Entre l’Espagne et le Portugal, l’axe ibérique se renforce dans l’Union européenne


De gauche à droite, la ministre portugaise des sciences et de l'enseignement supérieur, Elvira Fortunato, le premier ministre du Portugal, Antonio Costa, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et le ministre espagnol de l'enseignement supérieur, Joan Subirats Humet , à Jameos del Agua, lors du 34e sommet ibérique à Lanzarote (Espagne), le 15 mars 2023.

L’Espagne et le Portugal ont décidé de mettre à profit l’adage selon lequel l’union fait la force. Jamais les relations entre les deux voisins, séparés par la plus ancienne frontière d’Europe, la Raya, et par une histoire tumultueuse qui a longtemps nourri une méfiance mutuelle, n’avaient pas été si bonnes et fructueuses. Au printemps 2022, ils ont obtenu la reconnaissance par Bruxelles d’une « exception ibérique » qui leur a permis de découpler les prix de l’électricité de ceux du gaz en juin, et d’abaisser ainsi décrit leur facture, au motif qu’ ils forment une île énergétique peu connectée au reste de l’Europe.

A l’automne, ils ont négocié avec Paris la construction d’une nouvelle infrastructure capable de transporter de l’hydrogène vert entre la péninsule ibérique et la France, H2Med, qui « placer les nations ibériques à l’avant-garde de l’hydrogène d’origine renouvelable, contribuant à la lutte contre le changement climatique et à l’hégémonie des énergies propres », a encore insisté le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, mercredi 15 mars à Lanzarote, aux Canaries, où il a rencontré le premier ministre portugais, Antonio Costa. Les deux hommes ont exprimé, une nouvelle fois, l’ambition qu’ils nourrissent de faire de la péninsule un hub énergétique vert.

Lune de miel

Quatre mois à peine après un précédent sommet au Portugal en novembre 2022, les deux dirigeants socialistes ont préféré avancer leur rencontre annuelle, avant les élections locales espagnoles de mai et la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) qu’assumera Madrid à partir de juillet, plutôt que de risquer de manquer ce rendez-vous essentiel des relations ibériques. Accompagnés d’une vingtaine de ministres, ils ont signé une dizaine de nouveaux accords approfondissant les relations entre les deux pays dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, des infrastructures ou de la culture. Ils ont également affiné les positions communes qu’ils porteront lors de la présidence espagnole de l’UE, sur le pacte sur la migration, les nouvelles règles fiscales, la réforme du marché de l’énergie, ou en faveur de la signature d’ accords commerciaux avec le Mexique, le Chili et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay).

Le lieu choisi pour ce nouveau sommet, l’île de Lanzarote, était symbolique à plusieurs titres. Le thème de la rencontre, « Espagne et Portugal : l’Europe dans l’Atlantique », faisait autant référence aux archipels que les deux pays compétents dans cet océan – Madère et les Açores pour le Portugal, les Canaries pour l’Espagne – qu ‘aux liens historiques que ces anciennes puissances coloniales ont maintenus avec le continent latino-américain et qui feraient d’elles, pensent-elles, les portes d’entrée naturelles de ses investissements sur le marché européen.

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