comment Brest a consolidé ses finances pour investir


Pour sa seconde saison consécutive en Ligue 1, le Stade Brestois poursuit sa politique enclenchée depuis quatre ans, avec l’arrivée de Denis Le Saint et son frère Gérard à la tête du club. Les entrepreneurs finistériens, spécialisés dans la distribution de fruits et légumes, de produits élaborés, de produits de la mer, de fleurs et de plantes, sont sponsors depuis 1997. Cette année-là, le club qui se remettait péniblement des années 80, un peu folles sur la rade, avait besoin d’un partenaire pour financer un jeu de survêtement et débuter la saison chez les pros. Les choses ont bien changé depuis, l’heure est désormais à la gestion rigoureuse.

« Notre rigueur apporte de la sérénité »

Le budget 2019-2020 de 34 millions d’euros était basé sur une 17e place et donc un maintien en fin de saison. Les Brestois ont finalement été classés 14es. 80% des 19 millions de droits TV avaient déjà été perçus lorsque le classement final a été prononcé par le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP), mais il manquait 4,7 millions d’euros, via le prêt garanti par l’Etat contracté par la LFP.

Pascal Robert, directeur général du Stade Brestois, au club depuis 1993 précise la politique budgétaire du club: « Grâce à ce PGE, nous terminons la saison 2019-2020 avec un résultat positif. On est un petit club, on le sait tous, mais notre rigueur apporte de la sérénité. On ne dépense pas l’argent qu’on n’a pas, c’est la première choisie. Avec cette manne financière qui arrive en plus, il ne faut pas jouer avec le feu. S’il ya 15 millions d’euros de droits télés en plus, il ne faut pas en dépenser vingt. Car à l’arrivée, il va en manquer cinq. Les préconisations de la DNCG, c’était plutôt de recréer du capital et revaloriser les fonds propres pour rendre tous nos clubs sains. « 

Partenaires et supporters bichonnés

Pour cette saison, grâce à ses 15 millions d’euros de droits TV supplémentaires (34 au total), le Stade Brestois peut tabler sur 47-48 millions d’euros de budget. Mais il reste quelques incertitudes, comme le désengagement potentiel de quelques-uns des 550 partenaires qui interviennent à hauteur de 9 millions.

Pascal Robert se veut rassurant: « Les partenaires majeurs reconduisent leurs engagements, notamment les sponsors maillots. La campagne d’abonnement ouvre le 20 juillet et là-aussi, on espère un retour à 99% de nos 9.700 abonnés pour 15.000 places. » Si 5 des 19 matchs qui se déroulent au Stade Francis-Le Blé n’ont pas eu lieu, le club n’a pas remboursé les supporters et prestataires pour préserver ses finances, proposant en échange des avantages négociés pour la saison prochaine. Une réduction de 70% est ainsi offerte aux abonnés qui se réengagent la saison prochaine.

Alléger la facture et recruter malin

Le directeur sportif Grégory Lorenzi peut donc bénéficier d’une partie des droits TV recruter. L’enveloppe, qui tournait autour de 7,5 millions d’euros de transferts l’an passé, va donc augmenter, mais pas être multipliée par trois. « On a des besoins au niveau des infrastructures (terrains hybrides, écrans géants, éclairages à LED…). On veut que le club grandisse sans tout mettre dans la gamelle des joueurs, entre guillemets. »

L’enveloppe dévolue au recrutement pourrait évoluer avec la vente possible de certains joueurs, comme le jeune milieu de terrain Ibrahima Diallo, est arrivé l’an passé pour deux millions d’euros en provenance de Monaco, et dont la valeur a explosé. Le joueur plaît particulièrement aux clubs anglais. Enfin, pour s’attacher les services d’Adrian Grbic (Clermont, 2e meilleur buteur de Ligue 2) ou Franck Honorat (ex-Saint-Etienne), un traitement comptable lissé sur plusieurs années peut permettre d’alléger la facture et de recruter malin sans se mettre en danger financièrement. « Pour l’année prochaine, on ne vise pas l’Europe ni la dixième place, s’amuse Pascal Robert, mais peut-être un peu mieux que la dix-septième place. »



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