De la danse aux films d’art, une Québécoise se démarque à l’international


Chantal Caron, danseuse professionnelle et fondatrice de la compagnie Fleuve | Espace danse, se démarque à l’international pour ses films d’art, des créations cinématographiques de danse contemporaine, dont le dernier en lice, «Clémentine», figure parmi la sélection officielle de plusieurs festivals d’importance.

«Clémentine» a été tourné en 2017 sur les berges du fleuve dans le Bas-Saint-Laurent. Il a fait son apparition dans l’espace public en 2019, mais a atteint l’apogée de son parcours méritoire cette année. Dans les prochains mois, il sera présenté à Séoul, Los Angeles, Rome, Tokyo, Munich et Nassau.

Devant un tel succès, Chantal Caron, qui vit et travaille à Saint-Jean-Port-Joli, un village côtier de l’est du Québec, reste humble et souhaite plutôt rendre hommage à la nature. «Pour moi, la danse avec le fleuve, les oiseaux, le vent, c’est une façon d’habiter le territoire», a confié Mme Caron lors d’un entretien avec l’Agence QMI, ajouter que cette démarche c’était «Le résultat de toute une vie», sa signature en quelque sorte.

De la danse aux films d'art, une Québécoise se démarque à l'international

PHOTO COURTOISIE: Fleuve | Espace danse / Emie-Liza Caron St-Pierre

Un dialogue entre l’homme et la nature

L’embryon du court métrage «Clémentine» remonte à 2015, mais il a été fortement influencé par la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic survenue en 2013. L’actrice / danseuse enduite de vase symbolise la présence du pétrole et expose «l’empreinte de l’homme sur la nature », a expliqué celle qui a été décorée de l’Ordre du Canada en 2018.

Mais il y a plus, la seule actrice du film, Clémentine Schindler, une danseuse diplômée de l’École supérieure de ballet du Québec, y incarne la vie. «Comme le début de la vie sur terre, comme l’aspect de la cellule féminine qui donne vie au reste», a indiqué Chantal Caron. Mme Schindler offre une performance impressionnante dans un environnement difficile, sur les battures du Saint-Laurent.

«Ce film, c’est l’aboutissement d’une longue démarche artistique», qui a aussi donné lieu à un projet connexe, un spectacle in situ, «Homme de vase», produit directement sur les rives du fleuve, a laissé savoir la dirigeante de Fleuve | Espace danse. Ce modus operandi est caractéristique de sa manière de créer: un film aboutit sur un spectacle ou vice-versa.

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PHOTO COURTOISIE: Fleuve | Espace danse / Chantal Caron

Un regard au Nord

Alors que «Clémentine» est au sommet, Chantal Caron travaille présentement au montage de son troisième film d’art «Prendre le nord» qui, tout comme son premier court métrage sorti en 2015, «Glace, crevasse et dérive», est influencé par le fleuve et son environnement.

«Prendre le nord» s’inspire de la migration des oies blanches en direction du Nunavut pour atteindre l’île Bylot », at-elle dit, précisant que ce film émanait du spectacle« 73 ° nord », où la gestuelle des danseurs découle de celle des oiseaux. «Les mains sont fermées, il y a des traductions au niveau du cou et une courbure de la colonne vertébrale s’apparentant à celle des oies», a noté Chantal Caron.

Fait intéressant, en vue de la préparation du tournage de «Prendre le nord», le chorégraphe s’est rendu au Groenland «pour ressentir et comprendre le Nord». Ce court métrage devrait être lancé l’automne prochain.

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PHOTO COURTOISIE: Fleuve | Espace danse / Jean-Sébastien Veilleux

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