Économie | Pytheas Technology surfe sur la vague énergétique


Dans la famille des énergies renouvelables, demandez l’énergie houlomotrice. Et si on utilisait la force des vagues, ce mouvement considérable, omniprésent et perpétuel, pour produire l’électricité. Le concept n’est pas nouveau mais souligne les techniques de contraintes. Selon le Conseil mondial de l’énergie, environ 10% de la demande mondiale en électricité pourrait être couverte par la production « houlomotrice ». En France, le potentiel estimé serait de 40 TWh / an.

Frédéric Mosca, ingénieur centralien, Gilles Grosso, ancien chercheur DGA et 40 ans d’expériences en mécanique marine, Laurent Kopp, polytechnicien et Vincent Alcaniz, avocat en droit des affaires, ont mis en 2015 leur savoir-faire en commun pour créer Pytheas Technology et développer une génératrice piézoélectrique qui transforme l’énergie des vagues en électricité.

Depuis la jeune pousse qui a conservé son siège social à Meyreuil et installé ses ateliers à La Ciotat, a franchi bien des étapes. « Sur avance bien, lance Vincent Alcaniz, l’un des cofondateurs. En 2015, on avait une maquette dans une véranda. Depuis, cela a bien évolué. Nous sommes passés par plusieurs étapes. On a conçu une génératrice en laboratoire qui a bien tourné et nous a permis de réaliser les objectifs prévus au départ. On a eu des difficultés techniques qui sont apparues en cours de projet, avec pour objectif majeur de réduire le poids et les coûts. « 

Malgré les avancées, la génératrice reste un projet à long terme compliqué: « On a installé notre première en mer cet été, en Bretagne, sur le premier système de récupération de l’énergie des vagues (site du SEM-REV à Nantes). Cela reste encore un produit de R & D (recherche et développement) qui n’est pas complet. Il manque une partie du produit final qu’on espère installer avant 2021. La génératrice qui est en cours d’amélioration fait tout mais elle s’arrête avant la conversion piézoélectrique.« 

Pytheas compte désormais 17 collaborateurs. En 2017, la jeune pousse du Pays d’Aix opérait une levée de fonds de 2 M € pour financer la R & D et les énergies renouvelables. En parallèle, la start-up mène une activité de bureau d’études. « On vit sur la levée de fonds et l’activité de notre bureau d’études, rappelle Vincent Alcaniz mais aussi des concours et des financements. On est très aidés par la Bpi, la DGE, la Région, la Métropole ou encore la Communauté du Pays d’Aix.« L’entreprise se positionne comme spécialiste du design et de la fabrication de systèmes piézoélectriques innovants: »On réalise des études sur l’amortissement vibratoire ou de l’acoustique sous-marine. On fait également de l’ultrason biomédical. Sur la partie énergies renouvelables, sur l’opère du design sur mesure pour des fabricants de turbines. « 

La fin d’année se présente bien pour la société: « Sur un projet qui peut changer la donne autour de la problématique des énergies renouvelables. On a pas mal de soutiens publics pour ce projet structurant mais qui coûte cher et en parallèle, on fait du business sur la partie bureau d’études. On vient de signer un joli contrat avec le Cnes (Centre national d’études spatiales) pour faire du contrôle et du suivi de structures sur Ariane 5. Il s’agit en gros de faire un état de fatigue du lanceur, bref vérifier à quel niveau il est abîmé pour pouvoir utiliser à nouveau.« Pytheas Technology a également d’autres projets en cours sur le marché américain.

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