Etat des sols: la pluie attendue – Actualités météo


Le scénario ressemble de près à celui de l’an passé. Malgré un automne et un début d’hiver très pluvieux, nous connaissons une période sèche qui dure. Comme l’an passé, cette période intervient à la fin de l’hiver, ce qui n’est jamais une bonne chose. Explications …

Des régimes pluviométriques irréguliers comme en 2020

Souvenez-vous l’an passé: après un automne historiquement pluvieux, la sécheresse s’installait au printemps en Bretagne. Cette année, le scénario commence à ressembler à celui de l’an passé. En effet, au mois de décembre l’intégralité du réseau hydrographique était soumis à des débordements et les sols étaient totalement saturés par les demandes continues, fortes et généralisées. En janvier, les pluies ont de nouveau été réguliers mais ce sont surtout les Côtes-d’Armor et le Finistère qui ont enregistré des excédents pluviométriques. Depuis février, la pluie ne tombe plus. Nous avons connu un épisode neige en première quinzaine puis plus rien ou presque. Cette série commence à perdurer. Ce scénario est généralisé à la France. En effet, nous connaissons depuis près d’un mois une succession de blocs pratiques avec des conditions souvent anticycloniques.

Une absence de pluies en février et en mars est toujours préjudiciable

L’absence de risque en cette période de l’année est toujours un problème car les mois de février et mars sont les deux mois sont théoriquement prévus comme les deux mois où la capacité du sol doit être à son maximum. En pratique, il s’agit pour la végétation qui se situe à la surface des sols de ne pas puiser dans le sol l’eau pour éviter d’entamer trop tôt dans l’année la réserve en eau des sols. Au printemps, les pluies sont naturellement plus rares et les conséquences sur les végétaux des besoins sont différentes. La réserve utile des sols est consommée et les pluies sont plus intermittentes sont absorbées par les végétaux mais une grande partie du liquide ruisselle pour arriver dans les cours d’eau. Il faut également ajouter que face aux chaleurs et à l’absence d’eau, les végétaux transpirent et à la fin du printemps tous ces processus peuvent construire à une situation de stress hydrique. Vous l’aurez donc compris au-travers de ce paragraphe, les mois de février et mars donnent en quelque sorte le point de départ des réserves en eau de nos sols. L’absence de pluie dans ces deux mois est donc comme en 2020 un préjudice pour l’avenir.

Pourquoi la situation s’est-elle autant inversée?

Le blocage météorologique à l’origine de ce temps sec depuis un bon mois a une incidence directe sur les conséquences météorologiques à nos latitudes. La présence des hautes pressions favorise l’installation d’un régime sans pluie et favorablement ensoleillé. Les hautes pressions remontent souvent vers des latitudes élevées. D’ailleurs à ce sujet, les hautes pressions localisées sur les îles britanniques favorisent l’accentuation de la mise en place du facteur qui va accélérer une sécheresse de surface. Le premier élément, c’est le plus instinctif: l’absence de précipitation. L’ensoleillement va être un accélérateur de tension sur le milieu mais le paramètre qui va augmenter notablement ce temps sec c’est le vent continental. Le vent de secteur nord-est est un vent sec et souvent constant. Il souffle parfois plusieurs jours et peut contribuer en seulement trois ou quatre semaines à faire passer la situation sur ces mêmes sols de la saturation à un début de stress hydrique. Météo-France a communiqué à ce titre il y a quelques jours. Selon Gaëtan Heymes « en cinq semaines, l’indice d’humidité des sols est passé d’une valeur record pour un 2 février (1.07) à une valeur très basse pour la période. La valeur de l’indice au 10 mars 2021 ( 0.79) est au 5ème rang des plus basses pour un 10 mars depuis 1959, derrière 1993, 1992, 2012, 1976. « 

La piste du changement climatique

L’augmentation des températures à la surface du globe et au sein de l’atmosphère est à l’origine d’un changement climatique avec des conséquences sur les régimes du temps. Il faut aussi prendre en compte l’impact anthropique sur les sols. Nous avons également changé notablement l’aménagement de notre territoire et les sols doivent faire face à différentes pressions. La pression anthropique, la pression industrielle, la pression agricole ainsi qu’une bétonisation de plus en plus oppressante pour l’équilibre des milieux. En plus de ces différents déséquilibres, le climat est de plus en plus extrême. En Bretagne comme ailleurs en France, nous observons des inondations de plus en plus régulièrement en hiver et des sécheresses qui apparaissent très tôt dans l’année. Elles s’affirment très franchement dorénavant en plein été. La gravité des milieux interpelle donc. A ce sujet, on note en 2020 comme en 2021 que les abondantes pluies hivernales n’écartent pas du tout la possibilité d’un début de sécheresse dans les prochaines semaines. Pire, on peut réellement s’inquiéter durant un hiver, la pluie décider d’afficher un déficit durant la saison froide. Un méditer.

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