Des querelles judiciaires vont retarder les fonds de récupération de l’UE vers la Pologne et la Hongrie


Il est peu probable que l’UE approuve la demande de la Pologne pour des dizaines de milliards d’euros de financement de la reprise en cas de pandémie avant la fin de l’année, a déclaré le vice-président exécutif de la commission, signe du fossé qui subsiste entre les deux parties sur l’indépendance judiciaire .

Il est également peu probable que la Commission européenne soit prête à accepter d’ici le 31 décembre une offre de la Hongrie pour sa propre tranche des 800 milliards d’euros de financement Next Generation de l’UE, a ajouté Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la commission.

Les deux pays ont tous deux soumis des offres pour les fonds de relance en mai, mais l’approbation des plans par l’UE a été sévèrement retardée en raison de profondes divergences sur l’état de droit. Bruxelles pousse les deux pays à signer des réformes qui répondent aux préoccupations juridiques de longue date de l’UE, dans le cadre des jalons et des objectifs qu’ils doivent accepter dans le cadre des programmes de relance.

Les diplomates ont perçu ces dernières semaines des signes de progrès dans le dialogue entre la commission et Varsovie, alors même que le plan hongrois reste bloqué. Mais s’exprimant après les réunions des ministres des Finances mardi, Dombrovskis a minimisé les chances de tout accord imminent.

« Le travail est en cours. . . Il est peu probable que nous puissions finaliser ce travail encore cette année », a-t-il déclaré. « Le mouvement sur la substance est ce qui détermine vraiment la vitesse. Dès qu’on est là dans le fond, on peut avancer.

Des retards au-delà de la fin de l’année signifient que les deux pays ne seraient pas en mesure d’obtenir des paiements initiaux représentant 13% de leurs offres totales. Cet argent serait plutôt intégré aux plans de paiement globaux lorsqu’un accord serait finalement conclu.

La Pologne a demandé 36 milliards d’euros de prêts et de subventions au fonds de relance de l’UE Covid-19, mais Varsovie et Bruxelles sont en désaccord depuis des années sur la réforme du système judiciaire de Law and Justice.

La Pologne est sous la pression de la commission pour démanteler une chambre disciplinaire controversée pour les juges que la Cour européenne de justice a jugée illégale. La cour constitutionnelle polonaise a également conclu en octobre que certaines parties du droit de l’UE étaient incompatibles avec la constitution du pays, augmentant encore les enjeux.

La commission souhaite quant à elle que Budapest remédie aux prétendues lacunes et faiblesses des règles de passation des marchés du pays, qui ont alimenté les inquiétudes concernant la corruption liée à la dispersion des fonds européens.

Bruxelles a également réfléchi à l’opportunité d’utiliser un nouvel outil dans son arsenal juridique qui lui permettrait de retenir le financement de l’UE en cas de violations de l’état de droit qui présentent un risque pour le budget de l’Union.

La Hongrie et la Pologne ont tenté de contester ce régime devant les tribunaux. La semaine dernière, ces réclamations ont subi un sérieux revers après qu’un avis juridique de l’avocat général de l’UE a recommandé que l’action en justice des deux pays soit rejetée.

L’avocat général a estimé que le nouveau mécanisme de conditionnalité de l’État de droit, qui vise à protéger le budget du bloc contre les violations par les États membres, était juridiquement solide et compatible avec les traités de l’UE.

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