formations». Il faut voir le bon côté des choses, «c’est un enjeu énorme qui nous permet, j’espère, davantage de visibilité et d’engouement».


Et pour, tout de même, se retrouver autour d’un temps fort, la programmation pour les jeunes publics (écoles, collèges et centres de loisirs) est reportée au premier semestre 2021, «on espère en avril-mai». Parallèlement seront également diffusés les coups de cœur et… tous les films primés. Les jurys sont «actuellement en cours de visionnage individuel et de délibérations collectives en visio-conférence pour pouvoir, le 5 décembre comme c’était prévu, attribuer leurs prix». Une tâche pas forcément simple «vu la grande qualité des œuvres» qui touchent «aux valeurs fortes que nous défendons et tellement actuelles», de la laïcité à la citoyenneté, en passant par la recherche d’identité, le dialogue entre les cultures, la lutte contre les discriminations, l’éveil des consciences, etc. «De belles histoires, positives, porteuses d’espoir et de valeurs humanistes».

25e Heure

La divulgation de ce palmarès pourrait être couplé avec la diffusion d’un film «en appui sur le dispositif interactif proposé par la 25e Heure», une salle de cinéma virtuelle. Un projet à l’étude qui vise de visionner l’œuvre cinématographique et de profiter d’un débat en habitent… Une affaire à suivre.

Toute cette dimension numérique «ne prend pas le pas sur le Festival» quand la crise sera derrière nous, mais «il faudra en garder quelque chose, même si pour nous, cela nécessite des droits supplémentaires à acquérir, donc des budgets en hausse». Et oui, si la fréquentation du Festival à Évreux allait crescendo (plus de 7 000 spectateurs en 2019), il n’est pas facile de la quantifier sur internet, «même si nous avons mis en place un compteur sur la plateforme». Et comme les droits se négocient en fonction du nombre de spectateurs visés, «il faudra sans doute réajuster». Mais, comme aux beaux jours du cinéma, «je préfère nettement payer plus pour une salle pleine que de m’inquiéter devant une salle vide! »

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