Emmanuel Macron appelle dans son discours à résister au « retour du nationalisme »


A cinq mois de la présidentielle, l’appel n’est pas anodin – même si Emmanuel Macron n’a toujours pas officialisé sa candidature à sa réélection. « N’ayez pas peur, croyez en nous-mêmes !, a lancé mardi 9 novembre le chef de l’Etat dans son allocution aux Français, qu’il a appelé à « résister » devant de « soumission aux dogmes, obscurantisme, retour du nationalisme ».

« Je vois bien, je me sens bien, j’entends clairement l’incertitude, les doutes, parfois la fatigue, parfois la colère (…) qui se manifestent », a-t-il déclaré lors de son discours. « Mais regardez ce que nous avons accompli en agissant ensemble au cours des derniers mois, a-t-il ajouté, évoquant la crise du Covid-19. Unis, nous avons réussi l’impensable. « 

« Continuer à assumer sa part d’universel »

« N’ayons pas peur, croyons en nous, croyons en la France, en une France qui reste elle-même, forte de son histoire, de sa culture, de sa langue, de sa laïcité, de ce qui l’unit. (…) forte dans sa volonté d’embrasser l’avenir et de continuer à assumer sa part d’universel », il a appelé. Avant de conclure : « croyez en nous, nous le méritons ».

Dans son discours, Emmanuel Macron a également insisté sur l’adhésion de la France à l’Union européenne, en soutenant les mesures qu’il proposera dans le cadre de la présidence française de cette dernière au cours du premier semestre 2022. « Seul un accord européen uni et volontaire peut fournir à chacun de nos pays européens un relais et une force de frappe », a-t-il dit, ajoutant que « les orientations de l’UE ne sont ni lointaines ni évanescentes, elles sont le tissu de nos vies, et des années à venir ».

Cette déclaration intervient alors que les thèmes de l’identité française et de l’immigration occupent une place centrale dans la campagne présidentielle d’avril 2022, brandie notamment par des candidats de droite et d’extrême droite.

« Un discours de campagne »

Selon le dernier baromètre Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro publié dimanche 7 novembre, Emmanuel Macron devance ses concurrents avec un minimum de 25 % d’intentions de vote au premier tour, mais l’extrême droite se place en deuxième position : le polémiste Eric Zemmour, qui n’a pas encore été déclaré candidat , détient 16,5 à 18 % des intentions, au coude à coude avec la candidate du RN Marine Le Pen, qui grimpe à 16 à 18 % des voix supposées.

Les cinq candidats à l’investiture des Républicains, testés au premier tour, totalisent au mieux 13 % des voix pour Xavier Bertrand, alors qu’aucun candidat de gauche ne dépasse les 10 %.

En réponse, Marine Le Pen a critiqué le discours présidentiel sur Twitter, accusant Emmanuel Macron d’avoir utilisé des annonces sur la situation sanitaire comme prétexte pour s’adresser aux Français. « La troisième dose n’aura donc été qu’un prétexte pour faire un discours de campagne dont presque toutes les déclarations sont éminemment discutables », a-t-elle tweeté.

Même à gauche, le discours est sous le feu des critiques. « Clairement, il est candidat, et son temps de parole n’est pas compté comme tel, s’est indigné le candidat à la présidentielle et leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, invité sur LCI. Il agit en tant que candidat à la présidentielle. « . « Il manquait juste la dernière phrase [à ce discours, ndlr] : « C’est la raison pour laquelle je suis à nouveau candidat à la présidence de la République », a tweeté pour sa part le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Sur le même sujet

Logo LCI
défend l’ambition de l’information
libre,
vérifié et accessible à tous grâce aux revenus de la
La publicité .

Pour nous aider à maintenir ce service gratuit, vous pouvez « modifier votre choix » et accepter tous les cookies.

MODIFIER ET ACCEPTER TOUT



Laisser un commentaire