chasser le doute sans tarder


Battus en Irlande, les Bleus doivent renouer avec la victoire ce dimanche.

Par David Reyrat

Publié mis à jour

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«C’est intéressant aussi de tomber. De voir comment les hommes, le staff, les joueurs, fonctionnent entre eux dans la défaite (…). Maintenant, nous devons nous relever», a souligné Fabien Galthié (au centre, mercredi à Marcoussis). FRANCK FIFE/AFP

Évidemment, il n’est pas question de parler de crise. Après quatorze victoires d’affilée – un record inédit dans son histoire -, le XV de France a finalement chuté à Dublin il y a deux semaines. Face à l’Irlande, première nation mondiale. Un revers, 32 à 19, qui n’a rien de honteux. Mais qu’il convient d’effacer sans tarder. Car une nouvelle défaite, cette fois à domicile, dimanche (16 h, France 2) contre l’Écosse aurait vite fait de semer le doute avant d’aller défier l’Angleterre à Twickenham le 11 mars, et de nourrir une inquiétude qui commence déjà à poindre.

À six mois de la Coupe du monde en France (8 septembre-28 octobre), quelques nuages ​​ont envahi le ciel bleu. Des consignes plus sévères données aux arbitres dans les si primordiaux rucks – comme chaque année de Coupe du monde, World Rugby s’emploient à favoriser l’attaque, donc le spectacle… – battent en brèche la stratégie française. Ne pas conserver le ballon pour mieux le récupérer et frapper en contre, c’est ce qui a nourri, pendant près de deux ans, la réussite des Bleus de Fabien Galthié. La source ainsi asséchée, il faut s’adapter, réagir. Avec seulement une poignée de matchs (encore trois dans ce Tournoi des six nations, puis quatre rencontres de préparation au Mondial au mois d’août) pour trouver la parade. Mieux vaut commencer dès dimanche contre l’Écosse…

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Petits signaux d’alerte

Autre motif de préoccupation, certains Bleus semblent actuellement dans le dur physiquement (Grégory Alldritt, Paul Willemse, Yoram Moefana…). Les cadences infernales – Top 14, Coupe d’Europe, équipe de France – ont puisé dans le réservoir d’énergie. Il va falloir veiller à ne pas retrouver exsangue l’été arrivant, à l’image d’un Antoine Dupont sursollicité sous le maillot bleu. «Notre priorité est de constituer un cerveau, qui va du front, avec le talonneur, jusqu’à l’arrière. Tous ces joueurs contribuent à l’organisation collective, à la stratégie collective, à faire jouer juste», a répliqué, justifié, Fabien Galthié. Pourtant, en conservant ainsi sa confiance à son ossature, le sélectionneur double les risques. Des cadres fatigués, mais aussi des «finisseurs» agacés à force de n’avoir jamais leur chance d’entrée de jeu et des doublures démoralisées de ne pas sentir la confiance du personnel.

Des petits signaux d’alerte qui pourraient devenir grosse alarme si l’union sacrée est venue à se fendiller. L’entraîneur des trois quarts, Laurent Labit, l’a rappelé récemment : jamais, depuis trois ans, un Bleu n’a publiquement étalé ses états d’âme. Ça ne veut pas dire que la vapeur ne s’accumule pas et qu’une (ou des) Cocotte-Minute ne se mettra (mettront) pas à siffler ces prochaines semaines.

Face à la presse, le deuxième ligne Romain Taofifenua a reconnu que l’approche de ce rendez-vous face aux Écossais ne baignait pas dans la sérénité. «La dynamique a été stoppée par cette défaite en Irlande. C’est pour cela qu’on va tout faire pour retrouver la victoire dès dimanche.» Ce ne sera pas choisi aisée tant le chardon retrouvé de son piquant – et c’est tant mieux, car à vaincre sans péril, on se rassure de peu… Le fantasque Finn Russell et ses partenaires débarquent au Stade de France l’audace gonflée par deux victoires inaugurales et bonifiées (à Twickenham face à l’Angleterre puis contre le pays de Galles).

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Leurs récents bons résultats les ont d’ailleurs ramenés dans le top 5 mondial. Et le XV de France ne leur a pas réussi trop mal : deux victoires et deux défaites depuis la nomination de Galthié. Les Écossais sont d’ailleurs les derniers à s’être imposés au Stade de France (23-27). C’était il ya deux ans. Revanche impérative pour cette centième confrontation entre les deux équipes.

«Mais c’est intéressant aussi de tombera souligné Fabien Galthié. De voir comment les hommes, le staff, les joueurs, fonctionnent entre eux dans la défaite. De voir comment nous vivons, la partageons, l’assumons, commentons nous l’utilisons pour continuer à grandir. Maintenant, nous devons nous relever.» Remonter sans délai sur le vélo pour éviter de se présenter tremblants à Twickenham dans deux semaines.

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