Dans les coulisses de la Team Vitality, l’équipe française d’e-sport qui s’entraîne au Stade de France


Kinés, coachs, préparateurs physiques … A l’instar des athlètes traditionnels, les professionnels du jeu vidéo bénéficient d’un cadre permettant de pousser la performance au maximum.

Le Stade de France, c’est l’arène de l’équipe de France de football ou de rugby. Mais c’est aussi là, en Seine-Saint-Denis, que s’entraînent les athlètes de Vitality, équipe professionnelle de e-sport à la renommée internationale.

C’est le cas de Mathieu Herbaut, plus connu sous le nom de « Zywoo ». Le jeune nordiste a été sacré meilleur joueur mondial du jeu de tir Counter Strike: Global Offensive pour la deuxième année consécutive. Une prouesse pour ce jeune homme de 20 ans.

Et comme un footballeur professionnel ou un athlète olympique, il doit se préparer pour être au sommet de sa forme lors des tournois. « C’est comme si on faisait les JO 2024, témoigne-t-il. C’est pareil. Tu as tout le temps la pression. Tu as les spectateurs … »

Jusqu’à 8 heures d’entraînement par jour

Préparateurs physiques, coachs, kinés … « Zywoo » et ses compères sont entourés par un staff au quotidien pour optimiser leurs performances.

« Poignets, avant-bras, cervicales, beaucoup de soucis d’enroulement »: voici quelques-uns des pépins physiques que peut entraîner la pratique intensive des jeux vidéos chez les athlètes, relève Erwan Tanguy, kinésithérapeute. L’intéressé poursuit: « On bosse dessus comme on bosserait chez un volleyeur ses problèmes d’épaules. Eux, ça va tourner autour d’autres zones, mais on les traite comme des sportifs traditionnels ».

Raynald Choquet, préparateur physique, souligne pour sa part importante des séances de sport. « Le cerveau demande énormément d’énergie et eux, ils ont vraiment des Formule 1. Il faut qu’on leur donne de la bonne essence et il faut que ça fonctionne vite, vite, vite », témoigne-t-il.

Jusqu’à 8 heures d’entraînement sont prévues par jour pour les athlètes. Rien n’est laissé au hasard du côté de Vitality pour s’imposer dans des compétitions qui peuvent rassembler des milliers de personnes, comme cela a pu être le cas à Bercy en 2019. Dans les tournois majeurs, les gains peuvent se hisser jusqu’à à 800 000 euros.

Entre sport et e-sport, un lien évident

Pour l’équipe Vitality, le lien entre sport et jeu vidéo n’est plus à prouver. Matthieu Péché, médaillé olympique de canoë biplace aux Jeux Olympique de Rio, est passé de l’un à l’autre. Après la suppression de sa discipline, il est devenu manager de l’équipe de Counter-Strike chez Vitality, et donc de « Zywoo ».

Car chez Vitality, « ils recherchent la performance », relève-t-il. Il assure: « Tant dans le sport traditionnel que dans l’e-sport, tant qu’on parle de performance, on peut créer des passerelles ».

L’intéressé ne touche pas directement au clavier ou à la souris. En revanche, charge à lui d’organiser le planning quotidien des joueurs, de faire le lien avec les organisateurs de tournois ou encore de gérer les temps de repas, de repos ou d’entraînement physique. Aucun regret, indique-t-il à RMC Sport: « Maintenant, je suis un homme de l’ombre. Mais j’aime ça ».

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions

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