Économie. L’entreprise Nimesis Technology en poux pour la finale nationale du trophée RMC PME


C’est une entreprise discrète. Et pourtant! Son rayonnement dépasse les frontières de Frontigny. En douze ans d’existence, spécialisée dans les matériaux à mémoire de forme, Nimesis Technology s’est d’abord fait un nom dans le biomédical, l’industrie automobile, l’aéronautique, le nucléaire, l’horlogerie de luxe, la bijouterie… Autant de domaines qui, aujourd’hui, représente moins de la moitié de son activité. Car depuis quatre ans, soutenue par le Centre national d’études spatiales (Cnes), la petite entreprise s’est engouffrée dans le marché porteur de l’aérospatiale. Baptisés Triggy, ses actionneurs à mémoire de forme sont devenus une marque de fabrique. Pièces compactes indispensables au déploiement des panneaux solaires ou des antennes de satellites, elles sont le fruit d’un long travail de recherche pour créer l’alliage parfait entre le cuivre, l’aluminium et le nickel. Un processus 100% français unique au monde! Réalisé de A à Z à Frontigny.

Alignement des planètes

Retour en 2008, année où Alain Hautcœur et sa compagne Cathy Rutigliano ont lancé Nimesis au Ciram, dans les locaux du centre Arts et Métiers ParisTech, au Technopôle. Lui, originaire de Maubeuge, ancien du CNRS de Metz, issu du LEM 3 (laboratoire de l’Université de Lorraine), travaillait déjà sur les alliages à mémoire de forme. Elle, décédée en 2017, était issue du milieu hospitalier. De trois aux débuts, le nombre de salariés a été multiplié par six. Parmi eux, André Eberhardt, 75 ans, ancien enseignant-chercheur de l’Énim et ancien professeur du cofondateur de la société. «On a démarré avec une structure familiale et on entend garder cet esprit. Les gens se sentent bien chez nous », sourit Alain Hautcœur. Humble et fier à la fois. Mais surtout conscient de faire partie des entrepreneurs privilégiés, un chiffre d’affaires 2020 de 740 000 euros. «Il nous a fallu une dizaine d’années pour trouver notre voie. Nous avons eu la chance d’être prêts au moment de l’essor des satellites et d’avoir réussi à lever des fonds avant la survenue de la crise. Ces aides nous ont permis d’agrandir notre unité de fabrication et d’assemblage, et de créer des emplois. »

Fort d’un savoir-faire unique, c’est sans complexe qu’Alain Hautcœur a inscrit Nimesis dans la catégorie Créative de la 11e édition du Trophée RMC PME. Déposé en ligne, le dossier présentant les actionneurs innovants pour l’aérospatiale a conquis le jury régional. Nimesis montera-t-elle sur le podium national? Réponse le 17 décembre sur les réseaux sociaux et le site internet de la chaîne. 100 000 € d’espace publicitaires sont en jeu.

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